Je ne suis plus l’homme d’hier
Je ne suis plus l’homme que tu reconnaissais
A ses plans fluctuants, l’homme méritant l’essai.
Je ne suis plus l’homme d’hier que tu méprisais
Pour ses mots fadasses qu’à peine tu lisais.
Je ne suis plus l’homme d’hier que tu rejetais
Pour son hymne raciste toujours répété.
Je ne suis plus cet homme que tu redoutais,
Amoureux d’argent, dent brûlant de tout croûter.
Je ne suis plus cet homme marginalisé
Pour sa cruauté et plus que démoralisé.
Je ne suis plus l’homme d’hier que tu évitais
Pour son esprit qui à la guerre t’invitait.
Je ne suis plus cet instrument destructeur
Le temps m’a fait un bon outil des constructeurs.
Je viens de sortir de la fournaise d’épreuves ;
Je suis d’un cœur rénové et des idées neuves.
Je me suis dépouillé du masque d’un menteur
Friand* de flatter par discours chargé de senteurs.
J’ai échappé au royaume des cannibales
Privé de joie. N’y cherche pas ami ni bal ;
Plutôt des ruminants de haine, constipés
D’amour. Là , les loups-garous* sont émancipés ;
LĂ , la machine calomniatrice est active,
Là , l’indigène respire les invectives,
LĂ , le dignitaire est le meilleur des meurtriers,
Là , les sages sont parmi les amoraux triés.
Je sais d’où je viens, où je suis et où je vais ;
A présent je distingue le bon du mauvais ;
Je crois Ă une race unique : race humaine ;
Je crois bien que la paix prime sur l’oxygène ;
Je crois que unis nous changerons le sens du vent
Des conflits tribaux qui brouillent notre devant.
J’ose croire qu’un jour chacun va rendre compte
De ses actes avec fierté ou avec honte.
Je suis vêtu d’une cuirasse de la foi
Sans égal, l’ennemi ne peut rien contre moi.
Je ne crains pas l’homme, produit de la poussière
Qui succombe aux minimes microbes et prières.
J’adore son Créateur dont je suis serviteur
Et qui m’a confié à ses anges protecteurs.
Puisse la vérité éclairer mon chemin,
Et Dieu me guider par sa bienfaisante main.
Niyonizigiye Célestin
Célestin Niyonizigiye
Inscrit(e) : 14 avril 2011Hors-ligne Derničre activité : juil. 07 2012 02:27
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počme
16 aoűt 2011 - 03:54
počme
16 aoűt 2011 - 03:50
EVE-BURUNDAISE
Non loin du gîte de l’énorme lampe rouge,
Dans un jardin aux beaux lacs, miroirs des archanges,
Dieu a mis une âme nommée la Burundaise.
Je l’ai vue cette colombe qui plane à l’aise
Laissant scintiller ses faisceaux inextinguibles.
J’ai observé cet être complexe et sensible,
La subtile et fabuleuse industrie humaine
Dont je suis produit. Quelle mystérieuse reine !
Comme tout père aimant Dieu s’est soucié d’elle
Et lui a fait un garde-fou exceptionnel,
En lui interdisant le fruit de la violence ;
Loi qu’elle n’a pas violée depuis son essence.
Eve-Burundaise âme forte, esprit puissant,
Fleur discrète qui fascine chaque passant,
Je te vois dans tes jolis pagnes longs des paonnes
D’une Murundikazi*saine citoyenne.
Je te vois ravie dans cet Eden africain
Où tu as planté l’arbre de la paix qu’aucun
Vent ne pourra ébranler ni déraciner.
Tu as orné d’amour son tronc sans lésiner* ;
Le jour, tu l’arroses des larmes de tendresse,
La nuit, tu l’embaumes d’un parfum d’allégresse
Qui se répand en hâte aux quatre coins du monde.
Chassant l’odeur puante de la haine profonde.
Eve-Burundaise, Eve la joie incarnée*,
L’affection dans sa perfection, trésor cerné*,
Réjouis-toi chante le cantique de victoire
Pousse des cris de succès du matin au soir
Car tu résistes vaillamment aux violents séismes
De la corruption et de l’ethnocentrisme ;
Tu surmontes héroïquement le tsunami
De l’argent que ton ennemi a fait ami.
