S86
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Publications sur Toute La Poésie
Classe de mer
19 mai 2012 - 11:09
J’espère que pour vous tout va bien.
Ici j’ai respiré dans la boue, vomis dans les éclaboussures.
Mes amis m’encouragent à boire souvent de l’eau et à ne plus me laisser aller à la panique.
Mais je suis loin de vous et je ne trouve pas dans les regards des adultes qui nous encadrent, la faiblesse qu’il y a dans les votres.
Il n’est pas trop tard pour venir me chercher.
Hier l’océan a eu raison de mes chaussures, elles ne veulent plus sécher – on nous a parlé de la culture des huîtres, je ne me souviens pas de grand-chose, si ce n’est qu’elles grandissent dans des cages et qu’on les laisse la nuit.
Adam n’est pas revenu…J’ai demandé aux autres si on avait retrouvé ses doigts…Sans succès.
Ici c’est vraiment dangereux, je ne vous mens pas !
Cela fait maintenant neuf jours que je suis parti et je n’ai toujours pas été aux toilettes, il y a la queue devant sa porte tous les soirs, des filles commencent à avoir leurs règles, elles paniquent et jettent leurs culottes un peu partout.
Suite de classe de mer
Ici j’ai respiré dans la boue, vomis dans les éclaboussures.
Mes amis m’encouragent à boire souvent de l’eau et à ne plus me laisser aller à la panique.
Mais je suis loin de vous et je ne trouve pas dans les regards des adultes qui nous encadrent, la faiblesse qu’il y a dans les votres.
Il n’est pas trop tard pour venir me chercher.
Hier l’océan a eu raison de mes chaussures, elles ne veulent plus sécher – on nous a parlé de la culture des huîtres, je ne me souviens pas de grand-chose, si ce n’est qu’elles grandissent dans des cages et qu’on les laisse la nuit.
Adam n’est pas revenu…J’ai demandé aux autres si on avait retrouvé ses doigts…Sans succès.
Ici c’est vraiment dangereux, je ne vous mens pas !
Cela fait maintenant neuf jours que je suis parti et je n’ai toujours pas été aux toilettes, il y a la queue devant sa porte tous les soirs, des filles commencent à avoir leurs règles, elles paniquent et jettent leurs culottes un peu partout.
Suite de classe de mer
Brouillon d'une énième mort
14 mai 2012 - 12:55
Là tes regards ne sont déjà plus pour moi – glissés dans l’ouverture de la porte, je les vois portés, noisettes de l’automne mûr, sur le col d’un homme brun, petit, merdique comme tes goûts musicaux.
L’ampoule a plus que jamais posé sa lueur froide des matins noirs, nauséeuse rivée à la cuvette des chiottes, au cri du ventre, l’appel à l’aide dans le jour qui se lève encore.
Tu me traites comme une merde et je suis béat d’amour vaseux.
Les nuées sombres se vautrent dans mes malaises d’écume.
Il n’y a plus que leurs bruits dans la pièce, plus un cri, juste les exhalations d’un condamné à respirer les souffles des mouches à mort.
Posé sur le tapis, un alligator de salon enlaissé à la tv et aux clopes, voué à essayer de t’arracher les jambes, défoncer le mobilier, mais incapable de se foutre par la fenêtre.
http://www.ectoplasm...ne-enieme-mort/
L’ampoule a plus que jamais posé sa lueur froide des matins noirs, nauséeuse rivée à la cuvette des chiottes, au cri du ventre, l’appel à l’aide dans le jour qui se lève encore.
Tu me traites comme une merde et je suis béat d’amour vaseux.
Les nuées sombres se vautrent dans mes malaises d’écume.
Il n’y a plus que leurs bruits dans la pièce, plus un cri, juste les exhalations d’un condamné à respirer les souffles des mouches à mort.
Posé sur le tapis, un alligator de salon enlaissé à la tv et aux clopes, voué à essayer de t’arracher les jambes, défoncer le mobilier, mais incapable de se foutre par la fenêtre.
http://www.ectoplasm...ne-enieme-mort/
Dans le pif
07 août 2011 - 10:50
Des bien-pensants, des amateurs de modélisme, des commerciaux, des magasiniers, tels étaient les frères que je m’assignais tête baissée.
Je buvais des verres, riais pour faire plaisir, jouais en groupe au quinté, regagnais ma prison.
Le soleil n’avait plus la même allure, il s’éteignait brusquement et c’était la nuit – une étoile dans le lampadaire, un fleuve dans le caniveau – je tentais de trouver du beau dans cette belle saloperie pendant le trajet jusqu’à chez moi.
La promenade et ses vendeurs à la sauvette, ses gens sans sel, mutaient de places en choisissant leurs jours pour happer mon regard ou me laisser face vers trottoir, toujours le même. La loterie de la mort quotidienne. >>>
Je buvais des verres, riais pour faire plaisir, jouais en groupe au quinté, regagnais ma prison.
Le soleil n’avait plus la même allure, il s’éteignait brusquement et c’était la nuit – une étoile dans le lampadaire, un fleuve dans le caniveau – je tentais de trouver du beau dans cette belle saloperie pendant le trajet jusqu’à chez moi.
La promenade et ses vendeurs à la sauvette, ses gens sans sel, mutaient de places en choisissant leurs jours pour happer mon regard ou me laisser face vers trottoir, toujours le même. La loterie de la mort quotidienne. >>>
Bout de bois
29 juillet 2011 - 09:00
[Spam]
L’époque est dure comme la potence
Poteau imputrescible érigé
droit comme une tige figée
saignées à mort
le con vers le ciel porc
ELLES griffent tignasses transes
tignasses putrides/rances
offertes aux corbeaux rieurs
jetées en pâture
à faire peur
aux plus durs et aux poux
[/Spam]
L’époque est dure comme la potence
Poteau imputrescible érigé
droit comme une tige figée
saignées à mort
le con vers le ciel porc
ELLES griffent tignasses transes
tignasses putrides/rances
offertes aux corbeaux rieurs
jetées en pâture
à faire peur
aux plus durs et aux poux
[/Spam]
Pipiroom
27 juin 2011 - 11:38
J’habitais devant une usine, mes fenêtres bordaient ses cheminées.
La nuit, je pissais souvent par ma fenêtre en la regardant combler l’horizon.
Derrière ses vitres grasses, des ombres fugaces (sûrement des extraterrestres) s’agitaient avec les rayons de ma lampe au travers des rideaux.
Tous les moteurs dormaient mais les silhouettes s’évanouiraient aux premiers coups des marteaux-tambours.
Incapable d’éteindre la lumière, je pissais aussi profond que la pluie.
Couvert par le bruit d’un avion clignotant dans un nuage, je fracassais le béton et la voisine jouissait.