Emma Philipe
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Publications sur Toute La Poésie
Tout augmente!
27 avril 2009 - 09:09
Tout augmente!
Pèlerin qui s'en va marcher sur Compostelle
Va savoir si demain plus de temps te faudra
Pour atteindre le lieu où te mènent tes pas
Et enfin adresser une prière au ciel
Car tout augmente ici bienvenue c'est la crise !
On licencie on jette on recycle on débauche
Et l'Etat continue de nous faire les poches
Et le lien se resserre affermit son emprise
L'essence a augmenté vivent les émirats !
Ton assiette ne te sers plus qu'un plat : O.G.M !
Exsangue tu revends ton argent et tes gemmes
L'or c'est pour demain quand fauché tu seras
Si Marco avait su cette année que les nouilles
Coûtent plus que le lait le lait plus que le fer
Et Parmentier le prix de la Pomme de Terre
Sûr ! Aujourd'hui tous deux se boufferaient les coudes !
Tout augmente je le dis : Tenez ! Même la Muraille
Qui enfle brusquement de deux mille kilomètres
Deux mille de plus : Eh bien ! C'est l'art de passer maître
A hausser la Gabelle et à serrer la Taille !
L'Empire du matin calme vient nous casser les prix
Car du travail bradé il en est le décor
D'aucun déclarera que le Chinois est fort
Puisque de la Muraille il allonge le Li !
Emma Philipe
Refuges
23 avril 2009 - 07:27
Refuges
Interdiction
De se baigner
La mer
Est démontée
Tu replies ta serviette
Et rentres
Dans la chambre
Tu te couches et t'endors
Calmées
Les eaux furieuses
Ont déposé les vagues
Sur la plage
Sur le pas de la porte
J'observe en contre-jour
Ton corps étendu
Et nu
Un grain de sable
Timide
S'est posé sur ton sein
Humide
J'aimerais
Comme ce grain transfuge
Sur ton sein délicat
Trouver refuge
Emma Philipe
Le jardin des délices
23 avril 2009 - 01:07
Le jardin des Délices
Triptyque lapidaire et pourtant silencieux
Avez-vous vu cette oeuvre au musée du Prado ?
Qui préfigure Chagall, Dali et Picasso
Triptyque élémentaire et pourtant merveilleux
0. Création
Avez-vous vu ce ciel tout chargé de colère
S'éloigner du jardin plus calme qu'un serment ?
Dans un globe enfermés tristesses et tourments
Emanent du diptyque ces émotions premières
Il y a je-ne-sais-quoi d'une vision d'après-guerre
Témoins du point zéro de tout commencement
Spectateurs assidus de son éloignement
Et jetés en pâture aux prémisses de la terre
Le peintre nous invite à ouvrir ce cadeau
Triptyque libertaire et pourtant délicieux
Avez-vous remarqué cette entrée en matière ?
Car l'amorce est pour nous un avertissement
Spectateur qui entre ton espoir en passant
Suspends-le à la porte là sur la patère
Ce que tu vas trouver n'est au fond que misère
Qu'ici-bas j'ai décris dans ses accouchements
Que j'ai mené au bout de ses retranchements
Nous ! Humains que nous sommes : particules et poussières
Va ! Et tu connaitras le cri de mes pinceaux
Triptyque pamphlétaire et pourtant chaleureux
I. Paradis
Avez-vous vu cette Eve à la blonde crinière ?
Que tient un Dieu pudique par la main fermement
Et qui l'offre à Adam presque jalousement
Alors que celui-ci se lamente au parterre
Dans une pommeraie au parfum délétère
Où des oiseaux inquiets de leur retournement
Y côtoient la licorne la girafe l'éléphant
Et font du Paradis un étrange bestiaire
A cet instant si loin semblent encore les fléaux
Triptyque salutaire et pourtant pernicieux
Avez-vous contemplé la fontaine au ton chair ?
