le hamster

Des brassées de rêve nous ont fui. Où sont-ils passés, vers où se sont-ils envolés, et l’espoir de ce qui ne s’est jamais concrétisé, vers quel avenir impossible à atteindre ?

Je vivais reclus dans le futur proche et le passé immédiat dans l’attente intemporelle, immatérielle, inatteignable, hallucinée.

Le décor des illusions nous entourait comme des images auxquelles nous ne croyions pas.

Cette âme planait au-dessus de moi, invisible et silencieuse, idéal inconnu et diaphane, inespéré et nu. Ses yeux m’étaient inconnus comme une planète invisible.

A chaque pluie des fines perles de larmes me tombaient sur le visage comme une bruine salée et inexplicable.

Dans la folie des médailles je ne voyais pas briller le métal pur aux mains des indigents.

Dans la transparence

Dans la transcendance

Nous nous asseyons

Sur le seuil

De l'ombre

Je sens en moi des notes qui montent

De la nuit des collines

L'inconnu au bras tronqué

Méconnaissable

Au bout de la salle

Veille

Nous avons semé des grains de paille, à défaut d'étoiles - je voulus Te porter sur mes épaules pour que Tu puisses les cueillir.

Mais il fallut se résoudre : Ta traîne n'a point d'ombres, mon Ange.

Nous pouvons chanter nos oraisons de cicatrice, notre amble ne marque pas cette terre qui accueille nos pas, que notre souvenir martèle.

La lumière nous inonde. Comme pour nous cacher de la lune et de ses desseins fugaces.
La face cachée de la terre court après nos destins. Sans suite et sans fuite, l'ombre au tableau se fait discrète, recluse dans le coin.
Il nous faut chercher la nuit, qui se fait plus rare mais plus avenante. Les lacs se taisent mais la vie resurgit.

Enfanter l’absence

Dans le miroir immobile

Cueillir le feu

Sur la montagne sacrée

Bercé de vent

Les anges nous regardent

Dans l’hier alangui

Je n’ai pas toutes les réponses

Aux ambles lourds

Revenir

Glisser

Approcher la finitude

Au silence concret des marées

Aux vagues bordées d’ombre

J’oppose un arbre vide