Jamais Tommy
N’aurait cru savoir faire tenir
Plus d’un cercueil
Dans sa mémoire
Alors c’étaient des sacs
Pleins d’abatis
Que comptait Tommy
Dans sa chambrée
Le soir
Ah Tommy !
Que Dieu te garde
Le grand kwertiyop me croque
En djaque du meilleur style
M’accroche au picrate
A la soufflette suisse
Ni gabardine ni frac
Sans froc à l’opéra
C’est le big truc qui me fricotte
Ah Tommy !
Kge cent ben ta garde
Belle gare de Saint-Lazare
Ecco Homère
Toute une soupe populaire
Dis donc
Y speut qu’un régiment
Ca masque une armée
Et dans une tranchée dégueu
Ta triste vie de salopard
Tu finiras
Ah Tommy !
T’aurais pas du quitter ta mère
Pov’ con
T’es plus con qu’une pierre
Fallait pas venir faire ta guerre
Dans nos tanières
On n’est des bêtes des fauves des chacaux
PrĂŞts Ă crever pour te crever la peau
Ouarguagouargagouat
Chuis le croque-mitaine
Qui vient te faire bouffer tes couilles
Dans les étals de tes sommeils rafalés
Ah Tommy !
T’es qui GI djihad ou para qui t’es raclo
Pour nous c’est pareil on te fera la peau
C’est juste pour savoir
Tu te bas pour qui le collabo
Pour ou contre Hegel
Pourquoi t’es venu faire chier
Nous on aime que le claquos et la gnole
Le couscous le cassoulet et te foutre sur la gueule
Maintenant ta mère
Tu la reverras
Les pieds devant
Embaumé comme avant
Mais un peu plus mort
Ah Johnny !
Qui que tu sois t’es vraiment trop con
Soldat inconnu
Soldatesque cornue
Pour qui que tu te sois battu
Tu l’as toujours eue dans le cul
La baĂŻonnette comme le reste
T’aurais du tirer sur les officiers
Jusqu’aux ministères
De ceux qui font les guerres
O Citoyen
C’est dans ce tas là qu’y faut faire un carton
Tires pas sur ta fratrie
Vise le Président les patriocards
Fais pas de quartier
Tire Ă la tĂŞte
C’est plus chouette
Ami !
T’aurais pas du être flic ou juge ou troufion
Adieu !
Viens-là que je t’ouvre le caisson
Dedalus
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AH TOMMY ! QUE T’ES CON
20 juillet 2007 - 10:05
L’ACRIMONIEUSE TARENTELLE DES BENEDICTINS
20 juillet 2007 - 09:52
Après des émeutes de soutanes d’une rare violence
L’assaut des forces de l’ordre fut implacablement sauvage
Pour la petite histoire
Il n’y eut d’ailleurs aucun survivant
L’incident avait donné lieu à un rapport de gendarmerie circonstancié, en trois exemplaires contresignés par le préfet et son adjoint, qui finit lamentablement son échevelée chevauchée, après trois essais de lancements ratés et un ramassage réussi, immédiatement suivi d’un dédaigneux rejet, dans une corbeille à tri sélectif.
Compte-rendu du Maréchal des logis chef :
A notre arrivée sur les lieux, la première chose que nous aillons constaté, c’est que les grilles du monastère étaient grandes ouvertes, et qu’il régnait partout une odeur délétère de mauvais alcool, de bile et de sueur. On pouvait entendre des éclats de voix, quoiqu’il nous ait été impossible de reconnaître la langue, des borborygmes semblant provenir d’une planète lointaine, des râles extatiques et souffreteux qui indiqueraient l’existence indubitable de scènes de tortures. Suivant notre instinct, nous tombâmes nez à nez avec une troupe d’hommes à poils enfilant ivres des enfants kidnappés.
Par suite instantanée, nous avons procédé à l’interpellation des cénobites sus cités, dont plus d’un était dénudé et dans un état d’ébriété avancé. Les moins bourrés étaient largement plus pétés que les plus sûrs soiffards d’entre nous, c’est vous dire. Aussi, en dépit de la respectabilité supputée de ces humbles serviteurs de Jésus, il se sont opposés avec une ferveur enragée à l’intervention de notre justice séculaire, et nous dûmes, en représailles d’autodéfense, largement faire usage de nos armes aveuglément comme à la guerre. Par malchance, les prévenus déjà entre nos menottes fébriles firent les frais d’une querelle interne à nous-mêmes et à des balles perdues de part et d’autre qu’ils ont aidé, Dieu leur en soit loué, à retrouver avec célérité. De fait, ce sont des témoins hors d’usage, salement même, pour tout dire. Bref, ils ont trop fêté leur nouveau Pape, ces curés là . Place nette a été faite à la loi. Elle ne sera plus enfreinte, car tous sont morts. Amen.
Je soussigné, à la bonne votre,
Maréchal des logis chef Alexis Karamazov.
Sur ce, le préfet se signa trois fois, cracha par-dessus son épaule droite, s’envoya une belle lampée de whisky plus vieux que lui, fit un rôt odorant et épais, récita une demi douzaine de fatwa et s’empiffra vingt-cinq pattés d’ovaires, puis s’allongea et, la conscience apaisée, l’esprit léger d’avoir répandu encore un peu plus la justice, heureux il s’endormi, serein.
Les anciens corps schisteux de l’antépénultième mémoire nationale
Estourbis d’irresponsabilité sénile
Pouvaient bien s’endormir eux aussi sur leurs matelas détrempés d’urine et de sueur grasse
L’ordre et la sécurité dominaient
Au continent souterrain
Occident absolu
Du règne des rats
Mais que s’était-il donc passé de si saugrenu et iconoclaste,
Sous le sein sage du cloître de ces bénédictins débonnaires ?
Certains ont parlé et parlent encore de démangeaisons maléfiques d’organes que l’on ne nomme pas. Mais on raconte dans les contre-allées ombrées qu’il ne faut pas les croire, ces rumeurs fallacieuses fomentées par les cliques papistes de l’Opus Dei afin de les disculper. Dixit lui-même.
D’autres émirent incontinents l’hypothèse plus ou moins fantaisiste d’une possession d’origine quelconque, même si chacun avait sa petite idée là -dessus.
Bref, sous les mosaïques dorées de leurs dômes
A ces sacrés avinés
Il s’en était passé des vertes et des pas mûres
Et tout spécialement le jour de ce nouveau pape
Au retour du nouveau Grand Inquisiteur
Le matin de la bataille
Ils s’en étaient donnés à cœur joie
Les paillards curés
Apostats travestis de leur foi de mensonge
A coups d’hosties toxoplasmiques
Et d’affaissements grégoriens amplifiés jusqu’à l’explosion
Derrière des vitraux pornographiques
Aux lumières lubrifiants leur ripaille
Ils se prosternèrent lancinants
Au soupirail haleiné alourdi d’heures trop oblongues
File drue de chair pâle et quelque peu crasseuse
Obéissants jouisseurs à leur Dieu de souffrance
Fascinés par l’orgasme crocheté
Les brebis dociles et idiotes
Du berger dérisoire et déifiant
Sottes psalmodies contrapuntiques
Saouls et lassés de s’entre enculer
Ils violaient des enfants
Pour leurs palais blasés et fainéants
Ce fut un festin
Une fière et innocente ripaille
Laissez venir Ă nous les petits enfants !
