chrissette
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Publications sur Toute La Poésie
Des matins comme celui-là
14 décembre 2008 - 07:57
Il est des matins comme celui-lÃ
où l'on aimerait crier, mais on ne peut pas
la peur s'arrache aux tripes
comme un vieux papier froissé
une envolée qui irrite
sans trajectoire ni but,
et on y revient.
Il est des mots comme ceux-lÃ
qu'on ne peut taire, on ne sait pourquoi
d'ailleurs
ils coulent tel un canal le long d'un chemin de halage
tel une rivière qui rêverait à des accents de torrent.
Et dans un virage, alors qu'on ne croit en rien
soudain, le drapeau s'agite
sur le pont
l'air est là , émouvant et tacite
à nous souffler le pourquoi.
Et on se lance dans une danse
étonnante légèreté
qui nous cueille les jambes et nous délie les poignets
des saccades, on tressaute, on gigote,
nouvelle née.
Il est des matins comme celui-lÃ
où la poussière des anges
laisse un sourire sur le parquet,
la nuit enchevêtrée d'or et d'orange
met l'étincelle à l'envie de dire
loin des franges des souvenirs.
Il est des vers comme ceux-lÃ
déguisés en dimanche
chaussures laquées et jupette blanche
dans l'allée des marronniers.
Une bosse par-ci, une bosse par-lÃ
le front de la petite
on la taquine,on la fait fuir
mais elle revient des années plus tard
elle suit au pas.
Il est des cris comme ceux-lÃ
qui ouvrent le coeur, les barreaux, la cage
quand la tristesse fait rage
et que le ventre fait mal.
Il est des coups comme ceux-lÃ
laissés au marteau, à la guerre
quand l'enclume caresse la plume
pour la saigner,
sans la blesser.
Elle vous répond dans la misère
et la lutte contre le non,
elle crie le oui
elle en est fière
de pouvoir crier enfin son nom.
Il est des matins, qu'on se le dise
tissés à la lumière des étoiles
emmaillottés comme une friandise
à attendre qu'on lève le voile.
Il y a une langue qui pourlèche
une autre qui pourfend
la mienne tantôt revêche, tantôt rebelle
allume la mèche et dynamite le temps,
belle et brûlante comme un bâtonnet d'encens,
abrupte et souveraine comme une falaise près de Fécamp,
douce et timide comme une feuille dans le vent.
Chrissette
Vanité
10 décembre 2008 - 11:37
Le blues pleure ses nuits au pied du réverbère
Un saxo endormi accueille au point du jour
Le pas d'un voyageur au rythme du tambour
Poinçonnant le trottoir de glaire et suie amère.
Maquillé par le froid du ventre de la mère
Il arrache au matin son petit brin d'amour
Un petit bout de soi enfermé dans la tour,
Une braise de coeur dans un puits sans lumière.
Par sa bouche dégoût sortent mille piquants
Fragiles mais pourtant magiques et luisants,
Perçant la croûte noire et vile de la rue.
De leur mémoire vive ils recouvrent le sol
Ceignant les bras jaunis d'une très vieille grue
Un piano, les mains nues, souffle un dernier bémol.
Chrissette
Décembre 2008
Un automne à la maison
23 novembre 2008 - 06:50
Un automne à la maison
Le râteau danse ému, dans l'allée au jardin
L'été saute à pieds joints jusqu’au pas de ma porte
L’automne fait l’appel, la feuille fait la morte
Sous les doigts de métal du vaillant baladin.
Un nain, le cœur fêlé, crut bon dessous le chien
Trouver un doux refuge avant que l’on emporte
Dans l’appentis de bois les dahlias qu’on rempote,
Le souvenir sucré d’un baiser dans sa main.
La belle jardinière a les yeux pleins de prunes
L’amour est dans la terre et rouges sont ses lunes,
Vermillon de septembre un hiver plein d'espoir.
Sur son chevet s'endort, pas plus haut que trois pommes,
Le gardien de ses pleurs, ami parmi les hommes,
Un gars de porcelaine au mystérieux pouvoir.
Chrissette