Flèche de cathédrale qui grimpe au firmament
Où niche en son œil et symboliquement
Le funeste oiseau la chouette solitaire
Et comme un signe encore chapelet de volière
Les hirondelles passent s'envolent en groupement
Et miment ce que sera l'ennemi : le serpent
Qui de ce Paradis fermera la barrière
Il ne sera plus temps de s'abreuver à l'eau
Triptyque visionnaire et pourtant sulfureux
A son sommet le ciel n'est pas crépusculaire
Mais déjà se dessine dans un rocher Satan
Immobile pensif il est là et attend
Et vers lui quelques bêtes s'approchent et touchent terre
Une eau noire cet étang de toutes les chimères
Où se pressent chasseurs prédateurs rampants
Et observent meurent dévorent tout autant
Que s'il fallait déjà accéder à l'Enfer
Le paradis perdu est devenu falot
Triptyque argumentaire et pourtant fallacieux
II. Le Purgatoire (le jardin des délices)
Avez-vous vu ce globe à la pointe fière
Lézardé par le poids de ses atermoiements ?
Il trône en ce milieu de lac confluent
D'eaux du bien du mal et des quatre rivières
Quatre aussi les palais enjambant les eaux claires
Sont-ce là évidences de nos sentiments ?
Tentations du Malin ultime châtiment
Que sont Envie Luxure Gourmandise et Colère
Peintre racontes-moi ce que sont ces châteaux
Triptyque solitaire et pourtant populeux
Avez-vous observé le bassin hydrosphère
Où jouvencelles se baignent impudiquement
Où les hommes avides tournent patiemment
En enfermant icelle en cercles volontaires
Ils offrent aux pucelles tous les fruits de la terre
Et tendent vers les cieux des poissons ruisselants
Ils chevauchent ils encerclent en futurs conquérants
Et portent sur leurs têtes des cornes involontaires
Fidélité n'est pas confortable chapeau
Triptyque réfractaire et pourtant somptueux
Avez-vous vu cet homme sur un canard col-vert ?
Pas de dilemme ici les oiseaux sont si grands
L'un nourrit de son bec un être s'extasiant
Là des fruits se mélangent à des plumes légères
Et toujours une chouette apporte son mystère
A cet homme qui l'abouche et l'enlace en amant
Une femme de couleur embrasse un homme blanc
Certains en sont confus têtes en bas culs en l'air
Tous ceux qui sont ici ne sont pas des héros
Triptyque gestatoire et pourtant licencieux
Avez-vous vu ce couple dans la bulle de verre ?
Enlacés et fragiles amoureux s'isolant
Est-ce là l'expérience d'un nouveau sentiment ?
Demande la souris au voyeur qui se terre
Les parfums cèdent aux bruit les bruits cèdent aux travers
Des hommes comédiens de ces accouplements
En voilà un qui porte une moule étonnant !
Si ce n'est qu'une belle y semble prisonnière
Les chagrins les sévices sont de ce lieu le lot
Triptyque sécretionnaire et pourtant fulmineux
Voyez le sombre vice qui plante au derrière
D'un autre un bouquet clystère de printemps
Soupirs ! Extases ! Constat de ces halètements
Mais que fait donc cet homme habillé au parterre ?
Il pointe un doigt vengeur vers elle la commère
Responsable désignée de ces égarements
C'est elle ! Eve qui observe ce rassemblement
Est-ce Dieu ou l'artiste qui accuse la mère ?
La femme est responsable s'écrie ce hobereau
Triptyque thuriféraire pourtant moyenâgeux
III. L'enfer
Entrez dés à présent dans les feux de l'Enfer
Ici ce qui domine est noir : excréments
Vomissements cataclysmes impurs et violents
La vie est assiégée et les seules lumières
Viennent des incendies empuantissent l'air
Les armées du Démon mènent tambours battants
Une guerre sans merci à tout ce qui se ment
Et les cendres retombent comme de lourdes pierres
Le jugement est là ! Peut-on sauver sa peau ?
