Richard, ton commentaire sur le haïku et la règle des 5/7/5 m'incitent à faire part ici d'un texte que j'avais écrit sur l'un de mes blogs, sous l'intitulé : " C'est quoi pour toi...le haïku ? " . il me semble que nous sommes sur la même ligne en ce qui concerne la finalité de ces poèmes courts.
le haïku ?
L'observation et l'écoute dans l'instant …
En un clin d'œil, tu touches …
Avec la pointe effilée du pinceau mouilleur tu dis…
Dérision, malice, humour, provocation, parfois familiarités sinon trivialités d'où surgissent l'inattendu , l'émotion , le sourire et... en si peu de mots !
Mais je ne suis pas japonais….
Mon ami plasticien, Jean-Louis Fauthoux, m'écrivait dernièrement :
"Cette forme poétique, par son caractère " ramassé" qui peut " se dilater", m'intéresse beaucoup"
Le haïku : un " ramassé qui se dilate"...de la vie...du souffle...juste un brin d'air qui nous vient du large !
Des amis blogeurs en créent et en parlent.
Jean-Baptiste , ami de longue date, ami de prime jeunesse, écrivain et fin "politique" ( oui, oui !), s'adonne aux haïkaî depuis février, démarrant sa catégorie sous l'intitulé " pour se gratter la tête en rythme".
Chez lui, j'ai lu, en commentaire, le point de vue de Flocerise :
" Le haïku est peut-être à la poésie japonaise ce que l'alexandrin est à la poésie française ? Sortir un peu du schéma classique ne nuit pas forcément à l'esprit même de ce style de poésie.
Les accidents font ressortir la régularité du terrain.
Je ne me suis personnellement jamais encore essayée à ce genre de poème, mais je m'en laisse pour l'instant imprégner pour en saisir le fond au-delà de la forme.
Ce que je perçois pour l'instant, d'après ce que j'ai lu, de ces haïkus, c'est plutôt trois idées superposées, qu'on pourrait croire indépendantes les unes des autres, mais qui convergent vers un même point, situé différemment selon le lecteur.
Un genre de poésie à géométrie variable, en quelque sorte... Mais bon, l'idée que je me fais de ces haïkus va sans doute évoluer et je n'en suis aucunement une spécialiste. "
Flo se dit " non-spécialiste" mais jongle si bien avec les mots ! Elle nous ouvre à sa manière aux poèmes courts . En effet, si la métrique était limitée aux 5-7-5 pieds, la liberté n'étant pas une question de forme mais d'expression, de nombreux "haïkistes" contemporains se sont affranchis de la contrainte imposée par le passé...l'esprit reste le même !
C'est à Flo que je dois aussi d'avoir lu une définition originale du haïku. Celle de Pierre Dupuis qui campe sur la base des 5-7-5 ( j'essaie en vérité de m'y plier moi-même, mais comme je suis un peu fâché avec les voyelles...)
Il écrit :
"Bâtir un haïku
C'est en pieds cinq sept et cinq
Qu'il faut respecter !"
"Le haïku est un concentré de poésie obtenu par déshydratation du superflu.
Pour peu que le lecteur verse dessus, une perle de paupière, une goutte de sueur ou encore la fraîcheur d'un éclat de rire, il déborde en tous sens "
J'aime décidément la définition du haïku qui "se dilate" si proche de celle du haïku qui " déborde en tous sens" !
J'avais puisé mon haïku "un par jour", dans ma réserve " Haïkaï de Tzarol", sur over-blog. Quand je l'avais inséré pour la première fois , j'eus le commentaire suivant de Magali :
« Clair que c'est plus gentil pour les autres habitants de la maison que d'y méditer une saga Millenium...
Pas question d'y faire
Deux cents dix alexandrins
Le suivant est pressé "
Voilà probablement l'aspect ludique du Haïku aussi !
Finalement pour moi
Egrenant du sens
Le haïku au fil des mots
M'ouvre l'horizon
tzarol
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