Dans les maisons riches, les palais de miroirs,
Se voit souvent des masques en fiers accessoires.
Chienlit de carnaval ou lugubre épouvante
Aux yeux blêmes et froids, dont la laideur savante
Qui son maître conquit, montrent qu’au fond de nous
Dorment bien enlacées et la science et la boue.
Ramassées au hasard dans des lointains bazars,
Sur leurs clous de pendues à leurs raides remparts
Ces drôles cagoules à modèle imprévu,
Façonnées pour blaguer ou pour des m’as-tu-vu,
Reçoivent des compliments, des oui enjôlés,
Des critiques épris des connaisseurs zélés.
Qu’il nous est fort chanceux qu’à ces échappatoires
Nous puissions transposer le poids de nos déboires.
N’est-il pas transparent que notre vie entière
—Artisans apeurés de nos formes grossières—
Se consume à gréer des masques d’occasions
Que nous vêtons en opportunes locations ?
Le parfum et le fard autant que la grimace
Qu’accompagnent les discours poivrés de malice
—Superflus madrigaux mais bien de convenance—
S’allient aux mascarades qu’on nomme décences.
L’immense panoplie de nos talents d’acteurs
Grossit avec le temps—inflexible graveur.
Comme un terrain ingrat creusé par l’érosion
Ou qu’une tornade détruit par explosion,
Tel on voit des lambeaux de la fâcheuse ruine
Des formes que le temps inflige à nos bobines.
L’implacable nature impose ainsi des masques
Sur le panorama des lacis et des plaques
De l’argile illusoire appliquée à nos os.
Le masque de la mort, ainsi qu’au bal des sots,
Tout le long de la vie—comme seul voit le poète—
Flegme et détaché dans sa patience muette
Et son rire figé, resplendit ses couleurs
Sur l’étoffe éphémère inondée des douleurs.
Sash
Sash
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Publications sur Toute La Poésie
Les Masques
08 juillet 2012 - 07:25
Les Étapes de la Vie
04 juillet 2012 - 09:14
Le ciel aménageât l’universel voyage
En graduels échelons régissant nos devoirs.
L’instinct et le conscient s’allient à nos pouvoirs
En parfaits rangements assortis à nos âges.
L’œuf et la graine sont des étroits réservoirs,
Du sacré contenu et primordial dosage
Dont le saint résultat et innocent prestige
À l’aube de la vie, forment les accessoires
De la béate enfance (féerique étage
Et angélique état) nourrie au réfectoire
Du sein maternel — ce glorieux réservoir
Qui à travers la vie demeure un droit refuge.
À peine peut-il parler que le poids de savoir
Contrefait l’innocence et de partout inflige
Sur l’enfant des assauts pour le changer en sage,
Par l’immense assorti des heurs et des déboires.
De l’enfant au majeur pour parfaire le passage,
Civisme et thèses s’érigent en répertoire
D’archaïques règles certifiées par ducroires
Des us et convictions formant nos héritages.
Les philosophies qui deviennent nos miroirs
S’édifient bloc-sur-bloc comme s’accroissent nos âges,
Renforcées savamment, résistant l’élagage
Qu’au midi de la vie nous trouvons dérisoire.
Bientôt se révélant, apparait le rivage
Annonçant l’abordage à l’émouvant comptoir
Où, malgré nos efforts et façons dilatoires,
Nous attend calmement le céleste pointage.
À travers les brumes et les brouillards du soir
L’équité de la mort nous prévoit sans ambages,
Dévoilant notre destin à tourner la page
Et, nos acquis telluriens simplement sursoir.
En graduels échelons régissant nos devoirs.
L’instinct et le conscient s’allient à nos pouvoirs
En parfaits rangements assortis à nos âges.
L’œuf et la graine sont des étroits réservoirs,
Du sacré contenu et primordial dosage
Dont le saint résultat et innocent prestige
À l’aube de la vie, forment les accessoires
De la béate enfance (féerique étage
Et angélique état) nourrie au réfectoire
Du sein maternel — ce glorieux réservoir
Qui à travers la vie demeure un droit refuge.
