Dans les herbes adventices, sans coup férir, les règnes se succèdent. Les primevères, qui ont fondé leurs baronnies multicolores, ici et là, sont à présent encerclées d’herbes hautes qui les dépassent de beaucoup, et leur cachent le soleil. Stratégie de la dissuasion ! Les primevères sont en fin de règne, elles le savent , leurs couronnes de pétales qui furent étincelantes, au soleil, ne seront bientôt plus que des couronnes de papier crépon. Personne ne les chasse, mais , à quelques avant-signes, on mesure leur déclin.
Quant à celles dont le nom indique assez la fonction diurétique (« pissenlit »), elles se sont multipliées en tous sens, à la « pousse-que-veux-tu » : rien ne semble pouvoir les arrêter !
Près du mur de la maison, c’est, depuis toujours, la principauté des orties : avançant vers elles avec la débroussailleuse, j’ai l’impression de violer un sanctuaire. Je leur laisserais bien tout l’espace, mais, pour l’avoir expérimenté, déjà, je sais qu’elles coloniseraient tout le jardin, et, avec la complicité d’autres herbes, transformeraient mon jardin en un champ, où il me faudrait me ménager un chemin jusqu’à la rivière, où les colverts s’envolent dès que je m’en approche, accompagnés des poules d’eau qui volent au ras de l’eau, et sur la surface de laquelle j’ai vu, un jour, un ragondin nager en tenant dans sa gueule une fleur de pissenlit, avant de plonger, soudain, vers son terrier dont l’entrée est immergée, et où l’attendait, sans doute, sa belle, à qui il voulait, peut-être, offrir ce souvenir d’un jour de grand soleil.
Quant à celles dont le nom indique assez la fonction diurétique (« pissenlit »), elles se sont multipliées en tous sens, à la « pousse-que-veux-tu » : rien ne semble pouvoir les arrêter !
Près du mur de la maison, c’est, depuis toujours, la principauté des orties : avançant vers elles avec la débroussailleuse, j’ai l’impression de violer un sanctuaire. Je leur laisserais bien tout l’espace, mais, pour l’avoir expérimenté, déjà, je sais qu’elles coloniseraient tout le jardin, et, avec la complicité d’autres herbes, transformeraient mon jardin en un champ, où il me faudrait me ménager un chemin jusqu’à la rivière, où les colverts s’envolent dès que je m’en approche, accompagnés des poules d’eau qui volent au ras de l’eau, et sur la surface de laquelle j’ai vu, un jour, un ragondin nager en tenant dans sa gueule une fleur de pissenlit, avant de plonger, soudain, vers son terrier dont l’entrée est immergée, et où l’attendait, sans doute, sa belle, à qui il voulait, peut-être, offrir ce souvenir d’un jour de grand soleil.
9/4/19