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Publications sur Toute La Poésie

Je ne peux pas la laisser derrière moi

21 octobre 2022 - 12:33

Je pensais m’enfuir

Je pensais souffrir

Je croyais qu’elle serait

Mieux loin des secrets

Qu’elle ne dormirait pas dans mes bras

Mais je ne peux pas la laisser derrière moi

 

Je pensais m’envoler

Mais ça me fait mal

Je ne veux plus la voir pleurer

Ça me fait mal

Je ne vois pas ses secrets

Elle cache ses lambeaux

Je ne vois pas dans mon dos

Alors je ne peux pas la laisser derrière moi

 

Je pensais collectionner

Elle préfère les modèles uniques

Je pensais dans la panique

Qu’elle préférait l’été

Pour se dire au revoir

Je crois que je vais m’en tenir

À un faux désespoir

Car elle marche et je cours

Pour me rapprocher à la fois

Je suis pris de cours

Car je ne peux la laisser derrière moi

 

Je pensais tout finir

Mais je ne peux plus souffrir

Je croyais changer

Mais elle vient en liberté

Alors je pleure

Quand elle me suit

Je m’enfuis

Quand elle m’implore

Elle m’appelle

Quand je me noie

Je crois qu’elle se sent à nouveau belle

Je ne peux pas la laisser derrière moi

 

Je l’embrasse quand il faut

Elle m’enlace quand j’ai besoin

On dirait qu’il fait beau

Parce que nous sommes deux

Sans eux

Nombreux

Et sans âmes

Maintenant on est devant

On regarde le drame

Se décomposer avant

Qu’il ne se noue

On ne peut plus se laisser derrière nous

 

À nouveau étudiant

05 septembre 2022 - 09:06

Et alors on se sent

À nouveau étudiant

Cherchant la salle

Souvent on râle

En voyant la leçon

À nouveau les grêlons

Inondent les t-shirts

 

Et alors on se sent

À nouveau étudiant

Jamais le temps s’écoule

Bien, toujours s’écroulent

Les remparts fébriles

Les amis tranquilles

Font semblant de s’aimer

 

Et alors on se sent

À nouveau étudiant

Paniquer la veille

Prier pour la paye

Manger sans animaux

Des pâtes à l’eau

Qui froidement déciphèrent

 

Et alors on se sent

À nouveau étudiant

On repart à côté

Boire ou chanter

Faire sortir les adultes

De leur folie occulte

Ces Grands désespérés

 

Et alors je me sens

À nouveau étudiant

J’écris et j’apprends

Je redoute et je sens

Que les vacances sont trop courtes.

J’oublie mes valeurs et les tourtes

De ceux qui ont oubliés qu’ils étaient Grands.

 

Les sept soleils d'Antony

05 septembre 2022 - 07:57

I
Ho Bob Dylan
Toi qui m'a sauvé entre les rayons
Bob sous les coups
Jamais ne tombe il semble
Te voir entre les roseaux
Entre les monceaux de peur
Entre les chevaux les tombeaux
Les canards brillent oh je crois
Qu'il ne t'appercois qu'à moitié
Entre les roseaux les chevaux les tombeaux
Les morceaux d'erreur
Les morceaux les morceaux
Les morceaux les morceaux
Les horreur des morceaux
Bob et tu reviens
Repeindre le soleil
Repartir le soleil
Coucher le soleil à grands coups de canne
Le spleen tu clean le spot
Il te laisse et laisse a travers toi Bobby
Que les morceaux Bobby
Que les morceaux
Que les morceaux, Bobby
Que les morceaux les horreurs des morceaux
Moi je vois
Lui il part
Toi tu juges
Le tombeau des autres

II
Le regard perçant
Rayons cachés.
Les yeux mouillés les pieds en sang,
C'est la musique qui déchire
Quand Bob fait rempart.
Les pieds détruits par les tremblements
De terre
J'espère
Que Bob a tout vu
De l'électricité et du vomi.
Ses amis explosent la sourdine
Les vieux implosent
Tu imposes
Le style et quand Bob décrit
Tu lèves tu lèves révèle
Notre beauté intérieur.

