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GUILLAUME Alain

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Publications sur Toute La Poésie

rencontre un couple

04 juin 2009 - 02:56

rencontre un déjà vieux couple
avec des tetes empâtées
de mari et femme
devenus
que je connais de vue
depuis trente ans
quand on leur donnait
amants
le soleil en décapotable
sur la radieuse milky way de l'expansion

le mouvement s'est ralenti
ils ont "pris de la surface"
semblent a l'âge enlisé
avec des problemes
de transmission
d'héritages
on les dirait
aerant cette maison
qu'ils ouvrent les derniers
volets
d'un grincement qui se fige
sur un avenir off limits
qui veut triompher des ombres


si ca pouvait demeurer
qu'un contraste
un decalage temporel
melancosouriant
a la Sempé
je vous en ferais un dessin
si j'avais la main
mais c'est le monde
dans sa terrible evidence
qui n'avance pas
qui se repète

avec ses crepuscules qui vous ensablent
plus vite qu'on croyait

la vie
elle reste au galop
sur les placards publicitaires

moments rares

23 mars 2009 - 02:47

a se coucher tard
on chope des instants bizarres
enfin
inattendus

schloc!

plus une veilleuse
soufflées les ondes
noir total
alors flamme de briquet/compteur
dooooooucement le renclencheur
et niet
point de lumière n’est
panne de secteur unilatérale

tâtonements et ténèbres
j’entrebaille la porte d’entrée
confirmation du blackout
silence
a deux heure du mat
la rue découpe
des tranches d’ombre et d’argent
un souffle
une main de magicien
a tout Ă©teint
les morts du voisinage
se sont apercus de rien

je retâtonne les ténèbres
me cogne a un coin de table
retrouve mon whyski
et m’abats sur une chaise
dans la plus voluptueuse
des paix
moments rares a faucher
dans le silence débité binaire au tac /tac
electrique d’une pendule

bien sûr
je vous vois venir
autant que vous me voyez arriver
il va enchainer
c’est couru
sur des morbideries faciles
qui finissent par lasser

eh bien non

et pourtant
j’ai tous les éléments contre moi
le décor complote
les irritantes secondes
a la pendule electrique
l’obscurité entière
qu’a bombardé les toits
les cheminées
d’une déflagration silencieuse
et me laisse en bénédiction
deux rais de nickel
par la véranda
et en main
de quoi m’allumer

Ă´ combien non

jamais plus apaisante des solitudes
en cadeau
depuis quelques mois
et quelques couloirs d’hosto
lâché qu’il me soit
ca se refuse pas

jamais
je changerais
cette descente
cet atterissage
de grâce et de trêve
de plenitude et d’armistice
ou l’on n’a plus peur
du pire
(le temps la maladie)
ses mille gueules inavouables
insoupçonnées
insoupçonnables

contre un séjour au soleil
aux secheylles
ou a Marrakech

tac /tac /tac/ tac/tac/

ça pourrait s'arręter comme ca

14 mars 2009 - 12:11

sur un livre ouvert
de Carson Mc Cullers
a part une bio
en dos de couverture
je connais pas grand chose d’elle
mais c’est mieux comme ça
je garde mieux
plus vive
la silhouette
d’un être fragile et singulier

ou Pedigree de Modiano
que je relis une fois fini
comme si il me fallait a tous prix
ressauter dans le manège
aux envoutements
aux entĂŞtements
me fallait encore ma dose
de clairs-obcurs et d’obsession
de mystères et ombres
infinies d’années noires

ou les poemes a Lou

“Houhou la très gentille
Est morte entre des draps très blancs
Pas seule dit Bebert dit l’Anguille
Narcisse et Hubert le merlan
Près d’elle faisaient leur manille”

on s’en lasse pas

ça pèse pas

“Les yeux dansants comme des anges
Elle riait elle riait
Les yeux très bleus les dents très blanches
Si vous saviez si vous saviez
Tout ce que nous ferons dimanche”

musicien hors pair
l’Apollinaire


oui ca pourrait finir comme ça
a la clope fatale
en contemplation
de petits miroirs
qu’essayent d’accrocher
du ciel ou des tenebres
deux trois éclats de vérité

y a des morts plus brutales
ou infiniment
raffinement plus lentes
des pas enviables
j’écarte/évite
mĂŞme en rĂŞve

mais ca pourrait finir comme ca
ca s’invite
comme un oiseau
piégé par le plafond
que t’arrive pas
plus effrayé que lui
a delivrer d’un piege de rideaux


ca pourrait finir comme ca
pas très heroique
en repicorant/clopant
dans trois bouquins Ă©pars
aux alentours du cendrier
des becquées
de musique

