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sweetyoffire

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Je m'appelle Dépression

16 juin 2011 - 03:08

Je m'appelle Dépression.

« Je suis triste pour elle
Quand je pense à tout le mal que je lui ai fait...
A tout ce que j’ai voulu détruire en elle.

A ses cheveux blonds soleil que j’ai voulu ternir,
A son sourire que j’avais cassé,
A son corps que j’avais déformé,
A la souffrance que je lui ai infligée,
A son visage que j’ai voulu cacher,
A ses désirs que j’ai controversé,
A ses rêves que j’ai brisés,
Au temps que je lui ai volé,
Aux amis que je lui ai fait perdre...

J’ai même utilisé ses amours pour la faire tomber,
Et je repense à celui qu’elle aimait...
Je les ai séparés par ma seule volonté...
Il a suffit que je la détruise, pour détruire leur amour...
Contre elle, j’ai aussi utilisé ses études,
Car je savais qu’elle étaient ses meilleures alliées.
Elle aurait adoré étudier, apprendre,
Et j’ai fait en sorte qu’elle ne puisse pas y arriver.

Je l’ai faite pleurer,
Je l’ai poussée à crier,à frapper,
Je l’ai poussé à la colère, au désespoir.
Je me suis implantée en elle
Sans qu’elle ne puisse comprendre pourquoi j’ai fait ça.

Je repense à ses parents et à Philippe...
Au mal que je l’ai poussé à leur faire,
Sans qu’elle puisse prendre conscience du mal qu’elle leur faisait.
Pour se défendre contre moi, elle courrait,
Elle sortait de chez elle,
Et elle courrait si vite, si fatiguée,
Jusqu’à ce que son corps n’en puisse plus
Et abandonne épuisé.

Mais moi, j’étais toujours là.
Elle ne pouvait pas me fuir, je ne courre pas.
J’étais à l’intérieur d’elle.
Parfois derrière elle, dans son ombre.
Mais j’étais partout.
Elle, démunie face à moi,
rentrait chez elle,
Si fatiguée que même moi
je n’avais plus d’emprise sur elle.
Elle ne pouvait plus rien faire d’autre que dormir.
J’allais attendre demain.
Au réveil, je n’avais qu’à surgir
Avant même qu’elle ne puisse penser.

Quand elle a commencé à prendre des médicaments,
Je me sentais encore plus forte,
Car elle avait accepté d’être faible...
Elle m’avait acceptée.
Le champs fut facile :
Tout laissé libre à moi seule.
Elle était fatiguée,
plus démunie encore qu’auparavant.
Avec mes pics, je lançais sur elle :
La colère, le désespoir, la tristesse,
Le désarroi, la peur, l'angoisse...

Je lui retirais facilement la détermination
Afin qu’elle ne puisse pas essayer de lutter,
Mais aussi les sensations de bonheur, d’apaisement.
Elle s’est retrouvée à penser que la vie n’était que ça :
De la souffrance perpétuelle.
Elle a voulu mourir.

Quelque part c’était dommage que le jeu s’arrête là.
Alors j’ai joué avec ça.
Je lui ai laissé un peu de bonheur par-ci par-là,
Mais surtout beaucoup de difficultés à les vivre,
A cause de ses colères, et ses actes insensés.
Parfois, mieux que moi,
Elle savait ce que je voulais qu’elle fasse,
Que désespérée elle faisait.
Nous avons alors commencé à ne devenir plus qu’une seule
Et même personne.

Elle avait enfin oublié qui elle était :
La fille aux cheveux couleur soleil,
Avec son sourire qui illuminait ses parents, ses amis,
L’odeur du printemps et de l’été qu’elle avait tant adoré.

Elle avait oublié ces après-midi avec ses amis,
Quand elle courrait sur la plage.
Elle avait oublié qu’elle avait été libre,
Libre d’être heureuse.
Elle avait oublié qu’elle était belle.
Elle avait oublié les confidences qu’elle et Audrey se faisaient,
Ces moments où elles disaient les mêmes mots en même temps,
Ces fous-rires, leur complicité...
Elle avait oublié ces moments avec ses parents,
Ces repas le soir tous les trois en famille...

Elle avait oublié qu’elle aimait ses parents,
Le sourire, les câlins,
Les bisous, la douceur de sa mère.
Elle avait oublié les colliers,
Câlins qu’elle faisait à son père,
Les bisous qu’il lui faisait,
Sa main dans la sienne,
Et son sourire.