Sagement tu fais face à l’acculturation
Grâce à ton patriotisme et ton éducation.
Malgré les durs combats, troubles et pauvreté ;
Ta mine garde l’éclat de la propreté,
Et ta main reflète une fortune ineffable
De compassion et de pitié inestimable.
Eve, ne cherche pas à démontrer ta force ;
Tu l’accordes de tes mots harmonieux qui bercent.
Tu n’as pas à quémander l’émancipation ;
Tu l’as déjà , dès l’instant de ta conception.
Eve, tu n’as pas à réclamer le pouvoir ;
Tu l’as d’emblée, à moins qu’on n’ait pas d’yeux pour voir.
Etoile brillante, nous te rendons hommage,
Eclaire tous les sentiers ténébreux. Courage !
Nous, tes semblables sommes toujours sur tes traces,
Que le Dieu Créateur te couronne par sa grâce.
Niyonizigiye Célestin
______________________
Murundikazi: Burundaise
Non loin du gîte de l’énorme lampe rouge,
Dans un jardin aux beaux lacs, miroirs des archanges,
Dieu a mis une âme nommée la Burundaise.
Je l’ai vue cette colombe qui plane à l’aise
Laissant scintiller ses faisceaux inextinguibles.
J’ai observé cet être complexe et sensible,
La subtile et fabuleuse industrie humaine
Dont je suis produit. Quelle mystérieuse reine !
Comme tout père aimant Dieu s’est soucié d’elle
Et lui a fait un garde-fou exceptionnel,
En lui interdisant le fruit de la violence ;
Loi qu’elle n’a pas violée depuis son essence.
Eve-Burundaise âme forte, esprit puissant,
Fleur discrète qui fascine chaque passant,
Je te vois dans tes jolis pagnes longs des paonnes
D’une Murundikazi*saine citoyenne.
Je te vois ravie dans cet Eden africain
Où tu as planté l’arbre de la paix qu’aucun
Vent ne pourra ébranler ni déraciner.
Tu as orné d’amour son tronc sans lésiner* ;
Le jour, tu l’arroses des larmes de tendresse,
La nuit, tu l’embaumes d’un parfum d’allégresse
Qui se répand en hâte aux quatre coins du monde.
Chassant l’odeur puante de la haine profonde.
Eve-Burundaise, Eve la joie incarnée*,
L’affection dans sa perfection, trésor cerné*,
Réjouis-toi chante le cantique de victoire
Pousse des cris de succès du matin au soir
Car tu résistes vaillamment aux violents séismes
De la corruption et de l’ethnocentrisme ;
Tu surmontes héroïquement le tsunami
De l’argent que ton ennemi a fait ami.
Sagement tu fais face à l’acculturation
Grâce à ton patriotisme et ton éducation.
Malgré les durs combats, troubles et pauvreté ;
Ta mine garde l’éclat de la propreté,
Et ta main reflète une fortune ineffable
De compassion et de pitié inestimable.
Eve, ne cherche pas à démontrer ta force ;
Tu l’accordes de tes mots harmonieux qui bercent.
Tu n’as pas à quémander l’émancipation ;
Tu l’as déjà , dès l’instant de ta conception.
Eve, tu n’as pas à réclamer le pouvoir ;
Tu l’as d’emblée, à moins qu’on n’ait pas d’yeux pour voir.
Etoile brillante, nous te rendons hommage,
Eclaire tous les sentiers ténébreux. Courage !
Nous, tes semblables sommes toujours sur tes traces,
Que le Dieu Créateur te couronne par sa grâce.
Niyonizigiye Célestin
______________________
Murundikazi: Burundaise
počme
16 aoűt 2011 - 03:48
J’ai tenu jusqu’au bout
J’avais convié les mélomanes au concert,
Sourds, souffrants, noirs, blancs, fauchés, nantis, commissaires…
Tous étaient captivés par mes belles chansons
Jouées avec ma guitare à six cordes. Ses sons
Vibrant, intriguèrent un intrus jaloux qui
Sauta sur mon instrument angélique et prit
La première corde. Il fallait endurer
Après cet affrontement qui n’a pas duré.