Les cloches faisant vibrer leurs ventres amorphes
Et pleins de mauvais vin de messe
Ils dansaient comme en transe leurs folles danses
Le sphincter malpropre jamais rassasié
La bite baveuse avide d’étroits fions de marmots
Moines sorciers en descente flasque dans leur caserne incendiée
Soldats fidèles et exemplaires
Légions
De la nouvelle Inquisition
Les flics en arrivant
Plus abrutis que des bourricots ivres morts
Voulurent Ă leur tour
S’enfiler les restes des bambins suppliciés
Abattirent sans distinguer les grappes de corps imbriqués et les esseulés par rafales
Ils se contentèrent des fesses dodues des chérubins décédés lubrifiées par le sang
Gardiens de la paix
Pataugeant au temple de l’amour universel
Le préfet présenta ses excuses à l’évêque
Ils se firent une bise
Et tout fut arrangé
L’assaut des forces de l’ordre fut implacablement sauvage
Pour la petite histoire
Il n’y eut d’ailleurs aucun survivant
L’incident avait donné lieu à un rapport de gendarmerie circonstancié, en trois exemplaires contresignés par le préfet et son adjoint, qui finit lamentablement son échevelée chevauchée, après trois essais de lancements ratés et un ramassage réussi, immédiatement suivi d’un dédaigneux rejet, dans une corbeille à tri sélectif.
Compte-rendu du Maréchal des logis chef :
A notre arrivée sur les lieux, la première chose que nous aillons constaté, c’est que les grilles du monastère étaient grandes ouvertes, et qu’il régnait partout une odeur délétère de mauvais alcool, de bile et de sueur. On pouvait entendre des éclats de voix, quoiqu’il nous ait été impossible de reconnaître la langue, des borborygmes semblant provenir d’une planète lointaine, des râles extatiques et souffreteux qui indiqueraient l’existence indubitable de scènes de tortures. Suivant notre instinct, nous tombâmes nez à nez avec une troupe d’hommes à poils enfilant ivres des enfants kidnappés.
Par suite instantanée, nous avons procédé à l’interpellation des cénobites sus cités, dont plus d’un était dénudé et dans un état d’ébriété avancé. Les moins bourrés étaient largement plus pétés que les plus sûrs soiffards d’entre nous, c’est vous dire. Aussi, en dépit de la respectabilité supputée de ces humbles serviteurs de Jésus, il se sont opposés avec une ferveur enragée à l’intervention de notre justice séculaire, et nous dûmes, en représailles d’autodéfense, largement faire usage de nos armes aveuglément comme à la guerre. Par malchance, les prévenus déjà entre nos menottes fébriles firent les frais d’une querelle interne à nous-mêmes et à des balles perdues de part et d’autre qu’ils ont aidé, Dieu leur en soit loué, à retrouver avec célérité. De fait, ce sont des témoins hors d’usage, salement même, pour tout dire. Bref, ils ont trop fêté leur nouveau Pape, ces curés là . Place nette a été faite à la loi. Elle ne sera plus enfreinte, car tous sont morts. Amen.
Je soussigné, à la bonne votre,
Maréchal des logis chef Alexis Karamazov.
Sur ce, le préfet se signa trois fois, cracha par-dessus son épaule droite, s’envoya une belle lampée de whisky plus vieux que lui, fit un rôt odorant et épais, récita une demi douzaine de fatwa et s’empiffra vingt-cinq pattés d’ovaires, puis s’allongea et, la conscience apaisée, l’esprit léger d’avoir répandu encore un peu plus la justice, heureux il s’endormi, serein.
Les anciens corps schisteux de l’antépénultième mémoire nationale
Estourbis d’irresponsabilité sénile
Pouvaient bien s’endormir eux aussi sur leurs matelas détrempés d’urine et de sueur grasse
L’ordre et la sécurité dominaient
Au continent souterrain
Occident absolu
Du règne des rats
Mais que s’était-il donc passé de si saugrenu et iconoclaste,
Sous le sein sage du cloître de ces bénédictins débonnaires ?
Certains ont parlé et parlent encore de démangeaisons maléfiques d’organes que l’on ne nomme pas. Mais on raconte dans les contre-allées ombrées qu’il ne faut pas les croire, ces rumeurs fallacieuses fomentées par les cliques papistes de l’Opus Dei afin de les disculper. Dixit lui-même.
D’autres émirent incontinents l’hypothèse plus ou moins fantaisiste d’une possession d’origine quelconque, même si chacun avait sa petite idée là -dessus.
Bref, sous les mosaïques dorées de leurs dômes
A ces sacrés avinés
Il s’en était passé des vertes et des pas mûres
Et tout spécialement le jour de ce nouveau pape
Au retour du nouveau Grand Inquisiteur
Le matin de la bataille
Ils s’en étaient donnés à cœur joie
Les paillards curés
Apostats travestis de leur foi de mensonge
A coups d’hosties toxoplasmiques
Et d’affaissements grégoriens amplifiés jusqu’à l’explosion
Derrière des vitraux pornographiques
Aux lumières lubrifiants leur ripaille
Ils se prosternèrent lancinants
Au soupirail haleiné alourdi d’heures trop oblongues
File drue de chair pâle et quelque peu crasseuse
Obéissants jouisseurs à leur Dieu de souffrance
Fascinés par l’orgasme crocheté
Les brebis dociles et idiotes
Du berger dérisoire et déifiant
Sottes psalmodies contrapuntiques
Saouls et lassés de s’entre enculer
Ils violaient des enfants
Pour leurs palais blasés et fainéants
Ce fut un festin
Une fière et innocente ripaille
Laissez venir Ă nous les petits enfants !
Les cloches faisant vibrer leurs ventres amorphes
Et pleins de mauvais vin de messe
Ils dansaient comme en transe leurs folles danses
Le sphincter malpropre jamais rassasié
La bite baveuse avide d’étroits fions de marmots
Moines sorciers en descente flasque dans leur caserne incendiée
Soldats fidèles et exemplaires
Légions
De la nouvelle Inquisition
Les flics en arrivant
Plus abrutis que des bourricots ivres morts
Voulurent Ă leur tour
S’enfiler les restes des bambins suppliciés
Abattirent sans distinguer les grappes de corps imbriqués et les esseulés par rafales
Ils se contentèrent des fesses dodues des chérubins décédés lubrifiées par le sang
Gardiens de la paix
Pataugeant au temple de l’amour universel
Le préfet présenta ses excuses à l’évêque
Ils se firent une bise
Et tout fut arrangé
COMPLAINTE DU GRAND INQUISITEUR
19 juillet 2007 - 05:45
J’envoie les hérétiques au bûcher
Je ne fais pas ça pour m’amuser
Mais parce que c’est mon métier
De ne pas désespérer l’humanité
Ni Billancourt d’ailleurs
(Ah non ! il est bien terminé, ce temps-là !)