Elle avait oublié qu’elle pouvait les rendre heureux,
Elle avait oublié qu’elle pouvait leur montrer qu’elle les aimait.
Elle avait oublié la douceur des bras de sa mère,
Elle avait oublié qu’ils étaient tout pour elle.
Que sans eux elle mourrait.

Mais moi je ne l’avais pas oublié...
La séparer d’eux était le mieux que je puisse faire contre elle.

J’avais tout réussi.
Nous n’étions qu’une.
Elle était à mon image.
A l’image de ce que je suis :
La dépression.
J’avais vraiment tout réussi,
Nous étions seules, fébriles,
C’était parfait.

J’avais tout réussi...
Sauf une chose qui pouvait détruire cette perfection.
Je n’ai pas réussi à la séparer de ses parents.
Elle s’est quand-même accrochée à eux,
Bien que je tirais très fort dans mon sens.
Elle est restée avec eux.
Et petit à petit je me suis sentie partir :
A chacun de leurs sourires,
A chacun de leurs baisers,
A chacune des paroles qu’ils échangeaient,
J’avais l’impression que cette fois c’était moi qu’elle délaissait.

Puis elle s’est mise à leur rendre service.
J’ai commencé à avoir peur,
Et c’était bien la première fois qu’elle me gifla.
Elle utilisa mes propres armes contre moi.
J’étais à l’intérieur d’elle,
Et elle a finit par être aussi à l’intérieur de moi.
Je m’en suis rendue compte quand elle a décidé
D’apprécier les corvées qu’elle réalisait.
C’était impossible,
J’avais trop travaillé pour que ça n’arrive.
Et j’ai senti un coup dans ma poitrine.
J’ai tenté de résister en faisant revenir
Au moment du coucher des angoisses,
Pour qu’elle se sente faible,
Qu’elle perde cette petite confiance
Qu’elle commençait à se donner.

Elle a eu mal...
Mais je ne sais comment,
Elle a combattu.

Je me suis alors attaquée à la maladie de son père,
Je lui ai ouvert les yeux
Pour qu’elle voit dans quel état il était.
Et elle l’a vu.
Je n’ai rien compris.
Elle a souffert, comme je l’avais prévu...
Et elle s’est rapprochée de son père...
Elle l’a soutenu dans cette épreuve,
Elle lui a montré qu’elle était là,
Qu’il pouvait compter sur elle,
Qu’elle l’aimait.

Alors j’ai tenté aussi de provoquer une saute violente d’humeur,
Et elle s’est excusée avant même d’avoir de s‘être énervée,
Elle s’est raisonnée, a relativisé,
Et a pensé au mal qu’elle avait fait à sa mère par le passé.
Elle l’a prise dans ses bras,
Lui a dit qu’elle l’aimait,
Et s’est mise à l’aider dans tout ce dont elle avait besoin.

Nous nous sommes beaucoup battues comme ça.
Elle m’a dit qu’elle voudrait faire une pause.
Qu’elle avait appris à me connaître puisqu’elle avait été moi.
Elle m’a rassurée,
M’a dit que j'étais une partie d'elle
Malgré tout le mal que je lui avais fait,
Qu’elle savait que je souffrais,
Et qu’elle allait m’aider.

Elle m’a proposé de prendre sa main
Et venir me changer.
On s'est mises à courir,
à courir si vite que je ne vis plus ce qu’il se passait.
Des soleils, des étoiles, des champs, des villes à toute allure défilaient...
C’était beau, je me sentais bien.
Petit à petit nous devenions elle,
Ca faisait du bien.
J’ai réappris à la connaître,
Elle m’a découverte,
Et je me suis découverte.
Je lui donne des conseils parfois,
je la préviens de ce qui pourrait arriver de négatif,
je la raisonne d’autres fois.
Elle me donne des conseils pour ne plus déprimer,
Pour que la vie soit belle et agréable à vivre.
Je la soutiens pour qu’elle soit plus forte,
Car maintenant elle sait comment se détruire,
Mais aussi comment l’éviter.
Depuis quelques mois,
j’ai changé de vie et de nom.

Aujourd’hui je m’appelle Maturité."

Sweetyoffire

J'aurais du...

29 mars 2011 - 08:23

J'aurais dû...

J’aurais dû prendre en photo ton sourire le jour où l’on s’est rencontrés.
J’aurais dû prendre en photo tes yeux quand tu me regardais.
J’aurais dû prendre en photos cette main que souvent tu me prenais.
J’aurais dû graver sur ma peau le goût de tes baisers.
J’aurais dû écrire ces mots d’amour que sans vergogne tu me disais.
J’aurais dû enregistrer ton rire quand tu m’écoutais.
J’aurais dû mettre en cage l’amour que tu me portais.

