L'ingénu passe devant la laverie
Le linge de nuit grimace au hublot
Humble halo, décor des maillots
Mailles au cœur de sueur pourrie
Une africaine dort contre l'émail
La tête branlant avec l'essoreuse
Cachée par la vitrine vaporeuse.
Le passant regagne son bercail
Un malabar maladroit méticuleux
Plie ses bleus dans une corbeille
Dans son regard luit le sommeil.
Les piétons se hâtent fiévreux
Le linge est nu, le linge est tu
Les néons tuent la pudeur
Les taches puent de candeur
Dehors, s'affolent des talons pointus
Au moment où sortent les blattes
Règne dans le métro s ultimes rames
L' odeur des lessives infâmes
D'autres dorment dans leurs pénates