1.
Soir
Soir triste
Si sinistre soir de la
Conscription
L’âme exsanguée
En tranche
Sanglée sans espoir
On repart Ă la guerre
Dès ce soir
Tragédie pathétique
De l’inutile mobile humain
Aux pornographiques dimensions
De cathédrale
Ce long soir des funérailles
Et des défilés
L’esprit hérétique et fêlé
Six pieds dansants impénitents
Effondrés sous les cœurs
Apostats
Débordés par des nuées
Calcinées d’acides
Ces incultes terres d’exil
2.
A l’intérieur
S’allonge un vaste continent de misère
A perte de vue
Bien après les tanières des monstres
Ecaillés
L’œil interne promenant
Nonchalamment
Aux steppes orientales
Beuglant des insultes
Plaquant approximativement des accords gourds
Claquant des portes
Grossièrement
Je me souviens
Je me souviendrais toujours
Des rythmes aphones
Des mélodies dévastées
Gammes de notes de silence
Je n’oublierais jamais
Ni le son des tambours
Ni celui tonitruant des canons
Cognant aveuglément
Celui de la chair déchiquetée
Corps en pièces carbonisés
S’agitant frénétiquement forcenés
Et après bien après
Les gravats encore fumants
La faim
L’absence de la lumière
Des lambeaux de murs désorientés
Et le vent
Croisant aux ultimes fenĂŞtres
Orphelines de façades
Cours encore après les carreaux brisés des hier dévastés
Lancés comme des rasoirs
Dans l’air devenu bolide
3.
Horlogesque poésie rouillée de la conscience
Théâtre électrique
Quand gémissent d’égorgement les moutons
Sacrés simulacrons
Arme automatique
Tirant en rafales insouciantes
Ses théories tactiques insomniaques
Impacts ancrés
Les signes décillant de la mitraille
Sur le regard arriéré
Cri transcrit dans une marge inusitée du langage
Flux impur Ă tous
Babel !
4.
Il n’y a plus de chaîne
Toute la conscience
Concentrée
Dans un seul
MĂŞme
En exil en lui-mĂŞme
Je ne suis plus aucun homme
Car j’ai endossé le sort
De tous
5.
Lue
J’ai lu
La répugnante prose dévergondée
Les tableaux rupestres de mes songes
Des champs incultes où s’enracinaient stériles des squelettes comme des hameçons agrippants dérisoires crochets impuissants le dais du ciel
La rage féroce dans les regards démâtés de haine
Des survivants
Conspuant l’être de seulement encore pouvoir être
6.
Là gît
L’homme
Volcanique îlot solitaire
Surnageant périlleusement
Au beau milieu
De la multitude humaine
Bataillons porcins
7.
J’ai crevé mon regard dans l’abîme de la nuit
J’ai entrevu
Derrière ses bannes kaléidoscopiques
La chair dévastée du Dieu mort
Terre aride
Improbable désir de pierres dissolues
Au loin
Un peu en deçà l’horizon désert
Je pouvais
Des meurtrières gonflées que faisaient mes paupières asséchées
Percevoir nettement les éclats de la bataille et les rugissements des pillards les agonistiques gémissements des femmes profanées et de leurs progénitures avortées dedans leurs rêves
Mes narines hennissaient de dégoût en reconnaissant le parfum écoeurant des festins humains
Mes yeux pleurnichaient le vent rabattant sournoisement les fumées noires des dernières bourgades en immolation
Je pouvais par mes félinesques pupilles voir des loups des rapaces avides de charognes putréfiées des scorpions tapis dans les recoins reposants du sable de vastes bandes de rats cannibales et pouilleux mais d’hommes
.
Voilà ce qu’il y avait à voir
Je suis tombé à genoux priant de rages
Crispé sur mon arpent de sol ardent protégé par mon souffle
J’ai hurlé à la lune des testaments entiers de psaumes inédits parodiant des jets d’envies
Déjections de vies
Dédites
8.
Pour venir Ă eux
J’ai traversé des mers de déserts
Mangé des racines plus sèches que du bois mort
J’ai résisté aux mirages
Certains plus suaves que des lèvres avides d’aimer
Depuis le commencement de l’algèbre des corps
Il n’y avait tout autours
Que des cailloux agressifs entrecoupés d’entrechats hallucinatoires
Quelques lézards des scorpions pâles des vipères
L’envie se dévorant
La volonté vaincue et la défaite consommée
Dans l’orgueil victorieux de l’acète triomphant
Les paradis artificiels du jeûne
Et ceux interdits
Des jouissances de la mortification
L’extase
CoĂŻt sacramentel
9.
J’ai découvert l’Humain
Prostré sous les stalactites de la raison
En faisant tomber
Un Ă un
Les pans maladroitement peinturlurés
De ma conscience
Maintenant
Je puis revenir Ă eux
10.
Je ne me suis pas présenté comme un libérateur
Ni en annonçant un quelconque avènement
Mais sous la pourpre bannière de mon Dieu de souffrance
Ils n’ont vu que la bête écornant les peuples et ravageant la chair du monde
Ils se sont soumis à mes armées de colères
Car moi seul savait la soumettre
Nos rîtes sont magiques et cannibales
Nos cultes et nos encens
Livrent aux transes hypnotiques
Les meutes d’hommes
Et font apparaître en filigrane sur leurs faces déformées
Le visage grimaçant de souffrance
Du rut
Du Sauveur
Moi
Je suis
Le Grand Inquisiteur
11.
Ils croient
Ils croiront en notre Dieu
Parce qu’ils connaîtront la puissance de nos canons
Et ils auront peur
Et ils nous remercieront
De porter leur fardeau
De soigner leurs plaies
De caresser leurs chagrins
Par nos mains crues et sans conscience
Par notre cruelle volonté
Nous édifierons patiemment
Aux siècles des siècles
Le fragile édifice de l’Humain
Dérisoire ingouvernable fatras
12.
Je ne suis plus si semblable du reste des hommes
Nos étoffes ne sont pas filées aux mêmes métiers
Je n’aspire ni à la quiétude ni au confort
Mais aux rudes conditions d’une armée en manœuvres
Mes vers n’appellent pas d’applaudissement
Mais des jets de pierres des crachats des coups
Des pendez-le ! Au milieu des lamentables hourra !
13.