Triptyque paritaire et pourtant monstrueux
Voyez ! Les lames tranchent et de belle manière
Oreilles !sexes !membres !têtes !poitrails !flancs !
La faucheuse à la clef un cadavre s'y pend
Les épées crucifient les coeurs et les prières
Les instruments ne jouent qu'une seule note : misère
Vaincus écartelés hommes et femmes souffrant
Sans qu'aucune plaie ne saigne sans une goutte de sang
Les douleurs sont muettes et les cris ancillaires
Voilà ce qu'il advient bien après le tombeau
Triptyque sursitaire et pourtant cancéreux
Avez-vous vu planté sur deux barques éphémères
Le passeur Charon déféquer sombrement
Son lot de condamnés et son anus géant
(Fruit de sa digestion) expulse pond ? Cratère !
Nul n'est épargné défroqués soeurs et mères
Ceux qui ont abusé : usuriers charlatans
Grands seigneurs petits chefs vrais bandits faux amants
Juges dévoyés arrogants diamantaires
Tous promis à la roue à l'arbre à l'échafaud
Triptyque scapulaire et pourtant scrofuleux
Avez-vous vu enfin le Roi gestionnaire
Qui jette en son royaume un regard glaçant
Qui jouit de son pouvoir et s'en trouve content
Qui dévore les âmes et mastique les chairs ?
Haut perché sur son siège comme un curé en chaire
Et dans un puis sans fond excrète incontinent
Tous les regrets du monde et de Dieu tous les plans
Son ventre de maudit sérieux confiant pervers
Gardera pour longtemps le mal en son cerveau
Triptyque apolaire et pourtant amoureux
Refermons le triptyque sur ce rêve de fer
Dante et Pasolini en ont pris des morceaux
Pour à leur tour chanter les cercles de l'Enfer
Et de Canterbury les contes immoraux
Hyéronimus ton oeuvre est un sacré brûlot
Triptyque incendiaire et pourtant religieux
Emma Philipe
Triptyque lapidaire et pourtant silencieux
Avez-vous vu cette oeuvre au musée du Prado ?
Qui préfigure Chagall, Dali et Picasso
Triptyque élémentaire et pourtant merveilleux
0. Création
Avez-vous vu ce ciel tout chargé de colère
S'éloigner du jardin plus calme qu'un serment ?
Dans un globe enfermés tristesses et tourments
Emanent du diptyque ces émotions premières
Il y a je-ne-sais-quoi d'une vision d'après-guerre
Témoins du point zéro de tout commencement
Spectateurs assidus de son éloignement
Et jetés en pâture aux prémisses de la terre
Le peintre nous invite à ouvrir ce cadeau
Triptyque libertaire et pourtant délicieux
Avez-vous remarqué cette entrée en matière ?
Car l'amorce est pour nous un avertissement
Spectateur qui entre ton espoir en passant
Suspends-le à la porte là sur la patère
Ce que tu vas trouver n'est au fond que misère
Qu'ici-bas j'ai décris dans ses accouchements
Que j'ai mené au bout de ses retranchements
Nous ! Humains que nous sommes : particules et poussières
Va ! Et tu connaitras le cri de mes pinceaux
Triptyque pamphlétaire et pourtant chaleureux
I. Paradis
Avez-vous vu cette Eve à la blonde crinière ?
Que tient un Dieu pudique par la main fermement
Et qui l'offre à Adam presque jalousement
Alors que celui-ci se lamente au parterre
Dans une pommeraie au parfum délétère
Où des oiseaux inquiets de leur retournement
Y côtoient la licorne la girafe l'éléphant
Et font du Paradis un étrange bestiaire
A cet instant si loin semblent encore les fléaux
Triptyque salutaire et pourtant pernicieux
Avez-vous contemplé la fontaine au ton chair ?
