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CRAYON

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Publications sur Toute La Poésie

Merle Adore

12 mai 2013 - 12:51

Le "bien penser" n'étant pas une qualité universelle avérée, bien qu'il se drape toujours de la toge blanche de la respectabilité, la nature créa le merle, non point pour moquer ou vitupérer, il laisse

cela à la pie, mais pour, au lever du jour et au son d'une joyeuse flûte, chanter la venue d'un jour nouveau, joyau au mille facettes scintillantes, loin de toute routine, de gris en matière et de message en noir...

 

Petite montée...sur un arbre...et...descente...d'évidence...

 

 

Une fourmi drapée en manteau respectable

Et faux-col empesé du labeur envoûtant

A croisé, pieux matin, sa quête honorable.

Reconnaissant son lot, culte à valeur aidant,

 

La tradition pesant harassait son espoir:

Message souverain se psalmodiait en noir.

 

Les roses du chemin exhalaient coeur béant.

 

 

Attention ne prêtant qu'au débit de son compte,

Dame sûre et songeuse avec foi ou raison

En son for intérieur hâtait sa piété prompte.

Le vent lui murmurait ode de frondaison.

 

Les bises de Judas, à l'ombre de Caïn,

Sonnent un glas de suie à l'âtre du destin.

 

Un merle sifflotait ses amours de saison.

 

 

L'empreinte de ses pairs, son juste voeu d'abbesse,

Lui fit marquer le pas d'un arrêt plein d'aigreur.

Cet oisif emplumé bruitait son allégresse

A l'autel d'un instant intronisé d'ampleur.

 

L'outrage aux bonnes moeurs ne souffre aucun pardon.

Marie a cul béni et Madeleine non.

 

Rideau du crépuscule en voila sa pudeur.

 

 

Elle invoque à grands cris le dieu du repentir,

Vitupérant l'aloi d'un juge démocrate.

Noyant en son credo la bigote en soupir,

L'innocent troubadour, d'un jet, "pond", se dilate.

 

Le printemps en ses jours coule des pluies d'argent

Qui troublent le croyant au glaive peu décent.

 

Poésie volatile est prière adéquate.

 

 

"Dis ce que crois...fais ce que dois."

Cendrillon, Rose Gothique

11 mai 2013 - 11:52

Une rose, vois-tu, de noir s'étant éprise,

D'un piquant me griffa quand je m'approchai seul.

Impudent mais prudent, au gré de l'insoumise,

J'ajoutai, musical, dièse à son linceul.

 

Mélodie en sous-bois éveille les échos

D'un tambourin antique et de loups sans repos.

 

Aux sources d'Achéron veille un lointain aïeul.

 

 

Les marches sont en feu qui rampent vers les cieux.

Des anneaux de fumée entonnent un murmure

En onde chants d'oiseaux. Ils portent avec eux

De la Reine de Mai la sublime parure.

 

Les ruisseaux se renvoient les sanglots cristallins

De rocs illuminés. Reflets roulent câlins

 

Et doute évaporé lave toute blessure.

 

 

Tristesse d'une fleur est chagrin d'arc-en-ciel

Si la rouille a rongé la grille au sang forgée.

Des refrains inconnus, souffle confidentiel,

Apaisent les remous de la mer insurgée.

 

La paix offre un parfum que pétale retint

Dans sa robe nacrée. Au coeur songe la tint.

 

Douceur borda son lit, clairière ombragée.

 

 

Quand l'aube hésite un peu à quitter le manoir

Dont un gris souverain eût détourné l'été,

Une flûte enchantée éteint le désespoir.

Ouvre-toi pur vermeil, chemin d'éternité!

 

Le manteau de l'hiver glisse et coule, défunt.

Elan de renouveau efface tout emprunt.

 

Rose peut revêtir son noir festivité.

 

 

 

 

 

 

Touché Aux Sens

11 mai 2013 - 03:01

"La Saveur Amère Des Refrains"

 

 

Suis-je le fou dansant sur l'arc d'un ciel pourprin

Mimant le deuil exquis d'anonymes guerriers?

La mitraille remplit tant d'immondes charniers

En moires et au jais de chapelets chagrin!

 

Les portes de l'enfer sont du plus bel airain

Au pied du couperet, crépuscule des dieux.

Le vent a murmuré ses ultimes adieux...

Voici venu le temps de l'obscur souverain.

 

Entends-tu battre au loin les tambours du désir

Ravissant à nos champs un souffle inachevé?

Conquêtes et chansons, en un hymne rêvé,

Fleurissent des tombeaux que l'on peine à ouvrir.

 

Sens-tu les appelés frissonner de sueur

Quand sifflent en torrents les javelots zélés?

Le mets indélicat, tripes et sang mêlés,

Fume comme un espoir en quête de lueur.

 

Sauras-tu voir assez cet instant d'agonie

Cherchant, vain, du regard, une miséricorde...

Accordée au pendu qui choisira sa corde?

Le partage des pleurs est sans parcimonie.

 

Le cri de l'écorché taira-t-il ta douleur

Quand sa raison confuse effleurera le lierre

Au mur des condamnés à adorer la pierre?

Le sens en est saisi de muette stupeur.

 

As-tu goûté le prix qu'une vaine arrogance

Déverse à profusion sur un compte courant?

Aux vagues de l'espoir, outrage délirant,

Les fanfares d'oubli offrent une romance.

 

 

 

Fenêtre Ouverte

11 mai 2013 - 07:44

empty.gifLe peintre est magicien, minutieux le potier.
A partir de moitiés fondues en atelier,
Par un souffle inspiré qui anime l'inerte,
Argile rouge rit et foule l'herbe verte.
C'est la respiration de l'univers.

Meurs à compréhension pour mieux sentir le vent,
Aspire à la senteur du pain soleil levant
Et tu verras ton âme illuminer son rêve,
Effleurant un rosier qui ses épines enlève.
C'est l'humilité.

Point n'est besoin de pas pour franchir l'infini
Quand, sans voile, un coup d'œil embrasse et réunit
Ce qui semblait épars. Une étreinte de lune
Suffit à caresser le pied blanc de la dune.
C'est la simplicité.

Ton soupir créateur courbera l'horizon,
Ainsi pourra courir, de saison en saison,
Le nuage gravide aussi blanc que la neige
Et qui enfantera magie et sortilège.
C'est la générosité.

L'atelier est ouvert, entre le cœur léger
Et laisse-toi aller à voler, à nager
Dans le flux éternel où la raison se noie,
Alors sera pour toi la passion qui tournoie.
C'est l'innocence.

Le bord de l'univers est à un quart de lieue,
Ton amour centre ville et Orion la banlieue.
Tu as de quoi marcher sans limite, tu sais.
Rend monnaie au bonheur, plutôt bien plus qu’assez.
C'est la reconnaissance.