Ces poèmes
Je les dirais
Toutes mes partances
Je n’ai plus besoin de vos dieux
Ni de votre compagnie
J’ai vécu toutes les vies
Vu tous les cieux
Agrippé la totalité du temps dans chaque gouttelette d’instant
Sirotant l’existence amère
Fortune tout autant qu’infortune
Ses moindres moments
Jusqu’aux pires tourments
L’enterrement d’un Dieu
Que l’on croyait sien
Que l’on croyait immortel
Ma lanterne est éteinte
Fanée depuis longtemps
Mais je me suis fabriqué
Des yeux de chat
Et une ouĂŻe de chauve-souris
Puis surtout
Sur la nappe au pique-nique des étoiles
Il y a
Le grand festin insomniaque
De la lune
14.
Tu vois l’absence
La présence intime du manque
Touche l’inqualifiable sceau de l’exilé
Le désir nourrit de l’attente d’être satisfait
Délicieux supplice
De l’ironique démesure du vide
Sens l’axe
Vois-le
Ses angles abscons
Et leurs récifs aigus sur une crête venteuse de la conscience
Etre finitude désappointée
Réfléchie sur les granits étincelants
Des derniers souterrains increusés
De l’éternité
Immense dépotoir désaffecté de la matière
Aculturés
Les pilotes syphilitiques
Couchés au port asséché
Machines ignifuges
Surarmées âmes désâmées
Ces ministres apostats
15.
VoilĂ le beuglement des tambours
Majors leurs marches triomphales
Ecrasants de leurs plantes insensibles
Nos indolentes vestales sacrifiées
Scarifiées
Ventres en débords des coulures inhésitantes
Allant directement
Aux delta égoutiers
Fosses où décomposent
La morale et la pensée
16.
Je range
Je veux commencer Ă inscrire des souvenirs
Qui nous sont importants
Un homme Ă©tait lĂ
Expirant sa missive universelle
De ceux qui étaient pour ceux qui seront
Et par-delà sa chair putréfiant
Le frisson parcourant vibratile l’échine rauque
Face aux survivants paradoxaux des énigmes
Traque
Traque
Renifle
Souviens-toi
Sisyphe en ce temps-lĂ
Etait heureux
En son exil consenti
Grasseyant grinçant
Son alphabet dérisoire
Ses primitifs balbutiements
Résonnantes
Peintures de sang
Jusqu’aux infinis élancements
Flux électriques
Architecturant fumigènes
Le Cosmos
17.
Le crissement d’une flûte égratignant la nacre pastel du début du jour
Eveil déçu bras brassant le vide d’un marin assoiffé d’écume
Ventre en gargouille et crâne en compression
Coincé à l’immobile lupanar amoché des déboutés du port
Sur des paillasses pleines de poux et humides encore
D’étreintes fauvesques dégainées à la pièce
Cervelles vaines avinées d’opiaques millésimes
18.
Nous étions une rude bande de jeunes gens
Fines bouches fauchés et œil glauque chamaillant indélicats
Les frelatées prudes jeunes filles au bordel en campagne
A cent coudées du port un pied toujours clapotant l’océan
19.
A la vigie
Ca ballottait sévère
Plus d’un ainsi se prit à lancer
Vers l’horizon reposant
Son déjeuner
A l’assaut parabolique
Des airs
On ne craignait ni le fouet ni la potence
Juste
Effleurer
Les dorsales immenses
Des grands fauves humains
20.
Fixée
La règle du jeu
De tĂŞtard
Nous dormions tard
Nous jouions peu
Un peu
Sans jouissance
A décroisser des placards
A démâter des pneus
A autopsier des cafards
Et il court il court plein d’entrain
Ce buste scabreux aux antennes atterrées
Il fonce
Sur son ridicule
Demi train de pattes
Et éclate
Gluanteur tiédasse
Entre mon pied nu
Et le carrelage froid
21.
Il fulmine
Celui-lĂ Ă
TĂŞte de taureau
Et corps d’homme
Narines dilatées
Débordantes de vapeurs
Il se prépare menaçant
A charger
Le beuglement furieux
Du poète
Sur l’immensité sableuse
De l’arène de son pauvre cahier
22.
Je suis le corps
Qui dicte la lumière
Je tiens
Le registre des inscriptions
Au livre de la Vie
Je ne fais pas ça pour m’amuser
Mais parce que c’est mon métier
De ne pas désespérer l’humanité
Ni Billancourt d’ailleurs
(Ah non ! il est bien terminé, ce temps-là !)
1.
Soir
Soir triste
Si sinistre soir de la
Conscription
L’âme exsanguée
En tranche
Sanglée sans espoir
On repart Ă la guerre
Dès ce soir
Tragédie pathétique
De l’inutile mobile humain
Aux pornographiques dimensions
De cathédrale
Ce long soir des funérailles
Et des défilés
L’esprit hérétique et fêlé
Six pieds dansants impénitents
Effondrés sous les cœurs
Apostats
Débordés par des nuées
Calcinées d’acides
Ces incultes terres d’exil
2.
A l’intérieur
S’allonge un vaste continent de misère
A perte de vue
Bien après les tanières des monstres
Ecaillés
L’œil interne promenant
Nonchalamment
Aux steppes orientales
Beuglant des insultes
Plaquant approximativement des accords gourds
Claquant des portes
Grossièrement
Je me souviens
Je me souviendrais toujours
Des rythmes aphones
Des mélodies dévastées
Gammes de notes de silence
Je n’oublierais jamais
Ni le son des tambours
Ni celui tonitruant des canons
Cognant aveuglément
Celui de la chair déchiquetée
Corps en pièces carbonisés
S’agitant frénétiquement forcenés
Et après bien après
Les gravats encore fumants
La faim
L’absence de la lumière
Des lambeaux de murs désorientés
Et le vent
Croisant aux ultimes fenĂŞtres
Orphelines de façades
Cours encore après les carreaux brisés des hier dévastés
Lancés comme des rasoirs
Dans l’air devenu bolide
3.
Horlogesque poésie rouillée de la conscience
Théâtre électrique
Quand gémissent d’égorgement les moutons
Sacrés simulacrons
Arme automatique
Tirant en rafales insouciantes
Ses théories tactiques insomniaques
Impacts ancrés
Les signes décillant de la mitraille
Sur le regard arriéré
Cri transcrit dans une marge inusitée du langage
Flux impur Ă tous
Babel !
4.
Il n’y a plus de chaîne
Toute la conscience
Concentrée
Dans un seul
MĂŞme
En exil en lui-mĂŞme
Je ne suis plus aucun homme
Car j’ai endossé le sort
De tous
5.
Lue
J’ai lu
La répugnante prose dévergondée
Les tableaux rupestres de mes songes
Des champs incultes où s’enracinaient stériles des squelettes comme des hameçons agrippants dérisoires crochets impuissants le dais du ciel
La rage féroce dans les regards démâtés de haine
Des survivants
Conspuant l’être de seulement encore pouvoir être
6.
Là gît
L’homme
Volcanique îlot solitaire
Surnageant périlleusement
Au beau milieu
De la multitude humaine
Bataillons porcins
7.
