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jorgezac

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Publications sur Toute La Poésie

Un certain Pablo P.

21 novembre 2009 - 11:55

Un certain Pablo P.


Quartier gothique, Barcelone
un balcon étroit
un artiste griffonne
fusain à la main
sur un carnet
des croquis
Mémoire quotidienne
de ses contemporains


Des venelles sinueuses
douces senteurs marines
une faune se pavane
humeurs malignes
ombres chinoises
incessants va-et-vient

Ruelle d’Avignon
l’artiste tisse sa toile
de proies-demoiselles
caresse malaxe
plaisirs salaces
coquins bordels

Picasso se met à nu, déchire, écorche
Lambeaux de chairs, amours féroces


Maître du pinceau
esquisse des corps
Belles de charme
combien de fois encore
jeune minotaure
brossera-t-il ces dames ?

Pics enfoncés
Assauts répétés
touches assassines
salves carnées
éclaboussures malignes
jets incertains

Picasso se met à nu, déchire, écorche
Lambeaux de chairs, amours féroces


Génie des formes
traceur de sillons
peintre des femmes
entr’ouvre les fissures
recueille essences
parfums et souillures

Fruits défendus
fruits de ses dessins
croquer des seins nus
croquis de putains
le créateur se damne
jaillissements divins

Picasso se met à nu, déchire, écorche
Lambeaux de chairs, amours féroces


Quatre Gats, Barcelone
brasserie moderniste
repos du mâle
inspiration catalane
Picasso crayonne
la bohème, les copains
Mémoire quotidienne
de ses contemporains.

Ava, tard dans l'instant

31 octobre 2009 - 06:34

Ava, tard dans l’instant


Le hollandais volant
et sa destinée marine
condamné à errer
ne plus pouvoir accoster

Et puis Tossa
petit village de pêcheur
crique angélique
sauvage et magique

Où Ava
et sa beauté vénusienne
egérie ensorceleuse
étoile abyssale

Déchaîne les passions
entretient le mythe
des Carmen maléfiques
dénommée Pandora

Et puis Sinatra,
jaloux maladif
loin de son amour
pris de panique

Le décor se surréalise
paranoïa critique
des profondeurs humaines
jaillit l’impureté océanique

Enfin la jarre
qui s’ouvre
d’où s’évapore
cet amour incolore

Esperanza dort
nuit des temps
offrande testament
ilot tragique des amants

Tossa rime avec Ava
séquences d’aquarelle
prise dans les filets
d’une sirène atemporelle

Néons rouges

21 octobre 2009 - 06:48

NEONS ROUGES




Des phares transpercent l’épaisse pénombre de ce village andalou qu’un crépuscule hivernal

enrobe de teintes austères et sombres, illuminent une vieille bâtisse rideaux baissés

Néons rouges suspendus au dessus d’une porte une silhouette sans âge, cerbère aux yeux étirés

épie avec malice la cohorte d’amants éperdus et vante la respectabilité de cette noble maison



Dans un tamis de lumière, des filles avenantes accostent ces naufragés débarqués de nulle part

Orientent du regard, de leurs lèvres garance les terres à explorer. A outrance.



Au loin Gibraltar, tableau nocturne pointilliste électrise la Méditerranée de feux follets par milliers

Détroit de destins aux multiples alcôves marines que des trafics traversent aux aurores vagabondes

Dans ces eaux agitées aux indicibles profondeurs où se dénouent les cordages de l’existence

Toutes sortes d’âmes en détresse défient la nature d’arabesques sensuelles et furibondes



Là dans d’obscures arènes d’amours éphémères des couples dansent des passes effrénées

Déhanchements lancinants pour une ultime aubade, rectangles d’étoffe aux vents, capéas sans estocade




A l’orée du jour de pâles guirlandes somnoleront, elles se feront luminescentes dans l’ombre de l’après-midi

Où viendront s’échouer sur ces rives levantines des épaves meurtries, des cargaisons clandestines



Néons rouges et lueurs de Gibraltar s’unissent. Triangle de mystère. Diptyque d’amour, de sacrifice

Au firmament d’envoûtantes intrigues naissantes la nuit remue toujours ses braises incandescentes.

Brefs vers

14 octobre 2009 - 04:59

Ton vers s’est brisé comme un éclat d’obus
Durant cette terrible et drôle de guerre
A jamais mon pauvre Apollinaire
Te voilà mal en point et perdu

A un âge ou commence le début de l’automne
Couronne étoilée dont tu moquais tragédie
Ce léger sursis qui t’emmènera au paradis
Te voilà maintenant au chevet du dernier sérum

Et ce Max Jacob qui te présidait
Une mort dans une fontaine de jouvence
Une cynique étrangère va emporter ta prestance
Toi enfant de l’amour que poésie possédait

Tu voulais encore vivre quelques temps
Novembre opale emporta cette grâce prohibée
Tes écrits et rondeurs d’une mortelle surréalité
Tiré des mamelles d’un foudroyant venin testament

Dernière poésie

26 septembre 2009 - 09:09

Une ligne brisée rejoint une âme
S‘illusionne dans l’instant futile
Trace sa courbe dédiée aux anges
Et pointe le ciel plus près de l’exil

Une ligne brisée rejoint une âme
Signe sa révérence charnelle
Inscrit l'amour en lettres verticales
D’une plume noircie d’encre éternelle

Une âme se brise sur un rocher
A vouloir suivre sa destinée
Quitte le chemin du sensible

Choisie la voie des alizés
Portée aux vents de l’invisible
Chercher la sourde vérité