C’est en mettant ma veste pour aller faire un tour, sous la pluie, que je me mets à penser – Dieu sait pourquoi – au « paletot » de Chateaubriand. En lisant les centaines pages des « Mémoires d’Outre-Tombe », où l’auteur évoque de nombreux épisodes de l’histoire de France, auxquels il a participé, comme sa présentation à Louis XVI et sa participation à une partie de chasse où le roi lui a adressé quelques mots, ou encore le moment pathétique où il dut reconnaître les ossements du même roi, que je découvris cette phrase si simple, si banale, par laquelle François-René dit mettre son « paletot » pour sortir.
Au retour de cette promenade, je suspends mon propre « paletot » , et je me mets à songer à un autre texte, où Rimbaud utilise, lui aussi, ce mot :
Au retour de cette promenade, je suspends mon propre « paletot » , et je me mets à songer à un autre texte, où Rimbaud utilise, lui aussi, ce mot :
« Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées ! »
Bien qu’appartenant à deux classes sociales fort éloignées, le vicomte de Chateaubriand et le poète « voleur de feu » utilisent ce mot, comme je viens, à leur suite, de l’utiliser, moi qui suis, tout comme eux, de la Muse, très modestement, le « féal ».
5/2/2023
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