J’ai crevé mon regard dans l’abîme de la nuit
J’ai entrevu
Derrière ses bannes kaléidoscopiques
La chair dévastée du Dieu mort
Terre aride
Improbable désir de pierres dissolues
Au loin
Un peu en deçà l’horizon désert
Je pouvais
Des meurtrières gonflées que faisaient mes paupières asséchées
Percevoir nettement les éclats de la bataille et les rugissements des pillards les agonistiques gémissements des femmes profanées et de leurs progénitures avortées dedans leurs rêves
Mes narines hennissaient de dégoût en reconnaissant le parfum écoeurant des festins humains
Mes yeux pleurnichaient le vent rabattant sournoisement les fumées noires des dernières bourgades en immolation
Je pouvais par mes félinesques pupilles voir des loups des rapaces avides de charognes putréfiées des scorpions tapis dans les recoins reposants du sable de vastes bandes de rats cannibales et pouilleux mais d’hommes
.
Voilà ce qu’il y avait à voir
Je suis tombé à genoux priant de rages
Crispé sur mon arpent de sol ardent protégé par mon souffle
J’ai hurlé à la lune des testaments entiers de psaumes inédits parodiant des jets d’envies
Déjections de vies
Dédites
8.
Pour venir Ă eux
J’ai traversé des mers de déserts
Mangé des racines plus sèches que du bois mort
J’ai résisté aux mirages
Certains plus suaves que des lèvres avides d’aimer
Depuis le commencement de l’algèbre des corps
Il n’y avait tout autours
Que des cailloux agressifs entrecoupés d’entrechats hallucinatoires
Quelques lézards des scorpions pâles des vipères
L’envie se dévorant
La volonté vaincue et la défaite consommée
Dans l’orgueil victorieux de l’acète triomphant
Les paradis artificiels du jeûne
Et ceux interdits
Des jouissances de la mortification
L’extase
CoĂŻt sacramentel
9.
J’ai découvert l’Humain
Prostré sous les stalactites de la raison
En faisant tomber
Un Ă un
Les pans maladroitement peinturlurés
De ma conscience
Maintenant
Je puis revenir Ă eux
10.
Je ne me suis pas présenté comme un libérateur
Ni en annonçant un quelconque avènement
Mais sous la pourpre bannière de mon Dieu de souffrance
Ils n’ont vu que la bête écornant les peuples et ravageant la chair du monde
Ils se sont soumis à mes armées de colères
Car moi seul savait la soumettre
Nos rîtes sont magiques et cannibales
Nos cultes et nos encens
Livrent aux transes hypnotiques
Les meutes d’hommes
Et font apparaître en filigrane sur leurs faces déformées
Le visage grimaçant de souffrance
Du rut
Du Sauveur
Moi
Je suis
Le Grand Inquisiteur
11.
Ils croient
Ils croiront en notre Dieu
Parce qu’ils connaîtront la puissance de nos canons
Et ils auront peur
Et ils nous remercieront
De porter leur fardeau
De soigner leurs plaies
De caresser leurs chagrins
Par nos mains crues et sans conscience
Par notre cruelle volonté
Nous édifierons patiemment
Aux siècles des siècles
Le fragile édifice de l’Humain
Dérisoire ingouvernable fatras
12.
Je ne suis plus si semblable du reste des hommes
Nos étoffes ne sont pas filées aux mêmes métiers
Je n’aspire ni à la quiétude ni au confort
Mais aux rudes conditions d’une armée en manœuvres
Mes vers n’appellent pas d’applaudissement
Mais des jets de pierres des crachats des coups
Des pendez-le ! Au milieu des lamentables hourra !
13.
Ces poèmes
Je les dirais
Toutes mes partances
Je n’ai plus besoin de vos dieux
Ni de votre compagnie
J’ai vécu toutes les vies
Vu tous les cieux
Agrippé la totalité du temps dans chaque gouttelette d’instant
Sirotant l’existence amère
Fortune tout autant qu’infortune
Ses moindres moments
Jusqu’aux pires tourments
L’enterrement d’un Dieu
Que l’on croyait sien
Que l’on croyait immortel
Ma lanterne est éteinte
Fanée depuis longtemps
Mais je me suis fabriqué
Des yeux de chat
Et une ouĂŻe de chauve-souris
Puis surtout
Sur la nappe au pique-nique des étoiles
Il y a
Le grand festin insomniaque
De la lune
14.
Tu vois l’absence
La présence intime du manque
Touche l’inqualifiable sceau de l’exilé
Le désir nourrit de l’attente d’être satisfait
Délicieux supplice
De l’ironique démesure du vide
Sens l’axe
Vois-le
Ses angles abscons
Et leurs récifs aigus sur une crête venteuse de la conscience
Etre finitude désappointée
Réfléchie sur les granits étincelants
Des derniers souterrains increusés
De l’éternité
Immense dépotoir désaffecté de la matière
Aculturés
Les pilotes syphilitiques
Couchés au port asséché
Machines ignifuges
Surarmées âmes désâmées
Ces ministres apostats
15.
VoilĂ le beuglement des tambours
Majors leurs marches triomphales
Ecrasants de leurs plantes insensibles
Nos indolentes vestales sacrifiées
Scarifiées
Ventres en débords des coulures inhésitantes
Allant directement
Aux delta égoutiers
Fosses où décomposent
La morale et la pensée
16.
Je range
Je veux commencer Ă inscrire des souvenirs
Qui nous sont importants
Un homme Ă©tait lĂ
Expirant sa missive universelle
De ceux qui étaient pour ceux qui seront
Et par-delà sa chair putréfiant
Le frisson parcourant vibratile l’échine rauque
Face aux survivants paradoxaux des énigmes
Traque
Traque
Renifle
Souviens-toi
Sisyphe en ce temps-lĂ
Etait heureux
En son exil consenti
Grasseyant grinçant
Son alphabet dérisoire
Ses primitifs balbutiements
Résonnantes
Peintures de sang
Jusqu’aux infinis élancements
Flux électriques
Architecturant fumigènes
Le Cosmos
17.
Le crissement d’une flûte égratignant la nacre pastel du début du jour
Eveil déçu bras brassant le vide d’un marin assoiffé d’écume
Ventre en gargouille et crâne en compression
Coincé à l’immobile lupanar amoché des déboutés du port
Sur des paillasses pleines de poux et humides encore
D’étreintes fauvesques dégainées à la pièce
Cervelles vaines avinées d’opiaques millésimes
18.
Nous étions une rude bande de jeunes gens
Fines bouches fauchés et œil glauque chamaillant indélicats
Les frelatées prudes jeunes filles au bordel en campagne
A cent coudées du port un pied toujours clapotant l’océan
19.
A la vigie
Ca ballottait sévère
Plus d’un ainsi se prit à lancer
Vers l’horizon reposant
Son déjeuner
A l’assaut parabolique
Des airs
On ne craignait ni le fouet ni la potence
Juste
Effleurer
Les dorsales immenses
Des grands fauves humains
20.