ô ciel ! Serait-ce Monsieur Cuki*qui m’en veut?
Me suis-je questionné faisant à Dieu mes vœux.
Surpris, les spectateurs continuaient de me louer
En me voyant jouer les cinq rescapées, enjoué.
Tout à coup ! douuuou !! Du fond de la pièce survint
Une roche qui en brisa deux, versa le vin
De deux importuns qui s’imposaient pour entrer.
Je tins bon ! Repris mon bâtard*, bien concentré
Grattai les trois fils d’une adresse jamais vue.
Jusqu’alors mes opposants ne m’avaient pas cru.
Instinctivement je commençai à chanter
Un morceau de bataille, là devant planté
Isolé comme un îlot dans un grand océan
Car mes sages avaient jugé l’abandon séant
L’esprit qui m’avait envahi était toujours
Aux aguets, vexé, tentant de me couper court.
Il soudoya mon ami pour l’assaut final ;
Ce parjure vint Ă une allure infernale
Sur mon podium. Des trois cordes, il en prit deux
Et sortit en me défiant de ses doigts hideux.
Assouvis, mes rivaux éclatèrent de rire,
Ce qui poussa mes bras en fuite Ă revenir.
Le choc subi m’avait fortement épuisé
Même si l’on voyait que ma mine luisait.
Le public tout ahuri n’en revenait pas
Que je pusse garder mon sang-froid jusque lĂ .
Le fameux spectacle touchait presque Ă sa fin,
Je remis mon indonongo* dans mes bras fins ;
Le brave résistant mania l’unique corde
A perfection. Cette fois tout était en ordre
Partout dans le théâtre c’était l’effervescence
Au zénith, partout l’odeur de la joie intense,
Partout l’on s’étonnait de ce musicien
Que d’aucuns prenaient à tort pour un magicien
Ceux-ci ignoraient la source de ma puissance :
La prière motrice de ma persévérance.
Moi seul n’en pouvais rien sans cet ange de Dieu
Qui m’épaulait de ses mots doux et mélodieux.
Niyonizigiye Célestin
______________________
* cuki : mot swahili signifiant haine.
* indonongo : mot kirundi (du Burundi) désignant un instrument de musique traditionnel
africain à une corde joué avec un petit arc qu'on glisse sur celle-ci comme un violon.
J’avais convié les mélomanes au concert,
Sourds, souffrants, noirs, blancs, fauchés, nantis, commissaires…
Tous étaient captivés par mes belles chansons
Jouées avec ma guitare à six cordes. Ses sons
Vibrant, intriguèrent un intrus jaloux qui
Sauta sur mon instrument angélique et prit
La première corde. Il fallait endurer
Après cet affrontement qui n’a pas duré.
ô ciel ! Serait-ce Monsieur Cuki*qui m’en veut?
Me suis-je questionné faisant à Dieu mes vœux.
Surpris, les spectateurs continuaient de me louer
En me voyant jouer les cinq rescapées, enjoué.
Tout à coup ! douuuou !! Du fond de la pièce survint
Une roche qui en brisa deux, versa le vin
De deux importuns qui s’imposaient pour entrer.
Je tins bon ! Repris mon bâtard*, bien concentré
Grattai les trois fils d’une adresse jamais vue.
Jusqu’alors mes opposants ne m’avaient pas cru.
Instinctivement je commençai à chanter
Un morceau de bataille, là devant planté
Isolé comme un îlot dans un grand océan
Car mes sages avaient jugé l’abandon séant
L’esprit qui m’avait envahi était toujours
Aux aguets, vexé, tentant de me couper court.
Il soudoya mon ami pour l’assaut final ;
Ce parjure vint Ă une allure infernale
Sur mon podium. Des trois cordes, il en prit deux
Et sortit en me défiant de ses doigts hideux.
Assouvis, mes rivaux éclatèrent de rire,
Ce qui poussa mes bras en fuite Ă revenir.
Le choc subi m’avait fortement épuisé
Même si l’on voyait que ma mine luisait.
Le public tout ahuri n’en revenait pas
Que je pusse garder mon sang-froid jusque lĂ .
