matty

Métro, boulot, dodo

Noire
L’acteur somnole encore,
Espérant quelques minutes de grâce.
Puis vient l’inévitable
Réveil brutal du lundi.

Il se lève juste à temps,
Sans véritable retard, mais sans empressement.
S’habille, se prépare à la parade,
Allez! Le bal quotidien commence,
Préparant ses simagrées pour l’assemblée,
La question : Y croiront-ils?

Ronde
Une seconde passe,
Puis deux,
Se transforment en minutes,
En heures,
En jours,
En années.

L’acteur vieillit,
Son personnage mûrit, se complexifie,
Il confond maintenant son maître.

Pause
Puis un jour,
Croulant sous le poids,
L’acteur s’admet sa supercherie,
Regrette le temps passé.

Et si seulement…
Mais admettons…
Vous ne comprenez pas…

Soupir
Bien voilà, le vieux bougre,
Trop peu, trop tard,
Danse maintenant avec les vers,
Oublié sous son masque immuable.

Mathieu Bernier

Il y a de ces journées,
Où l’imagination n’a raison d’exister,
Si ce n’est que pour prolonger
Les moments relevant de l’unicité.

Figurez la scène au décor montagneux,
De votre foyer à mille lieux.
En un pays d’une beauté sauvage,
Votre regard scrutant ce paysage.

Tenez-vous debout sur un toit,
Sous un ciel étoilé en émoi.
Bordé d’une douce chaleur,
Qui, par le vent, vous effleure.

Finalisez d’une demoiselle
Dont l’odeur vous donne des ailes.
Assise à la limite du vide,
Espérant d’une tendresse avide.

Alors que vous planez, se dévoile
Le rêve, qui du bonheur, est la toile.

Vous direz, j’avoue, je l’ai vécu.

Avalant et buvant,
Mastiquant et ingurgitant,
Sans retenue, en ogre,
Jusqu’à saturation,
Voir même l’indigestion !

S’asphyxiant d’un reflux
Acidifié par le temps
Écoulé, aux entrailles
De son fort interne

L’accumulation, mûrie
Dans les replis de sa chair
Se régurgite, d’une voix,
Inaudible et éphémère

Se relevant de sa faiblesse
Promettant une défense améliorée,
Recommence son festin !

Bon appétit