Fixée
La règle du jeu
De tĂŞtard
Nous dormions tard
Nous jouions peu
Un peu
Sans jouissance
A décroisser des placards
A démâter des pneus
A autopsier des cafards
Et il court il court plein d’entrain
Ce buste scabreux aux antennes atterrées
Il fonce
Sur son ridicule
Demi train de pattes
Et éclate
Gluanteur tiédasse
Entre mon pied nu
Et le carrelage froid
21.
Il fulmine
Celui-lĂ Ă
TĂŞte de taureau
Et corps d’homme
Narines dilatées
Débordantes de vapeurs
Il se prépare menaçant
A charger
Le beuglement furieux
Du poète
Sur l’immensité sableuse
De l’arène de son pauvre cahier
22.
Je suis le corps
Qui dicte la lumière
Je tiens
Le registre des inscriptions
Au livre de la Vie
ICHTYOSE PI
19 juillet 2007 - 05:44
Prologue
Ici l’inventaire
Des mystères dissipés
Prématurément
- Nés trop tard
Nous n’étions déjà que des vieillards -
Et de ces enchères
On a retiré
Que du sel
L’amertume de l’écume
Son plus triste salaire
Celui
De la soif
1.
Celui qui
Il n’y a qu’un instant
Une fraction de celui-lĂ
Etait là était ailleurs
N’est déjà plus
Hic et nunc
Qu’une impulsion
Impudique électrique
Croisant aléatoirement
Par de lointains pacifiques indiens
Les schizoïdes élémentaires
Se déambulant
Par bribes et par vents
Amorphes cahots
Dans cette insalubre
Immature masure
Spirituelle
Une face
Inconnue de moi
Me fouille le regard
Me sonde le cœur
De son abîme
2.
Je te distingue
Frissonnant d’effroi
Ombre noire
Plus que noire
Dans la pénombre
Orpheline
De soleil
Comme de lune
Nuit aveugle
Je te distingue encore
Terrifié
Silhouette furtive
Fuyant dans le courant d’air
Des pensées grises du soir
Je te distingue enfin
Maudite face
Dans les colères sourdes
De la terre
Mutilée
Je te vois
Partout
Rapace avide de charognes
Survolant le monde
Martyrisé
Sinistre
Cavalier
Au voile de crĂŞpe noir
Juste arrivé
De la Vallée de l’Ombre de la Mort
3.
Au nombre sacrilège de l’âge des règnes ichtyoïdes
Privilège païen
La profanation du gouvernement des Ombres
Le fleuve
Héraclitéen
Il se pend
Vert de désir
Cette boue
Soudée aux pierres l’emprisonnant
Ces airs de goélette
Les gouailles de ces mouettes
Sur ces quais à jamais désorientés
Ferrés à fond de cale
L’âme dégueulée et le cœur en loques
Ce sont des colonies entières qui viennent les hanter
Du creux de leurs généalogies
Les lucides visages hallucinés
De ceux
Du ventre de la nuit
De ceux
Nés des averses de cendre
Et disparus avec elles
Leurs ciels sans sommeil
Et ils s’avancent
Longue multitude hagarde
J’ai lu leurs yeux
Et dedans
Toutes les visions de l’horreur
Ceux-lĂ reviennent
De la Vallée de l’Ombre de la Mort
Leurs larmes sont des roches arides
Leurs rires glacent l’âme
Une lame glisse gelant dans mon dos
J’ai froid j’ai peur
Et je tremble
Hurlant pour me rassurer
De longues litanies de sons inaudibles
Une nuit
Elle vient
Nuit de verre
Pluie de sang
La veille
Du soulèvement des Ombres
4.
Mon cerveau s’est couvert d’écailles
Sec comme un prêtre défroqué
Jamais désaltéré
D’ichor et de liqueurs interdites
Devenu ignivome
VoilĂ
Sa dictée incendiaire
Puisée dans les soleils en fusion
Des trous noirs de l’âme
5.
Il y eut un rĂŞve
Et puis un matin plein de mitraille
De froide réalité viandesque sur l’étal sanguinolent de l’aube
Shoot au réel pur des murs s’effondraient fracassés par les obus
Le hurlement de l’horreur effaçait muet celui des bombes et des rafales
Dans la concrétude crue d’un matin trop plein des rumeurs ferrailleuses de la guerre
Il y eut un rĂŞve
Et d’autres matins noyés de feu
Et qui puent
La charogne
A vous embaumer l’esprit
A vous embrumer ses plis
De maraudes insensées et de rictus grisâtres
Au fond des solitudes maniaques de la pensée cloîtrée dans les angles de la nuit
La longue longue nuit de l’éternelle boucherie
Expense
Crime primal
Vous embrasse vous ensuque l’âme
De volutes comme on noie un poisson
Dans une débauche d’eau-de-vie son plus intime poison
6.
VoilĂ
Entrez
Derrière la poussiéreuse arrière-boutique de la conscience
Bibliothèque sans plus de rayon laissée à l’abandon
Sans plus de faim ni de fin
Et vois
Vois la sombre farce carnavalesque et grotesque
Des ombres et de leurs masques réfléchissants
Vois
La cicatrice discrète saillant leur pommette et les angles cassants de leur regard
Le catalogue encyclopédique de leurs existences au sein d’énigmatiques confréries
Vois la terre ployer l’échine à se rompre
Et la lune rougir de ce dérisoire spectacle de désolation
Rugir montagnes et hurler typhons
Et tous les tremblements et les grondements
Les incendies les attentats les maladies le froid la faim la misère la gangrène et toutes les autres disgrâces
Vois
Il ne manque à cette insensée fresque
Que l’esquisse d’une esthétique
Lancée
Frêle vaisseau désarmé de sens
A l’assaut
De la fresque océanique
Les maelströms mugissants et inexplorables
Champs magnétiques du Cosmos
Vois
Ce visage sans ligne ni courbe
C’étaient les exsangues faces anonymes des prisonniers de l’exil
Moi
J’aspirais encore à croire dans le gouvernement des Ombres
Je hurlais Ă la tĂŞte sourde du monde
Mes mélopées d’insultes et d’espoirs désespérés
Ici l’inventaire
Des mystères dissipés
Prématurément
- Nés trop tard
Nous n’étions déjà que des vieillards -
Et de ces enchères
On a retiré
Que du sel
L’amertume de l’écume
Son plus triste salaire
Celui
De la soif
1.
Celui qui
Il n’y a qu’un instant
Une fraction de celui-lĂ
Etait là était ailleurs
N’est déjà plus
Hic et nunc
Qu’une impulsion
Impudique électrique
Croisant aléatoirement
Par de lointains pacifiques indiens
Les schizoïdes élémentaires
Se déambulant
Par bribes et par vents
Amorphes cahots
Dans cette insalubre
Immature masure
Spirituelle
Une face
Inconnue de moi
Me fouille le regard
Me sonde le cœur
De son abîme
2.