Le fameux spectacle touchait presque Ă sa fin,
Je remis mon indonongo* dans mes bras fins ;
Le brave résistant mania l’unique corde
A perfection. Cette fois tout était en ordre
Partout dans le théâtre c’était l’effervescence
Au zénith, partout l’odeur de la joie intense,
Partout l’on s’étonnait de ce musicien
Que d’aucuns prenaient à tort pour un magicien
Ceux-ci ignoraient la source de ma puissance :
La prière motrice de ma persévérance.
Moi seul n’en pouvais rien sans cet ange de Dieu
Qui m’épaulait de ses mots doux et mélodieux.
Niyonizigiye Célestin
______________________
* cuki : mot swahili signifiant haine.
* indonongo : mot kirundi (du Burundi) désignant un instrument de musique traditionnel
africain à une corde joué avec un petit arc qu'on glisse sur celle-ci comme un violon.
počme
16 aoűt 2011 - 03:43
AU MUSÉE DE NOS CŒURS
Suis-moi. Allons voir incarnés nos vifs désirs.
Regarde étalées nos douleurs, sens nos plaisirs !
Ici,
Le cœur souple, dérivé d’un compatissant.
Le cœur docile, cœur tendre prêt à servir.
Le cœur oblatif*, le reflet d’un repentant.
Le cœur mou, toujours doux qui ne peut pas sévir.
Et lĂ ,
Le cœur parfumé de joie, cœur sacré, cœur humble,
Le cœur-archive, maître des temps forts et simples.
Le cœur ouvert, dégourdi qui sort de la cage.
Le cœur pénétrant, dilué, l’indice d’un sage.
Les cœurs qui ont fait défaut à ce monde atroce.
En bas,
Le cœur maussade, trésor des vindicatifs.
Le cœur crispant, vermoulu, richesse morose.
Le cœur sans charme, rugueux* que le pire arrose.
Le cœur virulent, le propre des agressifs.
Dans la cruche,
Le cœur grincheux qui rumine crûment la haine.
Le cœur épineux, hargneux, saturé de peines.
Le cœur venimeux d’un rancunier orageux.
Le cœur poilu d’un sorcier aux coins ombrageux.
Voilà la fortune du quartier des féroces.
Dans la couveuse,
Le cœur intimidé d’enfant traumatisé.
Le cœur imbibé d’horreur, cœur hypnotisé.
Le cœur qui frissonne d’effroi, cœur aveuglé.
Cœur, frustré fixé sur des supports ébranlés.
Dans le vase,
Cœur bavant, preuve de l’esprit commotionné
Qui commande un robot humain conditionné.
Tel est le cœur angoissé, délirant, stressé
Par un futur douteux, et le passé blessé.
C’est l’état que ce loup armé veut de nos gosses.
En marge,
Le cœur chaotique, le moteur des anarchistes.
Le cœur tyran* des dictateurs impérialistes,
Sources des calamités, hommes pyromanes
Animés d’esprit mythomane-kleptomane.
A la poubelle,
Le cœur rapace des ventriotes sanguinaires
Le cœur aliéné, conseiller des sans pitiés.
Le cœur en acier des carriers génocidaires,
Patrimoine dont je ne suis pas héritier.
Maudites passions que j’enterre dans la fosse.
Au sommet, couronnés,
Le cœur anticipatif des héros tenaces.
Le cœur stable malgré la pression de la masse,
Cœur blindé,à l’abri des assauts téméraires,
Le cœur qui n’envie guère la paix éphémère.
Au fond, en privé,
Le cœur si précieux de nos rares opiniâtres
Qui ne débitent pas de propos acariâtres,
Cœur de nos monuments, martyrs persévérants.
Cœurs des illustres pacifistes endurants.
Vertus de nos sages dont les prouesses rehaussent.
Sous la table,
Il est aussi de ces cœurs où tout est mêlé,
Cœurs des dégoûtés pour qui, tout est inodore.
Les cœurs des dépassés dont la vie est gelée.
Les cœurs passe-partout de teint multicolore.
Dans l’aquarium,
Cœur – siège des sentiments, abri de la peur
Celui de l’industrie humaine, amie des fleurs ;
Un cœur malléable façonné en pure argile,
Cœur vulnérable en vitre pour l’esprit fragile.