À peine peut-il parler que le poids de savoir
Contrefait l’innocence et de partout inflige
Sur l’enfant des assauts pour le changer en sage,
Par l’immense assorti des heurs et des déboires.
De l’enfant au majeur pour parfaire le passage,
Civisme et thèses s’érigent en répertoire
D’archaïques règles certifiées par ducroires
Des us et convictions formant nos héritages.
Les philosophies qui deviennent nos miroirs
S’édifient bloc-sur-bloc comme s’accroissent nos âges,
Renforcées savamment, résistant l’élagage
Qu’au midi de la vie nous trouvons dérisoire.
Bientôt se révélant, apparait le rivage
Annonçant l’abordage à l’émouvant comptoir
Où, malgré nos efforts et façons dilatoires,
Nous attend calmement le céleste pointage.
À travers les brumes et les brouillards du soir
L’équité de la mort nous prévoit sans ambages,
Dévoilant notre destin à tourner la page
Et, nos acquis telluriens simplement sursoir.
La Tourmente du Jazz
03 juillet 2012 - 11:53
Quand le jazz racle le cœur
Dans la langue incandescente
De ses notes rigides et chaudes
Il écorche l’ennui infâme
De sa carapace durcie
Comme la glabre terre du désert
Abandonnée au viol céleste
Où les vents ont dressé les dunes
Comme les mamelles raides des vierges
Où le soleil a cuit les rocs
Qui abritent les bêtes coriaces
Où le soleil a craqué l’hymen dur du sol
A l’oasis lointain et sec
Dans le vaste empire de la soif.
Quand le jazz titille le cœur
Il se dresse des croupes tremblantes
Que caressent des notes viriles
Des solistes ivres et perdus
Qui se moquent des corps qu’ils tourmentent
Et s’envoient de loin en loin
Les messages codés des dieux
Qui sur l’homme fixent le destin
Par des cordes qui pendent des cieux
Où trébuchent leurs doigts agiles
Par les fentes où courent leurs lèvres
Qui déclenchent l’orgasme des sons
Par la peau qui frappe la peau
Des tambours qui vibrent et pleurent.
Quand le jazz éclate le cœur
Il explose son sang brûlant
D’où s’envole l’essaim des anges
D’où descendent des rouges menstrues
Qui s’attaquent aux mers profondes
Et dégagent des bêtes bizarres
Qui apportent une soif aveugle
Sur les terres fertiles et fraiches
Qui ravagent sur leur chemin
Tout sur quoi elles portent la gueule
Sauf la fleur qui se balance
Dans l’improvisation fébrile
Du pianiste qui cogne l’ivoire
Du batteur qui claque le bronze.
Quand le jazz murmure au cœur
De sa voix insermentée
De sa voix maclée et claire
De sa voix orphique et pure
Qui infuse des blues la tentation
Qui induit aux douces chicanes
Par son message panaché
Par ses horoptères mouvants
Par ses hyperboles féeriques
Il s’échappe des larmes chaudes
À l’amante qu’il tort les sens
À l’amante qu’il ronge la peau
Et dont-il éclate la tête
Quand explose sa dernière note.
Dans la langue incandescente
De ses notes rigides et chaudes
Il écorche l’ennui infâme
De sa carapace durcie
Comme la glabre terre du désert
Abandonnée au viol céleste
Où les vents ont dressé les dunes
Comme les mamelles raides des vierges
Où le soleil a cuit les rocs
Qui abritent les bêtes coriaces
Où le soleil a craqué l’hymen dur du sol
A l’oasis lointain et sec
Dans le vaste empire de la soif.
