Maintenant c'est la nuit
Le long des voies
Les lignes d'acier glissent
Sous la lumière
J'attends la Seine, des lueurs
J'attends la Seine des lueurs
Attirance d'enfant toujours
Et le frisson sous la lumière
Et le gouffre entre deux rives
Savoir nager du regard
Dans les reflets de Paris
Craindre la noyade
Si du clair à l'obscur
L'eau s'ouvre et t'engloutit
Un homme paisible s'endort
En longeant Paris, les faubourgs
Gardien de nuit sans emploi
Il garde la chambre le jour
La nuit il garde un œil
Dans son sommeil sur les offres de la veille
J'attends la Seine
A Houilles-Carrières,
Un salaud pisse devant la gare
Demain sur sa trace il y aura
Un immeuble de plus
L'homme paisible s'éveille
Mais Houilles l'épuise
Quelques uns comme moi
Poursuivent vers l'Ouest
Hantés de demain ou qu'hier retient
Passé la ville j'attends la Seine toujours
Pour plonger en ses creux
Que bordent inversés et tremblants
Les réverbères de banlieue
Je reviens vers toi en portant ces images
Vois-tu ce vent de nuit derrière mon regard ?