III
Les pieds bougent
Quand on les voit trembler tremblent
Les tombeaux quand on les voit danser danse
Tu ferais bien de te faire allumer
Par la grâce de sa musique Robert
Mon ami eh tu crois
Que c'est pas lui qui t'ensorcèle ?

IV
En quatre temps
C'est toujours plus joli
Un accord
C'est pour que tu pries
Une ligne pour que tu délies
Le corps sans bouche
Et sans soupçons
Des plots qui sont venu hocher la tête
Partir avec leurs cheveux
Partir pour laisser la fête
Bob tu grandis ce moment !
Tu protèges ce moment !
Tu regardes le soleil et tu lui dis : écoute ton coeur
Tu regardes les gens et leur dévoilent
Leur coeur du projet
Grandiose
Grandiose tombeaux des forces du mal

V
Bob prétend qu'il n'a rien fait
Bob prend les roseaux a rebrousse toiles
De justice
Bob caresse mon épaule on dirait un ostéo
Rhumatisé
Bob tu prends mon épaule et tu lui dis au revoir
Au revoir Bob
Antony Robert Allen Septet Parker
Tu sembles une multitude
De pas de danses
Une multitude d'accords guindés
Guidés par la grâce
Glacé par la guilde des bienfaiteurs en osier tressé
Perdus
Dans la chaleur
Des actuelles Antilles
Guéris par le soleil qu'il déplace
Remplis de mystères
À jamais suspendus

VI
Lumière ! Lumière !
Repères en oubli !
Les roseaux restent rares !
Même sous la pluie et la nuit
Même sous la jouissance rugissante
Supplique des canards sans gêne.
Lumière ! Lumière !
Tu te prends dans mes plis !
Dans mes regards tu t'éprends
Par la force de la transe.
De la transe !
De la lumière !
Des fougères !
Qui vomissent
Bob tu le regrettes
Bob tu me l'as dit
Bob tu regrettes
Bob tu as bientôt fini
Notre rencontre est pour l'histoire
Antony est pour l'histoire
Arcueil-Cachan RER pour l'histoire publique
Tombeau de l'histoire publique
Victoire du privé gratuit
Les chiottes sont gratuites
Les gratuits sont payants
La lumière, elle, est sans prêt !
Tiens toi prêt tu lui as dit
Que tu n'avais plus d'argent
Les pas de danse les danses des gens
Les gens en transe la transe des jours jolis
Tout ça pour quoi
Tout ça pour la lumière

VII
Bientôt nous sommes le 7
Bientôt nous sommes unis
Bientôt nous sommes le 10
Bientôt nous sommes défait
Bientôt nous sommes musique bientôt nous sommes oiseaux
Bientôt nous sommes refuge pour les immigrés sans refrains
Bientôt nous sommes partis
Bientôt nous serons saxophone
Ferons fuir les canards
Bientôt nous sommes
Bientôt nous sommons
Bientôt nous sosaumons sans repères
Bientôt nous sommes
Bientôt nous faisons semblant
Des pas de danse
Des plat de plantes aqueuses
Bientôt nous sommes des plantes.
Bientôt nous sommes un
Bientôt nous sommes Dylan
Bientôt dans Antony Antony
Bientôt comme Bobby
Bientôt j'entendais les arpèges
Bientôt je parlerai des pièges
Coincés dans les morceaux de passé
Coincés dans le passage des arts
Chut ! Chut ! Aidez-moi !
Entendez les soleils !
Entendez les septs starters du english cocktail
Dans l'océan de verdure
Bientôt je n'en voudrai plus
Bientôt je n'en voudrai plus
Bientôt je n'en voudrai tellement plus que je n'en voudrai plus
Je n'en peux plus je n'en veux plus
Je n'en veux plus bientôt
Quand bientôt tu me referas l'histoire
Les amours les minuscules amours
Seront ridicules ridicule bientôt
Ridicule bientôt du bien qui se fait mâle
Tard est le bientôt qui tâche.
Je dormirai dans l'herbe
Entre les tombeaux, sur les tombeaux,
Le sourire au lèvres.
Quand la fièvre me quittera
Quand la transe bientôt partira
Je te verrai Bob, je te verrai.

