aux hublots de sa chambre sélène
s'étrange le lacuneux gemmail des déclins
à mi-décroît du feuillet sidéré
comme la drisse l'immunise
risqueur du virtuème qu'envergue
une immaculation de paroleur
alluder désamarre
et confluent les libations des obscurs
vers l'énigme qui source le large
au gré des boras amnistieuses
les promontoires porphyrisés
transmuent le soupçon d'étoile
et les portulans imagent les essors
s'éteignant d'infini
en faveur du succinct qui la gîte
houle décerclante l'encre traversière
et du moindre rai d'élucidation déictique
réputé un abord
sitôt que de l'incandescente asymptote
s'évade un inane et jaloux éclat
et pour chaque fanal perlier
pleuré par l'inatteint
pavillonne un peu plus pélagique
le poème du silence
- Esterina, michelconrad, silver et 2 autres aiment ceci
Loup-de-lune,
J'attendais, avec impatience, de naviguer, enfin, sur cette "mer noire" , qui est, un peu, votre "bateau ivre" rimbaldien. quatrième acte -- dont le sous-titre pourrait être, cette fois, "l'oeuvre au noir" -- de votre quadrilogie des "mers" : votre "bateau ivre", à vous, a rompu avec les signes de ponctuation, les majuscules, pour s'émanciper des contraintes que nous enseigne l'école.
Comme dans un autre poème de Rimbaud ("Elle est retrouvée. / Quoi ? L'éternité") , nous accostons , ici, à l'ineffable. C'est pourquoi le poème nous a conduits vers la plus haute mer, pour nous faire entendre, enfin, une fois pour toutes, mieux que jamais, ce "poème du silence", que nous n'aurions jamais entendu, sans tout cet écrin ténébreux, absolument digne d'une "mer noire", qui l'a précédé. Le mot "silence" est, ici, un point d'orgue essentiel, comme en amour, l'harmonie lumineuse des âmes et des corps peut, enfin, se substituer à toutes les grisailles des mots.
Cette "mer noire" me semble être la métaphore de l'écriture tout entière : nos pauvres mots, ceux par lesquels nos feuillets se recouvrent de "noir", sont les sombres escaliers qui nous mènent, à cette lévitation : le silence. Chaque relecture de votre texte , nous ramènera, sans fin, éternellement, après la traversée de la nuit des mots, à cette aurore.
La "mer noire" nous aura menés au soleil du poème.
27 mars 2018
Michel Conrad