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S?bastienR.

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Publications sur Toute La Poésie

Pensée IV

07 décembre 2008 - 05:18

La Vie est un labyrinthe vers l'avenir
la Mort est une ligne droite vers le passé.
L'existence (connue) de chaque être, de tout ce qui existe ici bas, commence et se termine sur une ligne déterminé par le point de départ d'une entité supposée,
dite supérieure et omnisciente.
Si "Dieu" est omniscient, si "Dieu" est cette ligne infinie,
alors il ne peut avoir ce point de départ
et il n'a ni passé ni présent ni futur...
"Tout ce qui est" dans notre "étendue sensible" et dans notre "étendue symbolique" ne serait que la mémoire d'un ordre divin déjà établi,
et la vie, un voyage sur une boucle déjà bouclée.
Mais alors dans quoi s'inscrirait la dite boucle et pourquoi la maintenir ?
Cela impliquerai un rôle secondaire de notre univers dans un système bien plus grand
où "Dieu" ne serait alors que le maillon d'une chaîne d'infinité...
Et dans la perspective d'une boucle divine autonome et isolée dans le néant, comment imaginer le néant, sans donner à Dieu un caractère égocentrique et donc imparfait.
Le néant expliquerait il cette phrase qui dit que nous sommes fait à l'image de "Dieu" et par là même à l'image d'un dieu qui se répète et se suffit à lui-même.
Dans ce cas nous serions perdus et il n'y aurait aucun espoir, esclaves d'un dictateur universel...

Pensée III

07 décembre 2008 - 12:33

Celui qui nez

se sent plus mal...

que celui qui nez plus.

Pensée II

07 décembre 2008 - 03:56

Dame de coeur
échappée d'une tour.

Quand le Roi
crie à l'échec
la Reine
le met mat.

Et vice et versa
tour à tour.

Pensée I

06 décembre 2008 - 12:07

J'ai laissé filé
Beaucoup de sable

Précieux

Entre un peut-être
Et un demain.

Quand il sera montagne
Je serai creux.

Du verre à l'horizon

05 décembre 2008 - 01:23

Sam ouvrit les paupières lentement, avec la difficulté de ces matins où il avait l'impression que quelqu'un s'était amusé à lui coller les cils pendant la nuit... un mal de crâne lui tambourinait la tête avec la régularité d'un marteau de forgeron en plein ouvrage. La lumière vive du jour vint heurter violemment ces pupilles, jusqu'à ce qu'enfin les lieux environnants prennent forme, et imposent à l'esprit du jeune homme la première pensée de la journée....

-où suis je ?

L'endroit semblait vaste... très vaste. Et pour ainsi dire carrément désertique. Une étendue jaune et plane où rien ne se détachait à l'horizon si ce n'est un magnifique ciel bleu azur que même les nuages semblaient avoir déserté. Une légère rotation sur lui-même lui fit prendre conscience qu'il n'y avait rien alentours mis à part du sable, beaucoup de sable. Aussi nu que le ciel et sans la moindre aspérité. L'horizon épousait la forme semi-circulaire de la planète comme s'il se fut trouvé en pleine mer. Sam attrapa un poignée de sable qu'il laissa s'écouler lentement entre ses doigts. On aurait pu croire qu'une eau dorée s'échappait avec fluidité de sa main entrouverte tant les grains devaient être fin. Mais plus surprenant encore était le son que cela produisait. Sam en repris une poignée qu'il laissa à nouveau s'écouler. Le phénomène réitéra. Un son d'une seule tonalité mais paradoxalement très mélodieux...

- Hum... bien, bien, bien, ... restons calme et tentons d'analyser calmement la situation. Je me réveille dans cet endroit inconnu et bizarre sans aucune idée de comment et pourquoi j'y suis arrivé, et le sable de ce désert est aussi liquide et jaune que de la pisse, et fais un drôle de son quand je le touche pensa t'-il tandis qu'il regardait distraitement la paume vide de sa main.

Après être resté un petit moment hagard et immobile, la main crispée, les doigts écartés et le regard absent, il décida qu'il ferait mieux de bouger afin d'explorer son environnement proche.

Tout en essayant péniblement de se mettre debout, il s'étonna d'une autre particularité de ce sable si surprenant : malgré le poids de son corps, il ne s'enfonçait pas dans le sol . Fait très étrange compte tenu de la teneur presque liquide de ce qui se trouvait sous ces pieds. Il se mis accroupi avec l'intention de creuser pour vérifier sa pensée, mais à sa grande surprise ses mains s'y enfoncèrent aussi facilement que s'il les avaient plongée dans l'eau clair d'un ruisseau... Tout semblait indiquer qu'il aurait dû "se noyer" dans cette mer étrange dés qu'il y avait été déposé ( par qui ?). Mais il n'en était rien . Il retira vivement ses avants-bras de l'inquiétant tapis doré. S'il continuait ainsi à plonger en avant dans cette matière , il risquait à coup sûr de s'y enfoncer complètement. Un hoquet nerveux vint briser le terrible silence qui ajoutait au côté oppressant de cet endroit irréel.

