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Marvejols

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Hors-ligne Dernière activité : mars 30 2012 01:04

Publications sur Toute La Poésie

Par plusieurs

30 mars 2012 - 01:02

.............................Par plusieurs


Elle a deux petites couettes, et des yeux
Elle serre sa poupette qui l’emmène à l’école
Son sourire de gamine ignore la Palestine
Tu viendras me prendre dit-elle à sa mère
Sans savoir que le soleil brille pour des adieux.
Les jours perdus sont toujours quelque part et pluvieux.

Elle suit son père et son jeune frère
Dans la douceur d’un jour.
L’histoire ne retient pas son nom
Trois ans ce ne fut pas très long.
Un casque noir arrive dans la cour.
Les vies perdues s’en vont toujours par plusieurs.

Dans ses veines coule une triste héroïne
A mépriser les filles à refuser ces reines
Il se laisse envahir, elle le mène
Il se plaît il se terre et se fait dans la haine
La vie est prison, l’amour n’est que peine.
La religion sert à lever des légions
Il colle sur ses jours l’annonce d’une ruine.
Les chemins à se perdre sont de tous les jours.

Il l’attrape par les couettes, elle a peur
Il l’attire qu’elle le regarde c’est l’heure
Sur son visage le sang de son frère effondré
Se rince à l’effroi de ses larmes.
La fin d’un bonheur innocent est écrite dans la main
L’assassin lève son arme et fait feu
L’épouvante est la preuve de son Dieu.
Ce jour les vies perdues s’en vont par deux et deux.


Votre devoir se fait avec nos têtes en noir
A son flanc et son front deux trous béants
Avec au fond à jamais une gamine.
Au micro un sinistre un claude nous montre géants
Ce soir enfin je rentre chez les miens
Ce matin j’ai tué un assassin
Mon bain n’efface rien, j’ai flingué un gamin.
Ce soir les vies perdues sont passées par chez moi.


..........................................Marvejols

Prie que pire

07 juillet 2011 - 11:04

..............Prie que pire

Branleur niquerait même sa mère
Prend la tire, vole, vire, s’admire.
Viril.
Rien dans la tête, tout dans l’honneur
Cent, deux cents à l’heure
Putain, c’est le bonheur.

Abri bus : deux morts, du sang par terre
Un doudou qui cherche en vain
Une petite main.
Pas de regrets, il se dit même victime
La faute à la société
Mais Ouais mec :
C’est juste pas de chance, c’est pas un crime
La faute aux femmes qui l’ont mal élevé
A la meuf qui l’a repoussé
Hier dans la cave de l’escalier B.

Je prie : je suis dans le cortège.
Avenue des zombies, une marche blanche
Pas de revanche
Silence de prière
Pour la petite morte d’hier.

Afghanistan encore et tout le temps
Opium d’Iran et Talibans
Des pauvres et des tyrans
Dollars et mollahs
Avions Phantom sur la piste
Otages journalistes.
Tous conviés ou convoqués
Place des hébétés avec télés :
Je suis là dans ce manège
Je compte les jours déjà 500
Je me plie, je suis dedans
On dirait que je prie.

Le mec l’est pas d’not’ territoire
L’est relou, i’m’vénerre
I’ s’rait pas feuj d’ailleurs ?
T’as vu sa pouf ta sœur
Qu’en plus l’est noire
Devrait pas l’sortir,
Ell’ est d’chez nous
‘Ll est d’Nanterre
Elle est à nous.
Sortie du collège c’est baston
A quinze qu’i sont
Avec des battes des cutters
Des bâtons. A terre le mecton.
Les meufs qui crient
Y a même elle qui vomit.
Tranquille la police
Reste aux Ullys.

Marche silencieuse lundi.
Je prie : j’en suis, je les suis
On a tous un carton blanc
On a tous écrit Plus jamais ici.

A la fin je me sens con
Ces marches blanches
C’est comme les dimanches
Ça revient tous les lundis.
Plus je prie plus c’est pire


Priez moins, criez plus.



...................Marvejols

Pleurs mes jours

26 juin 2011 - 09:22

.............Pleurs mes jours


Pleurent mes jours dans les tiens
Pleurent mes jours sans les tiens



........................................Marvejols

Compter

19 juin 2011 - 04:35

.........Compter


Tu passes ton temps à compter
Je passe ton temps à t’aimer
J’aime quand tu farces au temps

J’aime le temps qui compte
Je me dépense pour toi sans compter
Dépense le temps pour toi
Tu comptes pour moi

Je sais,
Compter n’est pas aimer
Mais aimer ça compte
Et je compte
T’aimer sans compter.


.........Marvejols

Préboréales

12 mai 2011 - 09:32

............Préboréale

Il fait chaud et la terre est alors sans blés mûrs
Les fleurs se tapissent sans ombre et les oiseaux
Picorent l’orange du vent. A l’aurore du monde les fumerolles
S’accrochent à l’air, passent les arbres et s’envolent
Les carbones s’accouplent sous l’azur
Et dans l’immensité de jours géants
Et sans encor nymphées ni paysages
La terre veut promettre des beautés éternelles.
Le paradis n’est pas encore sûr.
A pente de volcan et sous la nuée la pouzzolane retient
La promesse d’une herbe sage pour de non-encore vaches
Sans doute de brunes basses et cornues Salers.
Elles iront leur nonchalance, ignorant les chiens.
Entre les genêts garance elles prendront les traverses
Et les bipèdes causeurs qu’elles gardent retourneront à leur tâche.
Déjà un héron nous regarde.

Le pire n’est pas encore mûr. Au loin la neige se tasse en silence
Et ne songe à protéger le blanc de son cœur de ces ombres lointaines
Dont la cendre grise descend lentement au rythme de siècles à venir :
Sans salir ce cristal ni sans être là, une nuée de bipèdes
Sature et sur son infini passage dépose l’Adn de son mal.

Dans l’herbe gelée venait de glisser
Pour elle
La première larme des hommes.



......................Marvejols