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Waid

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Hors-ligne Dernière activité : sept. 11 2007 12:08

Publications sur Toute La Poésie

Printemps Pervers

10 septembre 2007 - 09:28

C'est le printemps fiévreux, alangui et lascif,
Qui caresse la peau,
Le printemps qui pointe un sein clair et furtif
Tel un glorieux drapeau.

Un printemps sourd, pervers, auréolé de brun
Et doux comme une mangue,
Un printemps fier et nu dont la chute de rein
Frissonne sous la langue.

Un printemps rose et blond, noir, cuivré, mulâtre
Dont le désir érupte ainsi qu'un feu dans l'âtre
Sa gerbe d'étincelles,

Un printemps saoul, repu, épuisé sur la mousse,
Déssemencé, hagard, ivre après les secousses
D'un éclair dans le ciel.

Bordelia

10 avril 2007 - 11:12

Le Roi est de retour ! Sonnez clairons, buccins
Pour le prince héritier a la toque royale !
Bordelia se pâme sur la soie des coussins,
Pucelle s'abandonne a la couche nuptiale.

Ainsi que l'impudique et torve capucin,
Il reluque le galbe et la robe ducale
Et l'oeil inquisiteur sur le téton des seins
Profile du museau l'extrémité buccale.

Partout jouvencelles et soubrettes mutines
Verrouillent le loquet de leurs douces chambrées
Car le Roi de retour prise la culbutine
Et son sceptre rigide est prêt a honorer.

Paysanne des champs, tu seras la coquine
Que ton Roi cette nuit déflorera d'emblée
Car ton seigneur, vilaine, a les crocs des famines
Et le coup de boutoir féroce a la cambrée !

Guillemette

09 avril 2007 - 11:13

Madame, juste un mot. Depuis votre départ,
Me voila esseulé
Ainsi que le guetteur au dessus des remparts
En pleine obscurité.

J'ai laissé ce vaisseau, appel du large immense
Vous ravir en ses voiles
Emportant au lointain un peu de ma romance
Avec un peu d'étoiles.

Que me reste t'il donc ? Quelques mots désuets,
Un peu d'inspiration,
L'esprit évanoui et un vague sonnet
Sans âme et sans passion,

Où je m'efforce en vain, sombre caricature,
De vous faire revivre
Parmi l'enchantement de la littérature
Du vin et des bons livres.

Zali

07 avril 2007 - 03:52

Zali, Zali encore ! Ombrageuse, insoumise,
Deux, trois boutons en moins au col de la chemise,
Double soleils glorieux dont les printemps s'attèlent
Au coton nuageux ou au lin des dentelles;

Zali, gitane au gout d'anis, d'ambre et de souffre,
Un regard c'est l'abysse, un baiser c'est le gouffre !
Et des années passées a chanter la romance,
Recolte abandonnée aux anciennes semences;

Au nom de ma paroisse, au nom de mon ecole,
De toutes les Sophies, Amélies et Nicoles
Honorées de mon mieux au parvis de la couche,

Je jure au grand satyre et a Sainte Nitouche
Que si je revenais, Zali en ton village,
Tu croirais ma vigueur la moitié de son age !

Waid...

Mon bel Arnaud

06 avril 2007 - 09:40

Nous nous étions roulés dans la fraîche luzerne,
Une nuit de juillet, enivrés de luxure;
Je t'avais susurré avec l'accent de Bern
De ces roucoulades évoquant les pastures.

Grand fou ! Tu m'avais décoiffée. J'avais les cernes
Creusés dessous les yeux qu'on dirait des roulures !
Je ressemblais a l'aube aux poules de Lucerne
Que les santons de Vau palpent sous leurs frisures.

Quelle dextérité mon beau chasseur Alpin
Derrière ces fourrés et dessous ces grand pins !
Tu avais su bien faire et dessous l'emballage,

Tes mains avaient trouvé, sans en faire un fromage,
Le contour rebondi des réservoirs a lait
Ainsi que le sentier qui parvient au chalet.