Quand le jazz titille le cœur
Il se dresse des croupes tremblantes
Que caressent des notes viriles
Des solistes ivres et perdus
Qui se moquent des corps qu’ils tourmentent
Et s’envoient de loin en loin
Les messages codés des dieux
Qui sur l’homme fixent le destin
Par des cordes qui pendent des cieux
Où trébuchent leurs doigts agiles
Par les fentes où courent leurs lèvres
Qui déclenchent l’orgasme des sons
Par la peau qui frappe la peau
Des tambours qui vibrent et pleurent.
Quand le jazz éclate le cœur
Il explose son sang brûlant
D’où s’envole l’essaim des anges
D’où descendent des rouges menstrues
Qui s’attaquent aux mers profondes
Et dégagent des bêtes bizarres
Qui apportent une soif aveugle
Sur les terres fertiles et fraiches
Qui ravagent sur leur chemin
Tout sur quoi elles portent la gueule
Sauf la fleur qui se balance
Dans l’improvisation fébrile
Du pianiste qui cogne l’ivoire
Du batteur qui claque le bronze.
Quand le jazz murmure au cœur
De sa voix insermentée
De sa voix maclée et claire
De sa voix orphique et pure
Qui infuse des blues la tentation
Qui induit aux douces chicanes
Par son message panaché
Par ses horoptères mouvants
Par ses hyperboles féeriques
Il s’échappe des larmes chaudes
À l’amante qu’il tort les sens
À l’amante qu’il ronge la peau
Et dont-il éclate la tête
Quand explose sa dernière note.
Une P’tite Tache au Fond du Ciel (2)
03 juillet 2012 - 11:41
Une p’tite tache au fond du ciel,
Qu’à peine l’œil peut distinguer.
Une p’tite tache qui scintille
Et semble faire des virgules
Dedans les nues ouatées.
Un cerf-volant dans le ciel,
Qui ressemble on-ne-sait-quoi.
Un cerf-volant qui voltige
Flânant en bonds et reculs
Dedans les nuées feutrées.
C’est un oiseau dans le ciel,
Battant ses ailes çà et là.
C’est un oiseau qui s’approche,
Une p’tite bractée à son bec.
C’est un oiseau qui s’en va
Donner une miette à son gosse.
Qu’à peine l’œil peut distinguer.
Une p’tite tache qui scintille
Et semble faire des virgules
Dedans les nues ouatées.
Un cerf-volant dans le ciel,
Qui ressemble on-ne-sait-quoi.
Un cerf-volant qui voltige
Flânant en bonds et reculs
Dedans les nuées feutrées.
C’est un oiseau dans le ciel,
Battant ses ailes çà et là.
C’est un oiseau qui s’approche,
Une p’tite bractée à son bec.
C’est un oiseau qui s’en va
Donner une miette à son gosse.
Une P’tite Tache au Fond du Ciel (1)
03 juillet 2012 - 11:37
Une p’tite tache au fond du ciel,
Qu’à peine l’œil peut distinguer.
Une p’tite tache qui scintille
Et semble faire des virgules
Dedans les nues ouatées.
Un cerf-volant dans le ciel,
Qui ressemble on-ne-sait-quoi.
Un cerf-volant qui voltige
Flânant en bonds et reculs
Dedans les nuées feutrées.
C’est un oiseau dans le ciel,
Battant ses ailes çà et là.
C’est un oiseau qui s’approche,
Une branchette à son bec.
C’est un oiseau qui s’en va
Dans un arbre faire son nid.
Qu’à peine l’œil peut distinguer.
Une p’tite tache qui scintille
Et semble faire des virgules
Dedans les nues ouatées.
Un cerf-volant dans le ciel,
Qui ressemble on-ne-sait-quoi.
Un cerf-volant qui voltige
Flânant en bonds et reculs
Dedans les nuées feutrées.
C’est un oiseau dans le ciel,
Battant ses ailes çà et là.
C’est un oiseau qui s’approche,
Une branchette à son bec.
C’est un oiseau qui s’en va
Dans un arbre faire son nid.