Mais je n’y ai pas pensé.
Je croyais que libre, il resterait.
Tout ça s’est envolé.

Sweetyoffire

Mes chers amis...

25 mars 2011 - 01:04

Mes chers amis...

Mes chers amis je vous écris,
Comme à des cœurs dévoués,
qui sauraient m'écouter.

Mon âme est en colère,
Contre le monde, et contre moi,
En sachant pourquoi.

La bouteille sur la table,
Fait appel à mon gosier,
Et je vais la vider.

Mes chers amis ce soir,
Je suis vide, et remplie
De choses tracassées.

La solitude est mon refuge,
Mais je vous écris quand même
Dans l'espoir que vous sachiez.

Le monde continue de tourner,
Et vous avancerez malgré moi,
Qui reste là à pleurer.

Les larmes ne coulent pas pourtant,
Car le maquillage s'en irait,
Bien que mes mots n'en portent pas.

J'ai espéré, pleuré, crié,
Sans succès, sans arriver
A attirer l'attention sur moi.

Les regards se détournent,
Et mes écrits s'en iront
Avec moi au fond du trou.

Mes amis, je vous écris.
Je vous ai déçus,
Mais m'avez vous seulement aimés?

N'aime-t-on pas les gens qui sourient
Sans jamais être trop faible
Pour souffrir ouvertement?

N'aime-t-on pas les gens fiers,
Qui n'ont pas de colère,
Mais s'aiment éperdument?

Ne fuit-on pas les gens comme moi,
Terrassés par leur histoire,
Qui se battent en vain pour se relever?

N'a-t-on pas envie de rabaisser,
Ceux qui donnent l'occasion et le fouet
Pour les jeter à terre?

Mes chers amis, je vous écris,
Le cœur lassé par mes incertitudes,
Le cœur assombrit par ces jours sans fin.

Vous avez raison de m'ignorer,
Moi l'égoïste sous ses airs solidaires,
Moi l'affamée, en quête d'un amour infini.

Partez bien loin maintenant,
Je trouverai mon refuge dans nouveaux gens,
Que je décevrai à leur tour,
Qui voudront à leur tour partir bien loin.

Sweetyoffire

Il avait suffit...

25 mars 2011 - 11:44

Il avait suffit...

Il avait suffit juste d'un mot,
Pour éveiller en elle la plume,
Ce talent, ce fléau,
Qu'elle relirait sur une page blanche.

Il avait suffit juste d'un séparation,
Pour éveiller en elle ce goût,
Amer et subtile qui pourrit
Dans sa bouche, dans ses mots.

Il avait suffit juste d'une plume,
Pour éveiller en elle cette séparation
Longtemps restée endormie
Qui provoqua son talent.

Il avait suffit juste d'un fléau,
Pour éveiller en elle ce sommeil,
Blanc étalé sur une page,
Où tout restait à écrire.

Sweetyoffire

Le bébé...

25 mars 2011 - 09:53

Le bébé...

Le premier cri, le premier pleure
Et la vie déjà jouait son rôle
Avec elle et sans aucune peur
Sans savoir qu'il perdrait le contrôle

J'imagine que ses yeux brillaient
J'imagine qu'il a sourit quelques fois
Avant qu'elle ne fasse pour lui ce choix
Dont jamais il ne se remettrait

Un pleure à nouveau résonnait
Celui du silence, d'un cœur arraché
Un manque, un vide qu'il ne pourra combler
Une souffrance qui se répèterait

Il va vivre sans connaître l'histoire
Et gardera cette déchirure sans le savoir
Et plus tard quand il pourrait enfin marcher
Il courra, il voudra voler pour tout quitter

Il voudra s'arracher à cette souffrance,
Trouver un Papa, une Maman, de l'amour
Mais cette volonté deviendra dépendance
Parce qu'il la voudra partout, toujours

Il se cherchera lui-même, déraciné, épuisé,
Il voudra mourir, peut-être pour recommencer,
Il tentera de s'envoler,
Sans jamais atteindre la vérité.

Mais aujourd'hui il sait...

Qu'il n'y a que la vie qui puisse donner des réponses,
Que le jour qui puisse lui permettre d'avancer,
Que la nuit qui réellement se fonce,
Que le temps pour laisser la blessure cicatriser...



Sweetyoffire