L’insecte qui ne vit que quelques heures, la plante qui ne fleurit qu’une nuit sont dans l’illusion de l’éternité, mais l’homme qui écrit, qui voit la vie à travers le prisme du temps, perçoit le cours de ce fleuve où il est emporté, à chaque instant il se remémore ce qu’il éprouva, il songe à ce que sa vie pourrait être, il déplore cette lente déliquescence qui est le lot de toute vie, qui signe son exil du paradis terrestre, dont la sensation est encore accentuée lorsque le bonheur se refuse à lui et qu’il prend conscience du « nevermore » de chaque jour et que, quelle que soit sa perception des choses et la force de son « de profundis clamavi », adviendra inexorablement l’instant où il sera, définitivement, trop tard.
26/3/18
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