En 1936, éclate la guerre d’Espagne, qui oppose les Républicains aux Nationalistes. Quelques mois plus tard, sont créées les « Brigades internationales » , qui rassemblent ceux qui, dans de nombreux pays, souhaitent venir en aide aux Républicains.
Eugène, mon père, âgé de 22 ans, est ouvrier, et bien que dépourvu de toute formation théorique, il milite activement au sein du parti communiste français, – et c’est tout naturellement qu’il décide d’aller combattre en Espagne, aux côtés des Républicains espagnols. Il se rend à la gare de Nancy pour les rejoindre.
Avertie, au dernier moment, par des voisins, Marie, sa mère, se précipite à la gare pour l'empêcher de partir. Des groupes de volontaires encombrent les quais. Quelqu'un, quelque part, joue « L'Internationale », à l'accordéon. Elle le découvre enfin, le saisit par la manche, le supplie de renoncer à son projet. Devant le désespoir et l'insistance de sa mère, mon père finit par renoncer à partir, et accepte de la suivre.
Les mères ont cette force et ce courage, quand il s’agit de la vie de l’être auquel elles ont donné la vie . C’est ce geste de ma grand-mère, qui écarta les menaces et le ciel sombre qui allaient peser sur la vie de son fils, qui m’a, peut-être, permis d’exister : 15000 volontaires des « Brigades internationales » sont morts au combat.
24/10/2022
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