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phil24

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Publications sur Toute La Poésie

Le Devoir

08 avril 2011 - 04:17

Ai-je fait mon devoir ? J’ai observé le ciel
Ses myriades d’étoiles, et ses réponses partielles
Sur la crête rougie, je cherchais l’espérance
Au milieu des cadavres de notre fulgurance ;

Y a-t-il un vainqueur quand on a piétiné
Flanqué d’une bannière, des lendemains mort-nés ?
Mon idéal se fane aux plaintes des mourants
Qui mirent dans la bataille l’énergie des tyrans.

Mais c’était mon devoir, mon destin ma patrie
Dussé-je larmoyer, jusqu’au bout de la nuit
J’exigeais de moi-même comme un but comme un cri
Ce don sacré de soi nécessaire à autrui.

Accomplir mon devoir est une nécessité
Et je dois m’y résoudre pour vaincre ma cécité
A l’écoute de mes pairs, donner force et vigueur
Et dans mon cabinet apprivoiser ma peur.

Compagnon du devoir pour que je me connaisse
Pour que j’ouvre mon cœur et hisse ma raison ;
C’est une obligation, morale pour que naisse
L’homme régénéré après son oraison.

La corvée !

25 mars 2011 - 09:48

D’abord, il y a l’emballage, un peu grossier,
Que cache t il de ses amours, de ses amants
Au jour le jour qu’elle attira tout en « aimant »
Pour les glisser dans ces cartons comme dossiers
Abandonnés ; que reste t il de ces cassures,
Une cicatrice au fond de l’âme qui rassure.

Le médaillon qu’on lui offrit gît sur la scène
De ses amours au goût de sang ; quelques photos
Sont répandues sur le lino, mémoire obscène
Un tube de colle et puis la mort ex abrupto.

Mis à l’index, les souvenirs de sa jeunesse,
Et les baisers au goût de menthe qu’elle volait
A la croisée de ces chemins, à la kermesse
De l’autre vie ; désillusions coups de balais
Ont eu raison de ces sentiers où les noisettes
Qu’elle cueillait s’inscrivaient sur la pellicule
Du court métrage de sa vie, un monticule
De courts instants où le bonheur a des recettes
Très aigres douces ; cette candeur, a eu raison
De sa virginité ; elle a ouvert les portes
Qui enserraient son cœur, une libération
Pour une sous douée d’amour en quelque sorte…

J’ai fermé les volets qui claquaient au grand vent
Ultime témoignage d’une existence ruinée
Rabattant les panneaux du carton décevant
Je l’ai scellé, puis enlacé d’un ruban violet

DIS...

24 mars 2011 - 07:49

Dis, tu viendras demain ? Il fait si noir, si tard…
Je manque de toi, je m’étiole et me noie…
J’ai tant besoin d’amour et tant besoin de toi
Il fait si noir, même mes larmes sont en retard

Est il trop tard ? Mais notre histoire mérite une suite !
J’ai trahi ta confiance, c’est l’histoire de ma vie,
Je brise le meilleur, j’abîme dans la fuite
Mes plus belles histoires, sans aucun préavis

Ô tu aurais raison de me claquer la porte
De me laisser dehors de protéger ton cœur
D’ignorer simplement l’improbable bonheur
Que nous pourrions bâtir pourvu que je sois forte.

Tu sais, j’ai pleuré tout à l’heure, nos souvenirs,
Ceux qui s’enchaînent, ceux qui font mal, tant de regrets
Tant de ratages, et tous mes mots, tous mes soupirs
N’y pourront rien changer, je le sais, je le sais…

Pourtant dis viendras tu ? Je serai ponctuelle
Tu ne t’en plaindras pas ; au saint André des arts
Comme autrefois, un brin timide, un brin cruelle,
J’irai flanquée d’espoir, rejetant les hasards

Si tu le veux vraiment, je ferai pénitence,
J’accepterai tes cris toutes tes remontrances
Tes larmes et ta colère et puis après cette sentence
Je dirai mon mal-être je dirai mes silences,

Nous rejouerons alors au vieux jeu de l’amour
Mais ce sera plus fort, ce sera authentique
Ce sera comme avant, quand c’était romantique
Avant que je te quitte pour de pâles atours
Pour des choses de l’amour sans aucune importance

Dis tu viendras demain ? »

J’ai reposé le combiné.
J’ai pas pu dire grand-chose
Mais ça me fait très mal…

SI

20 mars 2011 - 05:35

Si

Si l’histoire de la vie s’était comportée mieux
Et si le monde d’en bas ne tournait à l’envers
Si j’avais pu alors défier tout l’univers
Et si je pouvais mettre la terre dans les cieux
Bâtir une colonne du nadir au Zéphyr
Pour qu’on entende enfin des clameurs retentir.

Si tu m’avais donné autant que j’ai reçu
Célébré nos matins si tendrement vécus
Et si tu m’avais dit ce qu’il fallait entendre
J’aurais assurément trouvé la fin plus tendre

Si les autres s’étaient tus, s’ils avaient disparus
Si tu m’avais suivi au-delà de ta rue,
Au-delà de ta peine, de ces sables mouvants
Où tu vivais autant le sale que l’émouvant

Si je n’avais rien dit, rien donné, rien promis
Si je t’avais aimée, comme on aime la pluie,
Comme on aime la vie simplement sans promesse
Je ne serai pas ici, ressassant ma tendresse.

Allons, il se fait tard, je reviendrai demain
Dors ma muse, ma princesse, il fait si noir, il est si tard
Le cimetière se vide, tandis que ma mémoire
S’égare dans le passé, se perd sur le chemin.

La sonnerie aux morts

11 mars 2011 - 03:58

J'ai marché sous la pluie, mes cheveux sont mouillés
J'ai marché trop longtemps, je suis une peu rouillé
Le temps a fait son oeuvre le corps est fatigué
Trop de baisers donnés, trop d'amarres larguées;

Ni le temps ni les heures ne retiennent leur cours,
Ils coulent et s'écoulent à nos faces ravies
Et tandis qu'on susurre des "je t'aime" des "toujours"
On se retrouve un jour sans humour sans envies.

Matins crépusculaires, vous me faites horreur
J'emmerde la camarde je n'attends plus mon heure
Je suis mort en dedans depuis longtemps déjà
Et si j'use mes semelles au pavé de ma rue
C'est pour tuer ce temps qui me priva de vous.