y a morts plus brutales

mais comment leur dire

10 mars 2009 - 11:34

des couples empesés
avec/sans enfants
regagnent leur dimanche soir
d’une nonchalance résignée
tristes/gais
fatalistes/joyeux
enjoués/inquiets
maussades
selon
comme je regagne mon dimanche soir

le ciel tire encore
une plaque d’hiver et d’étain
et je sais pas quoi
leur souhaiter
je sors de chez mon dealer

rien sans doute
mais c’est pas sûr
dix vingt ans
moins peut-ĂŞtre
et c’est suffisant
pour pas parler
la mĂŞme langue

la bonne confiture marocaine
j’y ai pas touché depuis quatre mois
pas que j’y pensais pas
des soirs y avait autant de chevaux
que sur le papier peint
qui rigolaient
démultipliés en diables
insolents caracolant
qu’est-ce que t’attend le mort?
tu la veux ou pas
franchir une fois
la colline
et ce qui au-delĂ 
reste de steppe
oh le mort on te cause!
disaient
les autant de chevaux
que sur le papier peint

hier soir
ils sont juste hennis
un plus fort

et contre tous sensement avis
et des plus experts
(comprendrais jamais que l’on veuille
nous sangler d’assistance forcée
a l’ennui
nous empêcher d’arrêter
quand on le veut
le chrono)
on ironise/ricane
sur les implacables pisses froid
les glaciaux hygiénojansénistes
qui voudraient
tout nous interdire
rapporteurs en statistiques fatales
on s’entend juste d’un rire
avec mon dealer
qu’est comme moi
ni plus
ni moins
accroc a la roulette
du briquet magique
et masque d’un sarcarsme
soufflé sous le tapis
un ticket de train d’enfance

on s’est juste entendu d’un rire

mais je sais pas comment
a ces couples empesés
avec /sans enfants
a la nonchlance résignée
leur dire
en sortant de chez mon dealer
l’irréparable gouffre qui les éloigne
les mensonges patients
et las
qui s’accrochent a leurs pas
quand leur/la vie avance pas

en sortant de chez mon dealer
j’ai une envie forte
de baiser
comme les autant de chevaux
que sur le papier peint
avec une joie brusque
féroce
mutante
après quatre mois d’isolement
et d’enclos
mais je renonce au volant
et rentre en marchant
sous la plaque
d’hiver et d’étain

comment leur dire
en sortant
de chez mon dealer
mais comment leur dire
quand déjà
ralentissent en silence
au bout du dimanche
sans passer la colline
et ce qui devait
au-delĂ  rester de steppe
les autant de chevaux
que sur le papier peint

je vous ecrit

02 mars 2009 - 01:33

je vous ecrit
d'une place
ou d'une rue d'italie
d'il y a trente
quarante glorieuses
dans une ville
une autre

je dis italie
parce que c'est joli
un mot qui coule trois notes
d'un ciel innasombri
avec des dimanches Ă©tendus sur l'avenir
de l'azur publicitaire
des villes moins peuplées
des dimanches d'aout et d'autoroute
que découpe insolent
le klaxon d'un "fanfaron"
un invincible
un aspergé
un croyant solaire
entre les mouettes
et les glaces Motta

pas comme par ici/maintenant
tous plus ou moins sur la jante
avec des sourires de serrure
et d'hiver
pour cacher les moues amères
a subir les assauts les alarmes
le dernier trou
dans la coque de l'occident
sous un ciel
que ramenent des convois

s'il est pas encore over
le game
il est bien enrhumé
et pas le coeur au j'té de hanches
sur rock around the clock

des victimes discrètes
sans statistiques encore
derniers jetons
au bout de la roulette truquée/détraquée
s'affaissent tout au long des flux
du jour la nuit
des armes se retournent
en faits et feux divers
de plus en plus nombreux
chez les qui peuvent plus
regarder ce que deviennent
les derniers jours
qui devaient s'allonger
d'une frontière heureuse
a un ciel immobile

d'autres
beaucoup
d'armes
se retournent
se braquent en craquant
etincellent
aux aboiements aux appels
miliciens
aux gorges tendues
des cris conjuratoires
vers un ciel trop immobile

y a une roue
une grande
dentée
noire
qui miaule et crisse
lentement sur son axe
s'impatiente
pas assez vite
pour elle
la mort/la vie




je la sens pas




je vous ecrit
d'une place ou rue d'italie
dans une ville
une autre

je dis italie
parce que c'est joli
un mot qui coule trois notes
d'un ciel innasombri