Quel monde hors du commun ! qui sans répit bosse!
Niyonizigiye Célestin
Suis-moi. Allons voir incarnés nos vifs désirs.
Regarde étalées nos douleurs, sens nos plaisirs !
Ici,
Le cœur souple, dérivé d’un compatissant.
Le cœur docile, cœur tendre prêt à servir.
Le cœur oblatif*, le reflet d’un repentant.
Le cœur mou, toujours doux qui ne peut pas sévir.
Et lĂ ,
Le cœur parfumé de joie, cœur sacré, cœur humble,
Le cœur-archive, maître des temps forts et simples.
Le cœur ouvert, dégourdi qui sort de la cage.
Le cœur pénétrant, dilué, l’indice d’un sage.
Les cœurs qui ont fait défaut à ce monde atroce.
En bas,
Le cœur maussade, trésor des vindicatifs.
Le cœur crispant, vermoulu, richesse morose.
Le cœur sans charme, rugueux* que le pire arrose.
Le cœur virulent, le propre des agressifs.
Dans la cruche,
Le cœur grincheux qui rumine crûment la haine.
Le cœur épineux, hargneux, saturé de peines.
Le cœur venimeux d’un rancunier orageux.
Le cœur poilu d’un sorcier aux coins ombrageux.
Voilà la fortune du quartier des féroces.
Dans la couveuse,
Le cœur intimidé d’enfant traumatisé.
Le cœur imbibé d’horreur, cœur hypnotisé.
Le cœur qui frissonne d’effroi, cœur aveuglé.
Cœur, frustré fixé sur des supports ébranlés.
Dans le vase,
Cœur bavant, preuve de l’esprit commotionné
Qui commande un robot humain conditionné.
Tel est le cœur angoissé, délirant, stressé
Par un futur douteux, et le passé blessé.
C’est l’état que ce loup armé veut de nos gosses.
En marge,
Le cœur chaotique, le moteur des anarchistes.
Le cœur tyran* des dictateurs impérialistes,
Sources des calamités, hommes pyromanes
Animés d’esprit mythomane-kleptomane.
A la poubelle,
Le cœur rapace des ventriotes sanguinaires
Le cœur aliéné, conseiller des sans pitiés.
Le cœur en acier des carriers génocidaires,
Patrimoine dont je ne suis pas héritier.
Maudites passions que j’enterre dans la fosse.
Au sommet, couronnés,
Le cœur anticipatif des héros tenaces.
Le cœur stable malgré la pression de la masse,
Cœur blindé,à l’abri des assauts téméraires,
Le cœur qui n’envie guère la paix éphémère.
Au fond, en privé,
Le cœur si précieux de nos rares opiniâtres
Qui ne débitent pas de propos acariâtres,
Cœur de nos monuments, martyrs persévérants.
Cœurs des illustres pacifistes endurants.
Vertus de nos sages dont les prouesses rehaussent.
Sous la table,
Il est aussi de ces cœurs où tout est mêlé,
Cœurs des dégoûtés pour qui, tout est inodore.
Les cœurs des dépassés dont la vie est gelée.
Les cœurs passe-partout de teint multicolore.
Dans l’aquarium,
Cœur – siège des sentiments, abri de la peur
Celui de l’industrie humaine, amie des fleurs ;
Un cœur malléable façonné en pure argile,
Cœur vulnérable en vitre pour l’esprit fragile.
Quel monde hors du commun ! qui sans répit bosse!
Niyonizigiye Célestin
počme
16 aoűt 2011 - 03:38
C’était comme ça
Chez lui tout semblait s’arrêter spontanément ;
Chez lui tout s’endommageait instantanément ;
Chez lui tout se réparait simultanément ;
Bref, chez lui tout se passait fabuleusement.
Quand il n’avait pas encore posé son pied
Sur la terre, Nice pressait sa mère, il criait,
Il boudait et trépignait avec insistance
Pour naître car il brûlait toujours d’impatience.
A sa naissance, sans saluer son entourage,
Nice courut à la maison plein de courage
Car il avait envie de voir ses petits frères.