-Cet endroit n'est pas humain. Et s'il l'est, il s'agit sans doute d'une zone expérimentale et ultra secrète comme savent si bien le faire ces foutus Américains. Oui c'était surement ça, une zone militaire américaine. Ou pire encore : dieu seul savait par quel miracle, il avait déchiré l'espace temps pour se retrouver dans cet autre dimension et fouler le sol d'un monde parallèle encore inexploré par l'homme. Tout du moins l'homme de la planète terre de la dimension d'où il venait.

- Tu divagues mon pote se lança t- il pour lui même.

-Oui mais en admettant que la seconde théorie était la bonne, quel genre d'êtres pouvaient bien vivre ici ? Aquatiques ou terrestres ?. Peut être un savant mélange des deux... Il se figura mentalement un étrange animal au corps grotesque, mi-homme mi-poisson, intelligent et civilisé, qui organisait chaque année à cet endroit, un cross réunissant les plus grands champions régionaux de son espèce. Course à palme et natation.

- Excellent coin pour un cross, pensa t-il avec un amusement forcé.

Bien qu' encore un peu groggy, il esquissa avec appréhension quelques pas timides vers l'avant puis, confiant, se déplaça avec plus d'assurance. C'était comme marcher sur un gazon bien entretenu et de très bonne qualité .

- De mieux en mieux se dit-il, surpris en son for intérieur par le sang froid dont il pouvait faire preuve face à une situation aussi étrange et... inespéré.

Inespéré ? voilà sans doute un mot qui pouvait résumer à lui seul une attitude si calme vis à vis de l'irrationnel. Il se passait enfin quelque chose dans sa vie. Non pas qu'il fut quelqu'un de profondément malheureux, bien au contraire. Cadre dans une petite société d'informatique, Sam était un jeune homme banal, sans beauté particulière mais sans être laid non plus. Bien élevé, sans histoire, assidu dans son travail ce qui lui valait d'être respecté par ses pairs et gagnant suffisamment bien sa vie pour ne pas être trop ennuyé par les tracas en tout genre qui minent le quotidien des gens au petits revenus et aux jobs astreignants. Trentenaire, Il vivait seul et n'avait rencontré l'amour qu'une seule fois dans sa vie si l'on se fie à ses propres critères. Une belle histoire qui prit une tournure décevante, ce qu'il mit sur le compte de la fatalité comme à chaque fois que la vie lui apportait sa part de déception. Il en était arrivé depuis longtemps à la conclusion que la remise en question était une voie sans issue et qu'il valait mieux éviter de s'embourber plus que de raison en conjectures inutiles et préférer aller de l'avant pour s'épanouir dans l'action. Mais voilà bien le coeur du problème. Métro, boulot, dodo, peu voir pas d'amis, quelques hobbies sans être de véritables passions et le temps qui passe avec indifférence. Pour l'action il faudra repasser. "Me voilà maintenant en train de faire le bilan de ma vie dans un endroit plus qu' inapproprié" pensa t-il en se reprenant, "tu ferais mieux de chercher une solution". Mais quoi faire ? Crier ? voilà une idée qui le fit sourire... on se croirait dans un film ! le héros se met toujours à crier dans ce genre de situation. Mais compte tenu du contexte alentours cela lui paraissait bien inutile et il se mit en marche car il n'y avait rien d'autre à faire.





II



N' twe soo'n pressa le pas. Il était en retard et s'il y avait bien quelque chose que le " Maître Dispatcheur " était susceptible de détester, c'était bien le retard ! Il n'avait jamais rencontré cette sommité de l'organisation, que l'on avait affublé de différents titres très respectueux et très pompeux comme, "Grand Ordonnateur" ou mieux encore "Grand Répartiteur Général". On ne le voyait jamais en société et peu avait l'honneur d'être amené auprès de lui . Il n'y avait que deux raisons pour un être de classe F d'être convoqué auprès du Boss des Boss... dans le cadre d'une promotion exceptionnelle comme celles qui permettent d'accéder à un cercle civile supérieur, ou lorsqu'une faute professionnelle etait si grave que le simple fait de licencier son auteur ne constituait pas une sanction suffisante et appropriée en soi. N' twe soo'n faisait parti de la seconde catégorie.

- Et bien me voilà dans de beaux draps pensa t-il après avoir rapidement congédié le vieil autotransporteur qui l'avait déposé au pied de l'immense complexe de TéléportUnivers Inc.

Il se trouvait à présent face à l'immense porte massive de l'une des maisons mères d'une société au fonds propre plus important disait-on que le PIB de plusieurs centaines de colonies réunies. Avoir affaire à la colère du maître d'un lieu si important était bien pire que d'être confronté a un troupeau de buffles géants unicornes en colères.

-Sur ce coup là mon pote je ne donne pas chère de ta peau lui avait lancé d'un ton perfide Diola la secrétaire revêche de son ancien bureau de voyagiste pas plus tard qu'hier.

C'était au moment même ou son patron de secteur lui avait remis l' holoconvocation d'un air grave et solennel.