FELINERIE
La fenêtre est ouverte, Sur un jardin d’été,
Un arbre en pure perte, Lui teint son feuilleté.
A l’heure des ombres allongées,
Sur les tuiles de rive,
J’entends le pas léger,
De mon chat qui arrive.
D’un bon il est dedans, D’un saut sur le bureau,
Matou rentre-dedans, M’as-tu-vu fait le beau.
Il coule entre mes bras,
Repasse et s’entrelace,
Lové comme un cobra,
Coquin, mon chat m’agace.
D’autres chats à fouetter ! Je le repousse en vain,
Il vient pirouetter, Sur mes mots d’écrivain.
Baignée dans l’encrier,
Sa patte à l’encre mauve,
Empreint mes papiers,
Ravi, mon chat se sauve.
Il trace son chemin, En points de suspension,
Menaçant de la main, Je crie, malédiction !
Mais sa queue balancée,
D’un panache provoque,
Un adieu, peu pressé,
Et là, mon chat se moque.
Enfin mon chat perché, Joue sur la girouette,
La lune décrochée, Lui suggère la couette,
Et quand l’âtre assoupit
Les braises de demain,
Mon chat ronfle, tapi,
Des bruits de parchemins.
Mais lorsque mon chat sort, Pénètre-t-il en moi ?
Ou suis-je dans son corps, Comme lui sous mon toit,
Tant qu’à me surprendre,
J’en écris comme un chat,
Et à n’y rien comprendre,
Donne ma langue au chat.
Claude D'oc
Claude D'oc
Inscrit(e) : 20 juin 2012Hors-ligne Dernière activité : juin 20 2012 05:45