boutal vincent

Croire Croire jusqu'à renoncer Croître Croître jusqu'à rapetisser au plus profond de son être L'amour est ainsi fait Et les lèvres sont là pour dire Que la différence paraît Etrangement subtile

Je t'écoute vieille putain fidèle Me conter pas à pas tes mots Et ton bras serre ma gorge Un peu plus chaque soir Tandis que de tes veines Coule sur ma nuque un sang noir C'est l'eau salée à la bouche tiédie de fièvre Mère sinistre Ton enfant meurt à ce sein alourdi Du plus vénéneux des laits

Je veux t'aimer qui que tu sois
Quoi que tu dises
Melanger la couleur de nos chairs
Lier nos langues aux mêmes mots
Regarder vers demain et t'entendre dire
C'est vers là mon amour que tes ténèbres se dissipent
Je veuxt'aimer petite soeur vermeille
Plonger dans tes treilles pour ne plus en ressortir
Briser la coquille
Faire taire les loups
Croître à l'abri de ta main
En sentir la douceur
Ne plus pleurer
Etre enfin cet homme
Accepter la greffe à mon coeur meurtri
Je veux t'aimer arc-en-rêve
Trouver le chemin du chaudron bouillonnant
Y trouver les mots perdus et les reconnaître
Miens
Tiens
Croisés vers le même but
Aimer tes racines profondes
Mon arbre confiant
Me mêler à la terre
Pour pouvoir te parler
Doucement
Toi et moi
A demi.mots croisés
Je veux t'aimer mon prénom musical
Que tu te reconaisses
Sans frayeur
Sans crainte
Viennes boire à ma main
Tes lèvres entrouvertes
Prononcer doucement
Souffle certain
Un Je t'aime bruissant
À mon coeur enfin libre

Et demain
Lune éventrée
Pendue aux poteaux EDF
Pantelante montre molle
Qui mélangée aux oxydes de carbone
Du sein dégueulant un lait tourné
Fiévreux
Pareil à ce siècle que la rage étourdit

Et demain
Lune éventrée aux poteux EDF
Pantelante montre molle
Mélangée aux oxydes de carbone
Du sein degueulant un lait tourné
Fiévreux
Pareil à ce siecle que la rage étourdi