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Publications sur Toute La Poésie

Effacer une étoile

28 octobre 2007 - 01:59

Pour effacer une étoile
prendre une larme
ou deux ou trois
selon l'envie
la déposer
sur un coeur en chiffon
et frotter
frotter
frotter
jusqu'à user un coin de ciel

Assis à l'ombre d'un arbre

26 octobre 2007 - 11:22

Couché à l'ombre d'un arbre
on peut laisser passer les heures sans craindre d'avoir à les rattraper.

C'est tout ce que je pensais
couché à l'ombre d'un arbre.
Il y avait l'odeur verte de l'herbe
des fourmis qui couraient chargées des miettes des restes de mon repas
pain
tomates
fromage
100 000 bestioles plus ou moins affairées
qui couraient
couraient
couraient plus ou moins vite.

Il y avait
des petits bouts de branches aux formes tarabiscotées
pour embêter les fourmis
qui couraient
couraient
couraient
une abeille
qui chatouillait mes oreilles
et l'odeur verte de l'herbe.

Il y avait
un souffle de vent
chargé de menthe et de muguets
un chien qui aboyait
et un bruit de vélomoteur
qui ne dérangeaient pas les fourmis
qui couraient
couraient
couraient
ni l'abeille
qui chatouillait mes oreilles
et l'odeur verte de l'herbe.

Il y avait un bon moment que j'étais là
couché à l'ombre d'un arbre
laissant passer les heures sans craindre d'avoir à les rattraper.
Il y avait un bon moment
et du sommeil dans mes paupières.

Il y avait des paquets de milliers d'années sous ma tête
et je me sentais bien riche.

Le poids des corps

08 juin 2007 - 07:37

doux rivage
tes bras

aux ailes de tes lèvres
l'oiseau s'est tu

peaux brûlées suspendues
à l'ombre de nos silences
les éclats d'étoiles endormies

la force évanescente
des rêves n'est rien
sous le poids de nos corps

et nos lointains espoirs
ne font silence au fond
qu'immergés dans l'instant




puisque le ciel sommeille
que la terre nous voit naître

Déclaration galante

07 juin 2007 - 08:18

Permettez- moi, chère amie câline
en cette confession intime
vous faire part de mes élans
à votre égard, évidemment.

La vie sans vous me devient fade
votre goût s'écoule alors en cascade
au plus profond des interstices
de ma carcasse au supplice.

Votre présence m'est un baume
un onguent rare et nécessaire
qui sait remplir de ses arômes
les recoins de mon planisphère.

Je veux encore laisser mes regards
s'appuyer sur les collines d'ivoire
aux flancs desquelles sont à cueillir
les plaisirs de vos territoires

M'immiscer de mes appendices
en ces terres hospitalières
chatouiller l'épicentre propice
aux éclats sismiques de vos chairs.

Je veux, comme remède à ma faim
les miettes arrachées aux heures
le pain entier du jour blond
que vous pétrissez de vos mains

Extraire des fruits de saison
les liqueurs et les tannins
que nos humeurs au diapason
s'échangent de la bouche aux reins.

Au delà même du corps
qui pourtant brûle, me dévore
je me délecte de votre âme
en cela j'aime la femme.

J'aime en vous le blanc et le noir
la façade et le fond des tiroirs
la délicate sensibilité
les colères sanguines

L'enfance qui ne s'est pas tue
et dont débordent vos yeux nus
le rire et les larmes égarés
que vous semez sur l'avenue.

Comprenez, ma douce copine coquine
que ces formules alambiquées
n'ont finalement pour but ultime
que de pouvoir vous susurrer

Deux mots que j'ai décidé de poser
sur vos lèvres du bout des miennes

Je t'aime.


Pour Esen