Flèche de cathédrale qui grimpe au firmament
Où niche en son œil et symboliquement
Le funeste oiseau la chouette solitaire
Et comme un signe encore chapelet de volière
Les hirondelles passent s'envolent en groupement
Et miment ce que sera l'ennemi : le serpent
Qui de ce Paradis fermera la barrière
Il ne sera plus temps de s'abreuver à l'eau
Triptyque visionnaire et pourtant sulfureux
A son sommet le ciel n'est pas crépusculaire
Mais déjà se dessine dans un rocher Satan
Immobile pensif il est là et attend
Et vers lui quelques bêtes s'approchent et touchent terre
Une eau noire cet étang de toutes les chimères
Où se pressent chasseurs prédateurs rampants
Et observent meurent dévorent tout autant
Que s'il fallait déjà accéder à l'Enfer
Le paradis perdu est devenu falot
Triptyque argumentaire et pourtant fallacieux
II. Le Purgatoire (le jardin des délices)
Avez-vous vu ce globe à la pointe fière
Lézardé par le poids de ses atermoiements ?
Il trône en ce milieu de lac confluent
D'eaux du bien du mal et des quatre rivières
Quatre aussi les palais enjambant les eaux claires
Sont-ce là évidences de nos sentiments ?
Tentations du Malin ultime châtiment
Que sont Envie Luxure Gourmandise et Colère
Peintre racontes-moi ce que sont ces châteaux
Triptyque solitaire et pourtant populeux
Avez-vous observé le bassin hydrosphère
Où jouvencelles se baignent impudiquement
Où les hommes avides tournent patiemment
En enfermant icelle en cercles volontaires
Ils offrent aux pucelles tous les fruits de la terre
Et tendent vers les cieux des poissons ruisselants
Ils chevauchent ils encerclent en futurs conquérants
Et portent sur leurs têtes des cornes involontaires
Fidélité n'est pas confortable chapeau
Triptyque réfractaire et pourtant somptueux
Avez-vous vu cet homme sur un canard col-vert ?
Pas de dilemme ici les oiseaux sont si grands
L'un nourrit de son bec un être s'extasiant
Là des fruits se mélangent à des plumes légères
Et toujours une chouette apporte son mystère
A cet homme qui l'abouche et l'enlace en amant
Une femme de couleur embrasse un homme blanc
Certains en sont confus têtes en bas culs en l'air
Tous ceux qui sont ici ne sont pas des héros
Triptyque gestatoire et pourtant licencieux
Avez-vous vu ce couple dans la bulle de verre ?
Enlacés et fragiles amoureux s'isolant
Est-ce là l'expérience d'un nouveau sentiment ?
Demande la souris au voyeur qui se terre
Les parfums cèdent aux bruit les bruits cèdent aux travers
Des hommes comédiens de ces accouplements
En voilà un qui porte une moule étonnant !
Si ce n'est qu'une belle y semble prisonnière
Les chagrins les sévices sont de ce lieu le lot
Triptyque sécretionnaire et pourtant fulmineux
Voyez le sombre vice qui plante au derrière
D'un autre un bouquet clystère de printemps
Soupirs ! Extases ! Constat de ces halètements
Mais que fait donc cet homme habillé au parterre ?
Il pointe un doigt vengeur vers elle la commère
Responsable désignée de ces égarements
C'est elle ! Eve qui observe ce rassemblement
Est-ce Dieu ou l'artiste qui accuse la mère ?
La femme est responsable s'écrie ce hobereau
Triptyque thuriféraire pourtant moyenâgeux
III. L'enfer
Entrez dés à présent dans les feux de l'Enfer
Ici ce qui domine est noir : excréments
Vomissements cataclysmes impurs et violents
La vie est assiégée et les seules lumières
Viennent des incendies empuantissent l'air
Les armées du Démon mènent tambours battants
Une guerre sans merci à tout ce qui se ment
Et les cendres retombent comme de lourdes pierres
Le jugement est là ! Peut-on sauver sa peau ?
Triptyque paritaire et pourtant monstrueux
Voyez ! Les lames tranchent et de belle manière
Oreilles !sexes !membres !têtes !poitrails !flancs !