Il les vit et demanda s’ils savaient son père.
Zélé qu’il était, Nice a sauté son enfance,
Abrégea la puberté et l’adolescence
Pour atteindre l’âge adulte, si l’on en croit !
On avait rien à reprocher; c’était son droit !
Singulier qu’il était, il croûtait* tout cru,
Pas de temps de cuisson, moi même j’ai pas cru
Comment ce Nice oubliait souvent de digérer
Après avoir mangé. Chose dure à gérer !
Ce n’était pas pour cet être phénoménal
Gauche*de sortir avant d’entrer dans la salle
D’examen où il lui arrivait de conclure
Ses dissertations avant de les introduire.
Hélas, notre curieux gamin a renoncé
Au sport la veille du jour où il fut rossé
Pour avoir troué la balle au coup des intestins,
Il s’enfoutait car ce n’était pas son destin.
A la place, il préféra faire la musique
Où il avait un don spécial de jouer l’unique
Instrument : le sifflet. On lui en avait fait
Cent dix neuf en eau, il en était satisfait.
Aussitôt au soir de sa vie, il se souvint
De tout ce qu’il estimait auparavant vain;
Il s’acheta un biberon à la boutique
Car il n’avait pas tété. Drôle de critique!
Il se fit la barbe, décor qu’il ignorait,
Il aima, devoir qu’il n’avait pas honoré.
Petit à petit son énergie s’épuisait ;
Mais l’envie infernal de la viande croissait
Au point qu’il a broyé et avalé sa langue ;
Dès lors, car pénible, la vie paraissait longue ;
A sa mort, voyant que ceux qui l’accompagnaient
A la tombe négligeaient son temps à gagner,
Il prit sa croix, creusa si vite et s’enterra
Aux vivants, il écrivit: ”Hier, on se verra.
Niyonizigiye Célestin
Chez lui tout semblait s’arrêter spontanément ;
Chez lui tout s’endommageait instantanément ;
Chez lui tout se réparait simultanément ;
Bref, chez lui tout se passait fabuleusement.
Quand il n’avait pas encore posé son pied
Sur la terre, Nice pressait sa mère, il criait,
Il boudait et trépignait avec insistance
Pour naître car il brûlait toujours d’impatience.
A sa naissance, sans saluer son entourage,
Nice courut à la maison plein de courage
Car il avait envie de voir ses petits frères.
Il les vit et demanda s’ils savaient son père.
Zélé qu’il était, Nice a sauté son enfance,
Abrégea la puberté et l’adolescence
Pour atteindre l’âge adulte, si l’on en croit !
On avait rien à reprocher; c’était son droit !
Singulier qu’il était, il croûtait* tout cru,
Pas de temps de cuisson, moi même j’ai pas cru
Comment ce Nice oubliait souvent de digérer
Après avoir mangé. Chose dure à gérer !
Ce n’était pas pour cet être phénoménal
Gauche*de sortir avant d’entrer dans la salle
D’examen où il lui arrivait de conclure
Ses dissertations avant de les introduire.
Hélas, notre curieux gamin a renoncé
Au sport la veille du jour où il fut rossé
Pour avoir troué la balle au coup des intestins,
Il s’enfoutait car ce n’était pas son destin.
A la place, il préféra faire la musique
Où il avait un don spécial de jouer l’unique
Instrument : le sifflet. On lui en avait fait
Cent dix neuf en eau, il en était satisfait.
Aussitôt au soir de sa vie, il se souvint
De tout ce qu’il estimait auparavant vain;
Il s’acheta un biberon à la boutique
Car il n’avait pas tété. Drôle de critique!
Il se fit la barbe, décor qu’il ignorait,
Il aima, devoir qu’il n’avait pas honoré.
Petit à petit son énergie s’épuisait ;
Mais l’envie infernal de la viande croissait
Au point qu’il a broyé et avalé sa langue ;
Dès lors, car pénible, la vie paraissait longue ;
A sa mort, voyant que ceux qui l’accompagnaient
A la tombe négligeaient son temps à gagner,
Il prit sa croix, creusa si vite et s’enterra
Aux vivants, il écrivit: ”Hier, on se verra.
Niyonizigiye Célestin