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Segment

Posté par Loup-de-lune, 24 mai 2018 · 1 274 visite(s)

Segment


elle allait s'enquérant
d'une distance encline au vertige nouveau

le rouge malingre des instants accrus
instillait un train parmi les écorces stridentes
afin que s'élongeât la surgie du voyage


la fonte des blancheurs ubiques
fait miroiter le raidillon

de leurs vols jumeaux
le coupent deux jais ravisseurs
et du larcin qui les brinquebale
phosphore le lointain

elle s'étonne que sa plume cardiaque
ignore le pouvoir des ailes acolytes

or serti dans le figement le nocturne des yeux
s'attache à l'éclair tout à coup dépris
sa diffluence de tuile et d'ardoise
de mordoré limbique et de fauve

son effarée ruisselure
qui va radiant le jour sur la baie d'hôpital



Loup-de-lune,

 

Le titre nous l'indique : ce texte est un "segment" , un fragment découpé au milieu de l'esplanade des heures et qui nous est livré, un fragment du Temps, durant lequel un "voyage" est envisagé , mais, comme l'écrit Rimbaud dans la "Saison en enfer", "on ne part pas", puisque le poème se clôt sur les irisations de la lumière du jour "sur la baie d'hôpital".

 

Il reste ce qui nous a été donné à voir, ces métamorphoses que subissent les couleurs, dans ce texte. Picasso disait : "les couleurs ne sont que des symboles, et la réalité n'est que dans la lumière". Un  kaléidoscope de couleurs nous est donné ici : le "rouge malingre" se transforme en ces "blancheurs" dont la particularité est qu'elles sont "ubiques",  prenant l'aspect, soudain, du noir brillant du "jais" , tandis que "phosphore le lointain", et que l' "or" du soleil  couchant , sur les toits "de tuile et d'ardoise", imprègne le spectacle qui nous est proposé ,  d'une teinte  "mordorée", une teinte "fauve".

 

Vous nous faites, ainsi, voyager au pays des mots et des images, et ce voyage-là, à cause de l'acuité de votre regard, nous engage à mieux regarder, à mieux dire, à notre tour, les spectacles que la vie nous offre.

 

Michel Conrad

…Comme un segment découpé sur la ligne de l’infini…

 

…La ligne de l’infini que le poème trace en pointillé…

 

…Comme un point de suture sur le segment…

 

 

Avec mon amitié,

 

Silver

…Comme un segment découpé sur la ligne de l’infini…
 
…La ligne de l’infini que le poème trace en pointillé…
 
…Comme un point de suture sur le segment…
 
 
Avec mon amitié,
 
Silver



... grand merci, chère Silver... Combien je comprends, combien je reçois ces points de suspension, révérences envers la puissance et le mystère de tout ce qui nous précède et de tout ce qui nous suit, nous, segments, fragments, d'une galaxie en continuelle mutation...

Avec mon amitié,

Loup-de-lune

Loup-de-lune,
 
Le titre nous l'indique : ce texte est un "segment" , un fragment découpé au milieu de l'esplanade des heures et qui nous est livré, un fragment du Temps, durant lequel un "voyage" est envisagé , mais, comme l'écrit Rimbaud dans la "Saison en enfer", "on ne part pas", puisque le poème se clôt sur les irisations de la lumière du jour "sur la baie d'hôpital".
 
Il reste ce qui nous a été donné à voir, ces métamorphoses que subissent les couleurs, dans ce texte. Picasso disait : "les couleurs ne sont que des symboles, et la réalité n'est que dans la lumière". Un  kaléidoscope de couleurs nous est donné ici : le "rouge malingre" se transforme en ces "blancheurs" dont la particularité est qu'elles sont "ubiques",  prenant l'aspect, soudain, du noir brillant du "jais" , tandis que "phosphore le lointain", et que l' "or" du soleil  couchant , sur les toits "de tuile et d'ardoise", imprègne le spectacle qui nous est proposé ,  d'une teinte  "mordorée", une teinte "fauve".
 
Vous nous faites, ainsi, voyager au pays des mots et des images, et ce voyage-là, à cause de l'acuité de votre regard, nous engage à mieux regarder, à mieux dire, à notre tour, les spectacles que la vie nous offre.
 
Michel Conrad



... votre commentaire, Michel Conrad, me semble être lui-même un lumineux segment d'humanité, retranché de l'agitation myriadaire qui se fait sous le soleil... un segment de quiétude et de don de soi, de parole et de ressenti, et qui, par sa nature même de dévoilement miniature, laisse intacte la part de mystère si chère au poème reçu...

Avec ma gratitude...

Loup-de-lune
... mes lectures sont autres au plus près de l'émue que je suis après le lire /
ces textes de doux aigu de blessure réfléchie poursuivent longtemps la lectrice écorchée que je suis /
ils invitent à une sororité et une brisure de toute frontière /
ils invitent à une humanité d'os attendri de cœur déplié nous faisant grandir réfléchir et aimer

... mes lectures sont autres au plus près de l'émue que je suis après le lire /
ces textes de doux aigu de blessure réfléchie poursuivent longtemps la lectrice écorchée que je suis /
ils invitent à une sororité et une ni brisure de toute frontière /
ils invitent à une humanité d'os attendri de cœur déplié nous faisant grandir réfléchir et aimer


... âme sœur en poème... tant s'exprime, tant se partage là...

... les fragilités se sont muées en mots pour se communiquer l'une à l'autre leur inextinguible pulsion de survivance...


Avec mon amitié reconnaissante,

Loup-de-lune

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