Dans la clarté confuse du matin,
Je dissous des songes déteints.
Le vent glisse entre les branchages,
Insufflant un discret mirage.
Une langueur particulière
S’immisce dan le ciel clair.
Sous la terre froide sommeillent
Mille promesses de merveilles.
Un clocher aigu se déguise
Tendant aux nuées sa croix grise.
Dans la clarté radieuse du matin,
Je retiens des songes éteints.
Des fleurs timides frissonnent
Sous la caresse d’une brise sage.
Dans mon cœur las qui déraisonne,
Se terrent d’étranges présages,
S’effrite le printemps limpide
Sous les soubresauts intrépides
D’une rumeur singulière
Que fredonne une source fière.
Dans la clarté joyeuse du matin,
J’implore des cieux incertains.
D’où chante cette ritournelle
Qui se fait vive à mes oreilles ?
Qui la répand, qui m’ensorcelle?
Qui envahit mon cœur en veille ?
Voilà qu’on injecte en mes veines
Le suc d’une étrange fontaine.
Mon sang se fige et de vertige
Le cœur sourit comme un prodige
Face à l’explosion de lumière
Qui se déverse toute entière
Dans l’impétueux torrent du monde,
Multipliant chaque seconde.
Dans la soyeuse étoffe du matin
Je drape mon cœur de satin.
Avril 2018
- silver, M. de Saint-Michel et Loup-de-lune aiment ceci