La faucheuse à la clef un cadavre s'y pend
Les épées crucifient les coeurs et les prières
Les instruments ne jouent qu'une seule note : misère
Vaincus écartelés hommes et femmes souffrant
Sans qu'aucune plaie ne saigne sans une goutte de sang
Les douleurs sont muettes et les cris ancillaires
Voilà ce qu'il advient bien après le tombeau
Triptyque sursitaire et pourtant cancéreux
Avez-vous vu planté sur deux barques éphémères
Le passeur Charon déféquer sombrement
Son lot de condamnés et son anus géant
(Fruit de sa digestion) expulse pond ? Cratère !
Nul n'est épargné défroqués soeurs et mères
Ceux qui ont abusé : usuriers charlatans
Grands seigneurs petits chefs vrais bandits faux amants
Juges dévoyés arrogants diamantaires
Tous promis à la roue à l'arbre à l'échafaud
Triptyque scapulaire et pourtant scrofuleux
Avez-vous vu enfin le Roi gestionnaire
Qui jette en son royaume un regard glaçant
Qui jouit de son pouvoir et s'en trouve content
Qui dévore les âmes et mastique les chairs ?
Haut perché sur son siège comme un curé en chaire
Et dans un puis sans fond excrète incontinent
Tous les regrets du monde et de Dieu tous les plans
Son ventre de maudit sérieux confiant pervers
Gardera pour longtemps le mal en son cerveau
Triptyque apolaire et pourtant amoureux
Refermons le triptyque sur ce rêve de fer
Dante et Pasolini en ont pris des morceaux
Pour à leur tour chanter les cercles de l'Enfer
Et de Canterbury les contes immoraux
Hyéronimus ton oeuvre est un sacré brûlot
Triptyque incendiaire et pourtant religieux
Emma Philipe
Pourquoi j'écris
21 avril 2009 - 03:07
Pourquoi j’écris
J’écris parce que je sais que je vais mourir
Parce que je sais que c’est dans pas longtemps
Que c’est juste une question de temps
Et que celui que je passe à écrire
Autant qu’il soit bien occupé non ?
J’écris parce que je sais que je n’aurais pas d’enfants
Et qu’à ces non-nés je veux laisser mes mots en héritage
A mes enfants absents
Mes enfants sans paternité
Mes enfants sans ascendance
Ce que j’écris je n’irai pas le cracher sur ma tombe
Alors je le gueule debout et vivant
Je gueule au bord du vide
Je crie au bord du précipice
Qui me menace de l’eternel anonymat
J’écris pour avoir quelque chose à lire lorsque je serais mort
Pour ne pas avoir de remords
Et parce que je ne sais pas si les plumes sont autorisées
Au Paradis
Et que je ne sais pas si mon encre séchera si je vais en Enfer
J’écris parce que c’est un combat
Entre moi et moi
Et que je ne sais pas qui des deux va gagner
J’écris pour me mettre K.O le premier
J’écris parce que je porte mal les gants de boxe et que les bleus
je préfère les avoir au cœur et à l’âme plutôt qu’aux yeux
J’écris parce qu’il ne suffit pas d’aimer
Même trop même mal
Qu’il faut haïr aussi
Pour être humain
Et humainement accepté
J’écris parce qu’à force de donner la parole
Aux imbéciles ils la prennent
Et ça fait des dégâts
Sur ceux qui n’ont à défaut de parole
Que le silence pour se défendre
J’écris pour aimer ceux qui se taisent
Sont muets aphones
Dyslexiques bégayant
Atones
J’écris parce que je peux le faire
J’écris parce que j’ai vingt six lettres
Dans mon alphabet et tant
De combinaisons différentes
Pour les arranger les trousser
Les mettre à mot à mort
J’écris pour ceux qui n’ont de liberté
Que celle accordée dans leur ghetto
Leur prison leur goulag
Pour ceux qui n’ont ni papier
Ni plume ni instruction
J’écris parce qu’il est trop tard
Pour mentir
Comme un politicien
Ou trop tôt pour mourir
En académicien
J’écris pour vous pour moi
Pour toi
Qui n’a pas su m’aimer
Ou qui n’a pas voulu
Et qui est loin… trop loin
Emma Philipe
J’écris parce que je sais que je vais mourir
Parce que je sais que c’est dans pas longtemps
Que c’est juste une question de temps
Et que celui que je passe à écrire
Autant qu’il soit bien occupé non ?
