Ma femme
Elle fut mon rocher, ma forêt et mon fleuve,
la fontaine d’amour où j’ai versé le mien :
sa force m’a sculpté pour que ce bohémien
abandonne la route et le poids de l’épreuve.
Un pied dans mon tombeau, cet ange qui m’abreuve
me rendit le vouloir par son tendre soutien,
la paix qui m’arracha de mon drame faustien
pour bâtir sur ma ruine une espérance neuve.
Au crépuscule ingrat, tant Agapé qu’Éros
ont délaissé son cœur alors que le cosmos
la nargua conjurant l’inconsciente muse.
Quand son charme apporta le bien sans aucun mal,
l’innocente a souffert son châtiment final,
son âme écartelée et de son corps recluse.