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Leucémique errance

Posté par Loup-de-lune, 01 juillet 2017 · 597 visite(s)

Leucémique errance



jais de ses cheveux indomptables
lys de sa robe impondérable
elle compose avec décision l'horaire et le chemin

encore une traversée de fraîcheurs herbues
un bonheur d'enfoncements légers
parmi pierres et bêtes
pour éteindre la morose ardeur
qui aura vitré l'hôpital

des fondrières de lave bleue
consument le dernier repère
et par son fredon s'égaillent
les phonèmes de l'artifice qui la nomma

sans le tranchant des effusions
offrande du sang qui défaille
du rouge enténébré
par l'esquilleuse craie des astres regrettables

tutélaire
le vent silhouette
comme un frisson-miracle

et renverser son regard
aiguière de la liqueur lucide

l'azur et le vert
que par intervalles
enclosent les arches d'un pont
oublié du transitoire

continûment tombent
et bien après tout le réel
transfixé

continûment filent

allongée sa chair a part au monde
en lequel se ficheront leurs ogives

deux grands pétales
sous l'arbre d'avril
un ange à l'étourdie
l'exquis
de la sieste de ses ailes blanches
où flambe le fantôme du rose



Pierre Yves Le Squeren
juil. 02 2017 10:32
Douleurs et peurs , mais foi totale au coeur du combat !

tout comme  la nature de sa vie prévariquait en ce mal de langueur,

elle-même s'écartait de ces sentes du vivant vers de solitaires arpents tellement ultimes....

 

C'est un Spleen extrême que la substance narrative, en son processus de détérioration, fait suivre d'une procession de l'ineffable;

point, le mot n'est prononcé et pourtant il s'arroge les dernières palpitations de celle qui, contrastant avec cette description d'un printemps naissant, se dépouille, chemin faisant, de son être...

 

il y a là une puissance de l'indescriptible moment que son regard ne cesse de narrer dans les couleurs de cette Nature, à chaque pas, changeante et que les remparts de l'insondable ne sauraient contenir tant elle est désemparée...

 

Cet être,  frèle encrier qui se vide d'exister, se délie de son  encre de vie, rougie  jusqu'au malaise qui s'exile du moi....

 

et puis le repos, enfin....après l'errance de s'enfuir de soi....

 

 

***************

***********

******

 

c'est tellement fort ...que je l'ai accompagné des yeux, lecture faisant tant c'est écrit avec grâce et retenue comme une forme de contrition de l'émotion...

 

elle, en l'errance de son regard perdue, son mal qui l'a suit comme son ombre et puis cette nature curieuse de chacun de ses pas...

 

******

je me suis vu ici - observez bien :

 

 

l'azur et le vert 
que par intervalles
enclosent les arches d'un pont
oublié du transitoire

 

irréelles pupilles à la traîne 

qui supplient puis se ferment

continûment tombent
et bien après tout le réel 
transfixé

 

********

 

c'est tellement beau...et fort

tout comme  la nature de sa vie prévariquait en ce mal de langueur,
elle-même s'écartait de ces sentes du vivant vers de solitaires arpents tellement ultimes....
 
C'est un Spleen extrême que la substance narrative, en son processus de détérioration, fait suivre d'une procession de l'ineffable;
point, le mot n'est prononcé et pourtant il s'arroge les dernières palpitations de celle qui, contrastant avec cette description d'un printemps naissant, se dépouille, chemin faisant, de son être...
 
il y a là une puissance de l'indescriptible moment que son regard ne cesse de narrer dans les couleurs de cette Nature, à chaque pas, changeante et que les remparts de l'insondable ne sauraient contenir tant elle est désemparée...
 
Cet être,  frèle encrier qui se vide d'exister, se délie de son  encre de vie, rougie  jusqu'au malaise qui s'exile du moi....
 
et puis le repos, enfin....après l'errance de s'enfuir de soi....
 
 
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c'est tellement fort ...que je l'ai accompagné des yeux, lecture faisant tant c'est écrit avec grâce et retenue comme une forme de contrition de l'émotion...
 
elle, en l'errance de son regard perdue, son mal qui l'a suit comme son ombre et puis cette nature curieuse de chacun de ses pas...
 
******
je me suis vu ici - observez bien :
 
 
l'azur et le vert que par intervallesenclosent les arches d'un pontoublié du transitoire
 
irréelles pupilles à la traîne 
qui supplient puis se fermentcontinûment tombentet bien après tout le réel transfixé
 
********
 
c'est tellement beau...et fort



... je relis ce matin de juin 2019 ces mots que vous a inspirés l'errance de la jeune leucémique... et je me dis qu'il valait la peine qu'elle s'égarât de la sorte pour une telle rencontre...

... comme je regrette votre disparition de ces lieux, enchanteur lexical et sémantique !... Mais j'aurai toujours le plus haut respect à l'égard de chacun de vos choix, quel qu'il puisse être...

Amitiés poétiques,

Loup-de-lune

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