Artemis

Éternité

Ô Illusion Suprême,
Toi qui animes la ferveur des poètes
Les plongeant dans une vie de bohème,
A nous berner, tu t'entêtes.

Ô Merveilleuse Chimère,
Tu galvanises si tendrement nos vies
Tout en y laissant le gout amer
De l'espoir qui périt.

Ô Doux Mirage,
C'est pour toi que l'on écrit,
Pourtant tu suscites autant de rage
Que tu nous fais perdre l'esprit...

L'ennemie désirée

Hôte forcée de cette intruse en ma demeure,
Je sens en moi monter la peur
Que l'ignoble se mette à l'aise
Et prolonge alors l'insoutenable malaise.

Si elle est parfois désirée,
Ce n'est que par l'âme désespérée
Qui, pressée de panser ses plaies,
Se fait prisonnière de ses filets.

Mais atteint de folie, le coeur se réouvre
Et c'est en soldat de l'amour,
Sans bouclier ni armure,
Qu'il s'en va s'exposer à d'autres morsures.

Alors, l'héroïne dépassée,
Autrefois antidote à tous nos maux,
Devient, pour l'âme légère, le fardeau
Dont il faut se débarrasser.

Solitude, compagne si vite abhorrée,
Blâmée de n'être qu'un orviétant,
Tu rêves de jouer les adjuvants
Mais n'es capable que de nous faire sombrer.