///Nhand

Pam



Elle récite l'am stram gram,
Va pic et pic et colégram
D'un quidam à l'autre quidam,
Comme si de rien n'était, Pam.

Voici qu'elle aiguise une lame
Qui lui répond "merci madame",
Puis repart sans que ne s'enflamme
Dans son cœur le moindre amalgame.

Elle déroule l'am stram gram,
Cherchant de Neuchâtel à Bam
Un coq du Pérou, du Vietnam…
Dieu qu'elle a la bougeotte, Pam !

L'on croit qu'une idylle se trame
Sitôt qu'un prince monogame
S'endort sous sa jupe à Paname,
Pourtant, qui s'y frotte s'y crame.

Elle martèle l'am stram gram,
Va bour et bour et ratatam
De bouche en couche - à ton grand dam,
Comme elle fume ses jours, Pam.

Tu voudrais devenir sa came,
Son eau, son air, son oriflamme,
Son but, son Bobby, son programme…
Mais c'est au diable qu'est son âme !

Elle danse sur l'am stram gram,
Pour mieux passer de Tom à Sam,
Goûter Bryan, séduire Hicham…
Toi, tu n'es pas son genre, à Pam !



NH

N'OUBLIONS PAS DE NOUS AIMER



N'oublions pas de nous aimer,
Qu'importe le jour ou la date,
Sachons ne pas nous abîmer
Dans trop d'habitudes,
Trop de certitudes !
N'oublions jamais que le cœur,
Pour qu'il s'appelle un cœur et batte,
Doit demeurer le grand vainqueur
Si l'amour l'habite,
Ou tout se délite !

Vois-tu, ce matin,
C'est Saint-Valentin
Qui nous entraîne dans sa danse ;
Pourtant, l'avons-nous attendu
Pour en apprendre la cadence ?
Il repartira,
Demain reviendra…
Et si nous perdons sa musique,
C'est que nous aurons tout perdu…
Rien n'est acquis, rien n'est magique !

A en mourir, nous assommer,
Qu'importe le jour ou la date,
Quand bien même le temps se gâte,
N'oublions pas de nous aimer !



NH

CHEZ MOI



Une pluie infatigable tombe,
Fine et légère, sur le pavé.
Depuis mon petit monde, enclavé
Dans l’hiver, nul ennui ne me plombe.

Chez moi, le gris n’est qu’un bleu dormant
Dont il faut savoir ouvrir les ailes ;
Son ombre est celle des hirondelles
Qui ne quittent plus mon firmament.

Un sourire orange, à ma fenêtre,
S’immisce à travers les gouttes d’eau :
Le soleil descend de son radeau
Pour m’enlacer de tout son diamètre.

Chez moi, le gris se mêle à l’azur,
Et fait luire d’entre les paupières
De mon amour un champ de lumières ;
C’est ici que je suis en lieu sûr.

Pendant que la pluie infatigable
Guérit les sols de l’aridité,
Je retrouve la légèreté,
Au seuil d’un bonheur inéluctable.



NH

Allons danser



Allons danser notre tristesse,
Puisque la pleurer nous noiera !
Buvons la nuit jusqu'à l'ivresse,
Tant qu'elle nous emportera !

Allons dépenser sur la piste
Nos jours de pluie et les noirceurs
Dont il nous ont gorgés. J'insiste,
Allons rejoindre les valseurs !

Le temps nous fera de la place ;
Nous ne le regarderons pas
Tourner, pour une fois. Qu'il trace
Son vol à l'écart de nos pas,
Sans ébrécher trop tôt la bulle
Dans laquelle nous l'oublierons !
Qu'il n'existe plus ni pendule
Ni réveil, tant que nous n'aurons
Pas atteint l'ultime limite ;
Demain viendra bien assez vite !



NH

OUVRIR UNE FENÊTRE



Ouvrir une fenêtre,
Laisser l'éclat d'un jour nouveau
Enfin paraître,
Oxygéner de brise
La moindre alcôve du cerveau,
Trouver la prise
Où brancher chaque rêve
A vivre et monter d'un niveau…
Hier s'achève
En emportant au loin tous les soirs mal lunés,
Les matins paresseux et les printemps fanés.

Ouvrir une fenêtre,
Evacuer l'ombre des murs,
Puis se remettre
A marcher sur l'aurore,
Optimiser les flous impurs,
Que s'élabore
L'ébauche d'un possible
Vers d'autres lendemains plus sûrs…
L'inaccessible
N'est plus qu'un horizon à quelques pas du cœur
Pour quiconque a la foi et veut être vainqueur.



NH