Ophélie

Vole du vers en fleur
Détend des herbes en heures
Voici encore l'hiver
Qui laisse à découvert
L'émoi
De pull en écharpe 
M'éventre et m'écharpe 
De vous à moi
Je ne suis rien
Ni un roi
Juste vain
Qu'un immense à la chaîne
Encerclé de vautours
Qu'un printemps vêt de haine
Et ce désir toujours
Planté ras en plein coeur
Il proclame son heure

Coule la pente incongrue
des poingts des amours perdues

Jetée nue dans la plaine
J'essaie le sol à genoux 
Aux phares des vieilles peines
Marcher à terre vers le debout
Presser le tempo 
Sous vos halos

Dans cette urgence
Guide des membres sourds
Tourner sur-soi par avance 
Rejeter l'opaque velours
Et virer sa brindille
Tuer LE petit fille
LE cadavre animé
LE pantin qu'on ne remet
Mais qui pourtant bouillonne
De ce volcan ôté de fumée 

Même assassinée
Qu'on me traîne là-haut
Qu'on la boive ma peine
Qu'on l'ingurgite ma peine
Qu'on l'assassine 
Aussi sublime
soit-elle
Ainsi soit-il
Qu'on la mâche et puis remâche
Qu'on l'arrache à la hache
Qu'on la rejette
Comme toute unique chaussette
De pieds en coeur
Et sans pièces leurres
Pussiez-vous m'offrir la vie
Un court instant

Arrache donc ta lourde peau
Gratte l'écorce de tes maux
Prends ce bateau qu'il a fait tienne

Envole cette archive peine
Retire la sève hantée de mots
Que bercent tes vagues oripeaux

Pose ce venin et fais toi belle

Ce soir je t'emmène
Voir de plus près
Le soleil