J’écris parce que je sais que je n’aurais pas d’enfants
Et qu’à ces non-nés je veux laisser mes mots en héritage
A mes enfants absents
Mes enfants sans paternité
Mes enfants sans ascendance
Ce que j’écris je n’irai pas le cracher sur ma tombe
Alors je le gueule debout et vivant
Je gueule au bord du vide
Je crie au bord du précipice
Qui me menace de l’eternel anonymat
J’écris pour avoir quelque chose à lire lorsque je serais mort
Pour ne pas avoir de remords
Et parce que je ne sais pas si les plumes sont autorisées
Au Paradis
Et que je ne sais pas si mon encre séchera si je vais en Enfer
J’écris parce que c’est un combat
Entre moi et moi
Et que je ne sais pas qui des deux va gagner
J’écris pour me mettre K.O le premier
J’écris parce que je porte mal les gants de boxe et que les bleus
je préfère les avoir au cœur et à l’âme plutôt qu’aux yeux
J’écris parce qu’il ne suffit pas d’aimer
Même trop même mal
Qu’il faut haïr aussi
Pour être humain
Et humainement accepté
J’écris parce qu’à force de donner la parole
Aux imbéciles ils la prennent
Et ça fait des dégâts
Sur ceux qui n’ont à défaut de parole
Que le silence pour se défendre
J’écris pour aimer ceux qui se taisent
Sont muets aphones
Dyslexiques bégayant
Atones
J’écris parce que je peux le faire
J’écris parce que j’ai vingt six lettres
Dans mon alphabet et tant
De combinaisons différentes
Pour les arranger les trousser
Les mettre à mot à mort
J’écris pour ceux qui n’ont de liberté
Que celle accordée dans leur ghetto
Leur prison leur goulag
Pour ceux qui n’ont ni papier
Ni plume ni instruction
J’écris parce qu’il est trop tard
Pour mentir
Comme un politicien
Ou trop tôt pour mourir
En académicien
J’écris pour vous pour moi
Pour toi
Qui n’a pas su m’aimer
Ou qui n’a pas voulu
Et qui est loin… trop loin
Emma Philipe
Le vagabond
18 avril 2009 - 05:50
Le Vagabond
J'erre
J'espace
Je tourne
Je séjourne
Je passe
J'air
Je traverse
Je frôle
J'elliptique
J'ecliptique
Je drôle
Je converse
Je converge
Je m'étiole
Je soûle
Je me soûle
Je faribole
J'emerge
Je tempête
Je catastrophe
Je m'égare
Je hasard
Je limitrophe
Je rouspète
J'enfle
Je plie mais ne rompt pas
Je fond vers le soleil
Je rue dans mon sommeil
J'embrasse et ne mords pas
Je ronfle
Comète de Halley
dans le
coma j'halète
Vagabond
sur vos bancs
Sous vos fenêtres
Emma Philipe
J'erre
J'espace
Je tourne
Je séjourne
Je passe
J'air
Je traverse
Je frôle
J'elliptique
J'ecliptique
Je drôle
Je converse
Je converge
Je m'étiole
Je soûle
Je me soûle
Je faribole
J'emerge
Je tempête
Je catastrophe
Je m'égare
Je hasard
Je limitrophe
Je rouspète
J'enfle
Je plie mais ne rompt pas
Je fond vers le soleil
Je rue dans mon sommeil
J'embrasse et ne mords pas
Je ronfle
Comète de Halley
dans le
coma j'halète
Vagabond
sur vos bancs
Sous vos fenêtres
Emma Philipe