La libellule et la coccinelle
Une demoiselle des eaux
Belle comme le jour
Se mirait dans les flots
De l’étang de son séjour.
Une coccinelle replète
Vint à passer lourdement
À ses côtés, s’arrête
Pour l’admirer un temps.
La star se pavane
Et montre son corps de belle
À la pauvre coccinelle
Qui était déjà fan.
« Un jour je serai comme elle »
Se dit la coccinelle.
Elle se lance dans un régime
Afin d’être aussi « slim »
Que la libellule.
Mais cette émule
Fit tant et si bien
Qu’elle mourut d’inanition
Avec, il m’en souvient,
La même constitution.
Moralité :
Quand tu es ronde et replète
Évite les stars anorexiques
Préfère les stars boulimiques
Tu ne mourras pas parfaite.
Yves Le Guern
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La libellule et la coccinelle
22 avril 2011 - 05:26
La mite et le pull-over
20 avril 2011 - 08:46
La mite et le pull-over
Une mite avait élu domicile
Dans un pull-over
De douce laine de mohair
Et trouvait la vie facile.
Le pull était confortable
La pitance assurée
La compagnie agréable
Le pull étant muet.
Mais le temps qui fuit
Fait que la mite
Se reproduit
Et sans aucun mérite
Voilà toute une colonie
Qui dévore le pull
Et son économie
Sans d’autre scrupule
Que de croitre vaille que vaille
Encore et encore
Jusqu’à ce que le chandail
Fut bientôt mort.
Moralité :
A la limite,
Il en va des humains
Comme des mites
Quand il y en a qu’un, ça va
C’est quand il y en a
Plusieurs que ça craint.
La fontaine et le verne
16 avril 2011 - 06:55
La fontaine et le verne
Un beau verne
Les pieds dans un ruisseau
Raillait continuellement
Une pauvre fontaine
Qui pleurait un filet d’eau.
L’aulne pensait avoir éternellement
De l’eau à profusion
Aussi se moquait-il à foison
De la fontaine qui pleurait.
Mais un été de sécheresse
Le ruisseau se tarit
Laissant l’arbre en détresse
Et les feuilles flétries.
La fontaine coulait encore
Et compatissante
Proposait son onde rafraichissante.
Mais ce pauvre butor
Rétorquait que jamais
Au grand jamais
Il ne boirait de son eau,
Fût-il à l’agonie.
Ce qui fut bientôt
Chose faite et le verne
Tandis que la fontaine
Pleurait toujours son ami
Devint aussi sec
Qu’il avait été infect.
Moralité :
Dans la vie, comme le verne
On ne doit jamais dire : « Fontaine,
Je ne boirais pas de ton eau »
Tout comme Yves Le Guern
Au bon monsieur de La Fontaine
S’en va boire ses mots.
La poule et le ver
12 avril 2011 - 05:52
La poule et le ver
Un ver, nu comme lui-même
Dans le plus simple appareil
Sortit de terre où l’on sème
Sous le bec outragé et vermeil
D’une poule emplumée.
Aussitôt cette pudibonde
Recouvre effarouchée
Ses yeux de l’immonde
Scène qui s’offre à elle
Et s’adressant au lombric
Le tance vertement de son aile :
« Que vous prend, dit cette hystérique,
De vous présenter à moi
En cette tenue qu’Ève et Adam
Étrennèrent autrefois ? »
Le pauvre ver, inconvenant
Est bien incommodé
De répondre à la prude
Se tortille et veut s’en retourner
Tout honteux d’où il vient quand Gertrude,
La fermière, prend soudain
La poule dans ses mains
Lui tord le cou, la tue
Et la plume dans le même temps,
La laissant aussi nue
Que le ver l’était avant.
Moralité :
Si la nudité du corps
Choque la dame,
Celle de l’âme,
L’est bien plus encore.
L’autruche et l’escargot
10 avril 2011 - 05:21
L’autruche et l’escargot
Une belle autruche
Au plumage froufroutant
Bourdonnant comme une ruche
S’affairait au printemps.
La voyant si agitée
Un paresseux escargot
L’entretint de ces mots :
« Que vous prends de quitter
Le repos et de tant courir ?
Avez-vous quelques périls
À éviter ou bien à fuir ? »
L’oiselle battant des cils
Le poumon palpitant
Lui répartit que le printemps
Était là et qu’il fallait d’urgence
S’agiter dans tous les sens,
Mais qu’elle ne savait pas
Pourquoi elle faisait cela.
Arriva soudain un loup
Cherchant aventure
Avisant un bon coup
Savourant d’avance sa nourriture.
Devant le danger,
L’autruche cache sa tête,
Et l’escargot étonné
Lui demande le fait.
« Si je ne vois plus le loup,
Répondit-elle, je suis cachée
À ses yeux et du coup
Il ne peut plus m’attraper. »
Devant tant d’innocence
L’escargot soupira
Après tout quelle importance
Si elle fait l’objet d’un repas ?
Et rentrant dans sa coquille
Reprend son somme et roupille.