Je te distingue
Frissonnant d’effroi
Ombre noire
Plus que noire
Dans la pénombre
Orpheline
De soleil
Comme de lune
Nuit aveugle
Je te distingue encore
Terrifié
Silhouette furtive
Fuyant dans le courant d’air
Des pensées grises du soir
Je te distingue enfin
Maudite face
Dans les colères sourdes
De la terre
Mutilée
Je te vois
Partout
Rapace avide de charognes
Survolant le monde
Martyrisé
Sinistre
Cavalier
Au voile de crĂŞpe noir
Juste arrivé
De la Vallée de l’Ombre de la Mort
3.
Au nombre sacrilège de l’âge des règnes ichtyoïdes
Privilège païen
La profanation du gouvernement des Ombres
Le fleuve
Héraclitéen
Il se pend
Vert de désir
Cette boue
Soudée aux pierres l’emprisonnant
Ces airs de goélette
Les gouailles de ces mouettes
Sur ces quais à jamais désorientés
Ferrés à fond de cale
L’âme dégueulée et le cœur en loques
Ce sont des colonies entières qui viennent les hanter
Du creux de leurs généalogies
Les lucides visages hallucinés
De ceux
Du ventre de la nuit
De ceux
Nés des averses de cendre
Et disparus avec elles
Leurs ciels sans sommeil
Et ils s’avancent
Longue multitude hagarde
J’ai lu leurs yeux
Et dedans
Toutes les visions de l’horreur
Ceux-lĂ reviennent
De la Vallée de l’Ombre de la Mort
Leurs larmes sont des roches arides
Leurs rires glacent l’âme
Une lame glisse gelant dans mon dos
J’ai froid j’ai peur
Et je tremble
Hurlant pour me rassurer
De longues litanies de sons inaudibles
Une nuit
Elle vient
Nuit de verre
Pluie de sang
La veille
Du soulèvement des Ombres
4.
Mon cerveau s’est couvert d’écailles
Sec comme un prêtre défroqué
Jamais désaltéré
D’ichor et de liqueurs interdites
Devenu ignivome
VoilĂ
Sa dictée incendiaire
Puisée dans les soleils en fusion
Des trous noirs de l’âme
5.
Il y eut un rĂŞve
Et puis un matin plein de mitraille
De froide réalité viandesque sur l’étal sanguinolent de l’aube
Shoot au réel pur des murs s’effondraient fracassés par les obus
Le hurlement de l’horreur effaçait muet celui des bombes et des rafales
Dans la concrétude crue d’un matin trop plein des rumeurs ferrailleuses de la guerre
Il y eut un rĂŞve
Et d’autres matins noyés de feu
Et qui puent
La charogne
A vous embaumer l’esprit
A vous embrumer ses plis
De maraudes insensées et de rictus grisâtres
Au fond des solitudes maniaques de la pensée cloîtrée dans les angles de la nuit
La longue longue nuit de l’éternelle boucherie
Expense
Crime primal
Vous embrasse vous ensuque l’âme
De volutes comme on noie un poisson
Dans une débauche d’eau-de-vie son plus intime poison
6.
VoilĂ
Entrez
Derrière la poussiéreuse arrière-boutique de la conscience
Bibliothèque sans plus de rayon laissée à l’abandon
Sans plus de faim ni de fin
Et vois
Vois la sombre farce carnavalesque et grotesque
Des ombres et de leurs masques réfléchissants
Vois
La cicatrice discrète saillant leur pommette et les angles cassants de leur regard
Le catalogue encyclopédique de leurs existences au sein d’énigmatiques confréries
Vois la terre ployer l’échine à se rompre
Et la lune rougir de ce dérisoire spectacle de désolation
Rugir montagnes et hurler typhons
Et tous les tremblements et les grondements
Les incendies les attentats les maladies le froid la faim la misère la gangrène et toutes les autres disgrâces
Vois
Il ne manque à cette insensée fresque
Que l’esquisse d’une esthétique
Lancée
Frêle vaisseau désarmé de sens
A l’assaut
De la fresque océanique
Les maelströms mugissants et inexplorables
Champs magnétiques du Cosmos
Vois
Ce visage sans ligne ni courbe
C’étaient les exsangues faces anonymes des prisonniers de l’exil
Moi
J’aspirais encore à croire dans le gouvernement des Ombres
Je hurlais Ă la tĂŞte sourde du monde
Mes mélopées d’insultes et d’espoirs désespérés
NUITS REPTALES
18 juillet 2007 - 03:01
Prélude.
La nuit
Lorsque
Ses silences
Ses sens les siens
Ces sens sans silence
Ses petits seins aériens
Pèsent caresseusement
Sur la ville
Et en font taire
Ses rumeurs écœurantes
Lorsque
Les néons cinglés dilués
Chassent les hordes monstrueuses
Lorsque
Tapies dans les entresols
Des pulsions organiques
Maintenant jaillissantes
Les ombres extirpées
Camouflent les gémissements
Les souffrances
Des typons sanguins décousus
Des cœurs disloqués
Gravats moléculaires
Embourbent les errances
Désespérées
Des tumeurs insomniaques
La nuit
La sienne
Sa dernière réitérée sans fin
Cycle Ă perte de vue
Faisceau de traverses
Dans lequel l’être se disperse
Ces nuits
Dans lesquelles
Lui reste bloqué
Retourné en lui-même
Deviennent l’Eternité
Dynamitée
1.
Une nuit
Autre identique défectueux
Il ne dormait plus
La rue l’appelait
Insatiable
Humide
Et froide
En elle
Marcher traîner ramper
Marcher
Dans la rue
Dans Paris
Dans l’orifice claustrophobe de la nuit
Pour ne plus sentir l’identité qui s’accélère s’emballe s’expulse d’elle-même s’incontrôle s’implose
Pour ne plus qu’elle le dépasse le rattrape
Qu’un unique réceptacle
De l’unique torsion
Pulsion fondamentale
De la sève initiale
Qui s’évade par le fil de l’air découpé
De la sordide réalité des bombes d’ombres
En fuyant dégoulinant fluidesquement
Couleur mouillée collant à l’œil
Comme une cicatrice floue
Dans la lumière de la nuit
Comme dans l’antichambre de la ville
2.
Après l’entrée fracassante
Dans l’univers sordide de la nuit
Si solide
Ce nuage obscur
De l’esprit et du désir
Les fantasmes se déploient
Luttant sans quartier rue par rue
Contre les bandes de cauchemars sanglants
Avec l’aube le carnage enfin s’achève
Et comme vient le jour
L’autre - à côté de l’autre à côté de l’autre en file à côté dans la division infinie de l’espace en myriades de points-trous-noirs pièges de la pensée - qui s’endort enfin
Autorise l’émergence impatiente de la lumière
3.
Les ombres ne le suivent pas là où l’autre s’exile de lui-même
Non parce qu’il y a trop de lumière
Mais parce que la nuit est trop profonde
Sans espoir d’y faire naître le jour
4.
Ce regard qui ne voit pas ne regarde nulle part
Juste un invisible point de fuite
Quelque part derrière la mémoire
5.
