Les arbres étaient les âmes de ce jardin. A l’automne, les noyers dispensaient avec générosité leurs petites noix, innombrables, qui, toutes, disaient les soleils enfuis. Au printemps, le magnolia dressait ses candélabres de nacre et de rose, pour quelques jours, avant que tout s’en aille, là où va toute chose.
Il y avait ces phares blancs, les seringas, le bleu si profond des fleurs d’hibiscus, dont je me disais, tout à part moi, qu’elles étaient couleur d’encre, les mûriers sans épines, dont les fruits n’avaient pas l’acidité des fruits des mûriers sauvages, et, tout au fond du jardin, enfin, les mirabelliers dont j’aimais manger les fruits, bien avant leur maturité.
Et me voilà, m’adressant, en dernier ressort, à l’éternité, pour plaider, rétrospectivement, la cause de ces arbres, de leur sérénité profonde, de leur douceur, de leur rayonnement, qui n’ont eu aucun poids, aucune importance aux yeux du promoteur immobilier qui fit détruire le jardin pour y construire une route et des maisons.
Il y avait ces phares blancs, les seringas, le bleu si profond des fleurs d’hibiscus, dont je me disais, tout à part moi, qu’elles étaient couleur d’encre, les mûriers sans épines, dont les fruits n’avaient pas l’acidité des fruits des mûriers sauvages, et, tout au fond du jardin, enfin, les mirabelliers dont j’aimais manger les fruits, bien avant leur maturité.
Et me voilà, m’adressant, en dernier ressort, à l’éternité, pour plaider, rétrospectivement, la cause de ces arbres, de leur sérénité profonde, de leur douceur, de leur rayonnement, qui n’ont eu aucun poids, aucune importance aux yeux du promoteur immobilier qui fit détruire le jardin pour y construire une route et des maisons.
6/5/19
- Esterina et Laurence HERAULT aiment ceci