Le cinéma du Plein-Midi

22 août 2022 - 10:49

On allait faire une ronde

Ces heures-là en plein samedi

Il y avait toujours du monde

Au cinéma du Plein-Midi

 

C’était parfois pour se réconcilier

Pour se rapprocher sans dire un mot

C’était parfois pour se réchauffer

En profitant des dernières promos

 

Ils faisaient la fête

On faisait la tête

Mais au fond on était heureux

Mon père parlait peu

Moi j’étais poli

Au cinéma du Plein-Midi

 

 

 

Souvent on achetait quelques sodas

Revigorant mes mains étourdies

S’asseyait dans les canapés trop bas

Du cinéma du Plein-Midi

 

Il y avait une odeur de pop-corn

Dans cette entrée vaste et noire

Accompagnant les résumés mornes

De tous les films qu’on irait pas voir

 

Y’avait la tempête

On faisait la tête

Mais au fond on était heureux

Mon père faisait la queue

Moi j’étais guéri

Au cinéma du Plein-Midi

 

 

 

Je n’avais pas peur qu’il me gronde

Quand je faisais mes idioties

Je laissais ma glace à l’eau fondre

Au cinéma du Plein-Midi

 

On rentrait dans l’énorme

Salle pour une nouvelle séance

Pas possible que je m’endorme

Je me dandinais sur mon séant

 

Une intrigue bébête

On faisait la tête

Mais au fond on était heureux

Mon père est de ceux

Qui le préfère à Paris

Le cinéma du Plein-Midi

 

 

 

Après deux heures d’indolence

On n’osait plus faire un bruit

On repartait en silence

Du cinéma du Plein-Midi

 

On avait eu les bastons

Et les drames habituels

On repartait en chanson

Pour finir le rituel

 

Un cinéma chouette

On rangeait nos basket

Mais au fond on était heureux

Mon père était curieux

J’en étais ravi

Au cinéma du Plein-Midi

 

Odyssée Immobile

22 août 2022 - 10:40

Je pense qu’il te reste du chemin

Je crois que tu avances, il faut bien

J’admets que le ciel noircissant soudain

Peut bientôt te faire rater le train

 

Tu juges qu’il te faudra du temps

Tu sais que je n’en ai pas, seulement

J’admets que sans espoir autant

Ne pas mettre un autre pied devant

 

Je t’imagines arriver toute trempée

Tes cheveux pleins de pluie évaporée

Je te vois habillée d’un vieux chemisier

Le cœur au sec, les pieds mouillés

 

Tu remarqueras mes cheveux maigris

Et mes rides de grand-père qui

N’a pas trop souffert, n’a pas pris

Trop régulièrement la pluie

 

 

Alors, en attendant

Je tricotte des culottes en attendant

Je dorlote mes marmottes 

Qui ont déjà oublié 

Ta drôle façon de ronfler                                                                                                                          

 

 

Je crois qu’il te reste peu de chemin

Je pense que tu avances, c’est très bien

J’observe le ciel se découvrant soudain

Je me dis que tu seras sec enfin

 

Je crois que tu n’es plus très loin

Je semble t’entendre plus ou moins

Alors je me prépare et je prends soin

De mon bidon et de mon popotin

 

 

Alors, en attendant

Je mijote ma popote en attendant

Je grignote ces biscottes

Que tu as vaguement oublié

Elles sont déjà périmées

 

 

Je crois qu’il te reste peu de chemin

Je pense que tu avances, c’est très bien

J’observe le ciel se découvrant soudain

Je me dis que tu seras sec enfin

 

Je crois que tu n’es plus très loin

Je semble t’entendre plus ou moins

Alors je me prépare et je prends soin

De mes chansons et de mes contrepoints