Commence alors lente désintégration
Démantelage de l’esprit
Peu Ă peu
Comme la fumée noie le cerveau
Disloque l’identité
En myriades novæsques
Dressant le dragon ironisant
Dissipant les nuées cyniques
Atomes insomniaques ionisés
Lancés aléatoirement vers l’infini
6.
Et l’ombre alors regarde les ombres des autres ombres
Ceux qui sont terrés et meurent encore d’autres
Derrière les rideaux pourpres des ghettos insomniaques
7.
Les neurones s’enchevêtrent froissés dans le noir-gris du froid
La pensée trotte explosée en fantômes incandescents
Décharges effrénées hurlant sourdement les cris du soir
8.
Loin dans l’ombre
Se terre la lumière
Elle se prépare à percer
Jaillir
Comme une étoile pique la nuit
9.
Absurde absence de la substance
Qui seule emporte le temps en fumée
Dressant en statues de cristaux de saphirs
Le corps sublime de la femme
Dans la stupéfaction de l’attente
10.
Les images se superposent comme se posent les oriflammes
La clarté perce l’ombre comme la cruauté lacère le réel
Dans la nuit sombre dévorée par les flammes
11.
Déstructuration de la nuit
Enveloppée de senteurs lointaines
Dans l’ombre abstraite du réel
Captant les ondes
De la fusion du monde
Futurible et abject
12.
O l’ovale des yeux arrachĂ©s dĂ©gorgĂ©s crachĂ©s lĂ
Las d’insomnie d’avoir trop regardé à s’être brûlé furieusement
Les éclats de fers aveuglant feu vif des nuits sans sommeil
Epilogue
Désaffection de l’esprit
Les nuits d’effroi sans personne
Seules et noires et froides
Sans quelqu’un pour simplement être
Sans étoile qui se vampirise peu à peu
Sans chancellement de l’esprit
Sans espoir qui fait vaciller chavirer irrémédiablement la raison
Sans les dédains des ratages
Sans rien d’autre que l’absence
Que l’attente du jour
Qu’il vienne
Enfin
Qu’elle se termine à la fin
Cette éternelle nuit explosée
Abominable miracle
La nuit
Lorsque
Ses silences
Ses sens les siens
Ces sens sans silence
Ses petits seins aériens
Pèsent caresseusement
Sur la ville
Et en font taire
Ses rumeurs écœurantes
Lorsque
Les néons cinglés dilués
Chassent les hordes monstrueuses
Lorsque
Tapies dans les entresols
Des pulsions organiques
Maintenant jaillissantes
Les ombres extirpées
Camouflent les gémissements
Les souffrances
Des typons sanguins décousus
Des cœurs disloqués
Gravats moléculaires
Embourbent les errances
Désespérées
Des tumeurs insomniaques
La nuit
La sienne
Sa dernière réitérée sans fin
Cycle Ă perte de vue
Faisceau de traverses
Dans lequel l’être se disperse
Ces nuits
Dans lesquelles
Lui reste bloqué
Retourné en lui-même
Deviennent l’Eternité
Dynamitée
1.
Une nuit
Autre identique défectueux
Il ne dormait plus
La rue l’appelait
Insatiable
Humide
Et froide
En elle
Marcher traîner ramper
Marcher
Dans la rue
Dans Paris
Dans l’orifice claustrophobe de la nuit
Pour ne plus sentir l’identité qui s’accélère s’emballe s’expulse d’elle-même s’incontrôle s’implose
Pour ne plus qu’elle le dépasse le rattrape
Qu’un unique réceptacle
De l’unique torsion
Pulsion fondamentale
De la sève initiale
Qui s’évade par le fil de l’air découpé
De la sordide réalité des bombes d’ombres
En fuyant dégoulinant fluidesquement
Couleur mouillée collant à l’œil
Comme une cicatrice floue
Dans la lumière de la nuit
Comme dans l’antichambre de la ville
2.
Après l’entrée fracassante
Dans l’univers sordide de la nuit
Si solide
Ce nuage obscur
De l’esprit et du désir
Les fantasmes se déploient
Luttant sans quartier rue par rue
Contre les bandes de cauchemars sanglants
Avec l’aube le carnage enfin s’achève
Et comme vient le jour
L’autre - à côté de l’autre à côté de l’autre en file à côté dans la division infinie de l’espace en myriades de points-trous-noirs pièges de la pensée - qui s’endort enfin
Autorise l’émergence impatiente de la lumière
3.
Les ombres ne le suivent pas là où l’autre s’exile de lui-même
Non parce qu’il y a trop de lumière
Mais parce que la nuit est trop profonde
Sans espoir d’y faire naître le jour
4.
Ce regard qui ne voit pas ne regarde nulle part
Juste un invisible point de fuite
Quelque part derrière la mémoire
5.
Commence alors lente désintégration
Démantelage de l’esprit
Peu Ă peu
Comme la fumée noie le cerveau
Disloque l’identité
En myriades novæsques
Dressant le dragon ironisant
Dissipant les nuées cyniques
Atomes insomniaques ionisés
Lancés aléatoirement vers l’infini
6.
Et l’ombre alors regarde les ombres des autres ombres
Ceux qui sont terrés et meurent encore d’autres
Derrière les rideaux pourpres des ghettos insomniaques
7.
Les neurones s’enchevêtrent froissés dans le noir-gris du froid
La pensée trotte explosée en fantômes incandescents
Décharges effrénées hurlant sourdement les cris du soir
8.
Loin dans l’ombre
Se terre la lumière
Elle se prépare à percer
Jaillir
Comme une étoile pique la nuit
9.
Absurde absence de la substance
Qui seule emporte le temps en fumée
Dressant en statues de cristaux de saphirs
Le corps sublime de la femme
Dans la stupéfaction de l’attente
10.
Les images se superposent comme se posent les oriflammes
La clarté perce l’ombre comme la cruauté lacère le réel
Dans la nuit sombre dévorée par les flammes
11.
Déstructuration de la nuit
Enveloppée de senteurs lointaines
Dans l’ombre abstraite du réel
Captant les ondes
De la fusion du monde
Futurible et abject
12.
O l’ovale des yeux arrachĂ©s dĂ©gorgĂ©s crachĂ©s lĂ
Las d’insomnie d’avoir trop regardé à s’être brûlé furieusement
Les éclats de fers aveuglant feu vif des nuits sans sommeil
Epilogue
Désaffection de l’esprit
Les nuits d’effroi sans personne
Seules et noires et froides
Sans quelqu’un pour simplement être
Sans étoile qui se vampirise peu à peu
Sans chancellement de l’esprit
Sans espoir qui fait vaciller chavirer irrémédiablement la raison
Sans les dédains des ratages
Sans rien d’autre que l’absence
Que l’attente du jour
Qu’il vienne
Enfin
Qu’elle se termine à la fin
Cette éternelle nuit explosée
Abominable miracle