Nous nous étions crus des dieux. Nous n’étions que des fourmis dans une fourmilière, où une sorte de géant vient de donner un coup de pied. Et cela donne d’autant plus à réfléchir que ce géant est un « animalcule » que nous avons baptisé « COVID-19 », lequel nous transforme à présent en êtres livides que seuls, parfois, ici et là, des « respirateurs » maintiennent en vie, en paralysant toute vie sociale, – et jusqu’à nos cérémonies funéraires !
Tout cela montre que, pour que tout cela nous arrive, il a fallu que l’on transgresse des lois intangibles, pendant des siècles. Et, d’abord, cette loi : respecter toutes les formes de vie, la vie végétale, la vie animale. Une auto-régulation, un respect mutuel pourront seuls, s’il en est temps encore, rendre possible, à nouveau, ce côtoiement. Nous nous étions crus des géants : un être qu’on ne voit qu’au microscope électronique et dont un médecin, qui l’a observé par ce moyen, disait qu’il est « particulièrement vif, intrépide », – il peut l’être, puisqu’il est parti à la conquête des cinq continents – , nous interdit, à présent, que nos mains se touchent, que nos lèvres se posent sur des visages, nous contraint à nous terrer dans nos tanières, sans plus avoir accès aux forêts et au ciel – certains avions sont cloués au sol – , tandis que s’est arrêtée, soudain, la navigation sur les canaux de Venise, où, comme par miracle, le ciel, à nouveau, se reflète.
26/3/20
Tout cela montre que, pour que tout cela nous arrive, il a fallu que l’on transgresse des lois intangibles, pendant des siècles. Et, d’abord, cette loi : respecter toutes les formes de vie, la vie végétale, la vie animale. Une auto-régulation, un respect mutuel pourront seuls, s’il en est temps encore, rendre possible, à nouveau, ce côtoiement. Nous nous étions crus des géants : un être qu’on ne voit qu’au microscope électronique et dont un médecin, qui l’a observé par ce moyen, disait qu’il est « particulièrement vif, intrépide », – il peut l’être, puisqu’il est parti à la conquête des cinq continents – , nous interdit, à présent, que nos mains se touchent, que nos lèvres se posent sur des visages, nous contraint à nous terrer dans nos tanières, sans plus avoir accès aux forêts et au ciel – certains avions sont cloués au sol – , tandis que s’est arrêtée, soudain, la navigation sur les canaux de Venise, où, comme par miracle, le ciel, à nouveau, se reflète.
26/3/20
"La rivière" (9/10/19). Tous droits réservés.