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Soir d'hiver

Posté par Loup-de-lune, 18 février 2018 · 917 visite(s)

Soir d'hiver



la flambe d'un mouchoir
fanal chiffonné
au confus du raidillon

arcure de la lenteur
une fumée cyanosée

la périssoire des lointains
son demi-moment de rivage orange
pour le rose alangui

l'épilogue du soufre
nimbant l'émaciation des mauves

et les sylphes d'un frisson d'encre
sur les bois sommeilleux
débarcadère des étoiles



Loup-de-lune,

 

"Le plus grand voyage du monde commence par un pas", dit , je crois, le Tao-Te-King. La poésie est , à chaque instant , ce premier pas, qui nous conduit , cette fois, à un assez grand voyage, puisqu'il s'agit, ici, de rien moins que du   "débarcadère des étoiles".

 

Ce "débarcadère des étoiles", dont vous parlez , éveille, en moi, cette citation latine : "sic itur ad astra". Ces trois mots suffisent, en moi, à éveiller les rêves, comme les poèmes se doivent d'en susciter.

 

Ce texte est une promenade au travers d'un paysage d'hiver, tout comme au travers du langage, où les mots jettent des lueurs, pour nous guider et nous perdre, tout à la fois.

 

 

18/2/18

 

 

Michel Conrad

Chère Loup-de-lune,

 

A l'embarcadère du Poème, flotte le mouchoir froissé des adieux au jour qui s'achève comme à regret...Artiste, votre regard s'attache à saisir chaque nuance de sa mélancolique beauté. Et, tout en délicatesse, le pinceau de votre langage signe un voyage en aquarelle où les images, à la fois précises et ouvertes, se succèdent en "fondu-enchaîné" et nous mènent à l'exact et onirique point de rencontre (ce sublime "débarcadère des étoiles") entre ce qui s'achève et les vastetés qui commencent...

 

Grand merci à vous pour ce partage.

 

Silver

Chère Loup-de-lune,
 
A l'embarcadère du Poème, flotte le mouchoir froissé des adieux au jour qui s'achève comme à regret...Artiste, votre regard s'attache à saisir chaque nuance de sa mélancolique beauté. Et, tout en délicatesse, le pinceau de votre langage signe un voyage en aquarelle où les images, à la fois précises et ouvertes, se succèdent en "fondu-enchaîné" et nous mènent à l'exact et onirique point de rencontre (ce sublime "débarcadère des étoiles") entre ce qui s'achève et les vastetés qui commencent...
 
Grand merci à vous pour ce partage.
 
Silver

... oh ! c'est merveilleusement dit, chère Silver...

... vous êtes sensible au clair mouchoir... il signifie bien les adieux d'un jour... il ressemble à la lumière d'un rivage que l'on aurait chiffonnée, jetée, oubliée, puisque le retour n'est pas possible, puisqu'il ne reste que le vague de la nostalgie...

... et oui, le ciel n'est plus qu'une inéluctable émaciation des formes... cependant, ainsi que vous l'avez si généreusement, si humainement ressenti, des linéaments mêmes de l'extinction, sourd ce frisson de cimes, et s'assombrir devient débarquement d'étoiles, pleines de leurs récits d'infinis... Les écouterez-vous avec moi jusqu'à l'aube nouvelle ?...


Avec ma reconnaissance émue,

Loup-de-lune

Loup-de-lune,
 
"Le plus grand voyage du monde commence par un pas", dit , je crois, le Tao-Te-King. La poésie est , à chaque instant , ce premier pas, qui nous conduit , cette fois, à un assez grand voyage, puisqu'il s'agit, ici, de rien moins que du   "débarcadère des étoiles".
 
Ce "débarcadère des étoiles", dont vous parlez , éveille, en moi, cette citation latine : "sic itur ad astra". Ces trois mots suffisent, en moi, à éveiller les rêves, comme les poèmes se doivent d'en susciter.
 
Ce texte est une promenade au travers d'un paysage d'hiver, tout comme au travers du langage, où les mots jettent des lueurs, pour nous guider et nous perdre, tout à la fois.
 
 
18/2/18
 
 
Michel Conrad



... comme vous faites bien d'évoquer de la sorte cette alliance d'humilité et d'immensité, qui s'attache aux commencements... le premier pas, source de toutes les distances, de toutes les traversées... le poème, premier pas vers le partage pluriel...

... oui... un jour encore s'est perdu... Or, des cimes d'encre frissonnée, débarquent tant d'étoiles, conteuses de la puissante Métamorphose des choses, pour nous enchanter de patience jusqu'à l'évidence du nouveau jour...

... toute une terre nocturne pour assurer la germination du grain de lumière, puis tout un champ de soleil pour privilégier l'épanouissement du grain d'ombre...

Je vous remercie...

Loup-de-lune

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