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Les presqu'amants de la dernière nuit du Titanic

Posté par Loup-de-lune, 24 juillet 2021 · 739 visite(s)

'Un rêve encore, imagier de l'abandonnement nocturne... Un rêve encore, empli de Toi... Ce rêve encore dont le réveil n'a rien effacé... dont je tremble un peu, tant le souvenir à l'aube est net, puissant, décisif, et plus vrai que le réel.
Afin d'élucider Ta non-présence, j'ai eu un rêve encore.
Cette fois, nous sommes presqu'amants sur le pont de ce grand paquebot qui sombra une nuit du printemps 1912 dans l'océan Atlantique Nord. Nous nous rencontrons au cours des toutes dernières heures, au fort du bal donné dans la grande salle, enfants de l'orchestique... Et nous les vivrons, toutes ces heures oniriques, exactement comme nous avons vécu toutes nos jeunes heures terrestres, fragiles et fugaces... Nous les vivrons intensément, nous les danserons symbiotiquement jusqu'à la proue qui tend vers les plages aurorales.

Et le naufrage qui nous sépare me convainc décidément mieux que ton déréistique abîmement de neige et de pierre !

Dis, te souviens-tu de la chanson, par nos coloratures à tue-tête, dis, te souviens-tu ?... :

'You are safe in my heart and
My heart will go on and on'

Mademoiselle LIN,
à nos îles verdoyantes !

Meilihua,
à la riche affinité de nos rimes !'

Loup-de-lune, Journal littéraire, 24 janvier 2016.



Les presqu'amants de la dernière nuit du Titanic



Tout charme tu parus, fille de l'orchestique,
Et réginal luisait ton entrelacs de jais
Pour le bal de l'avril, et ton oeil salvifique
De la foule m'ôta quand blafard j'y coulais.


Mon regain de ferveur où tu t'échevelais
Nous destinait déjà l'étrave magnétique,
Ton baiser corallin où je me presqu'îlais...
Et vint frapper le pont cette glace erratique.


Hagard un nautonier vaguait dans la panique ;
Sitôt qu'on eut fait feu près des violoncelles
L'épais éraillement d'un ordre fatidique


M'éloigna de sa griffe sur toi qui chancelles...
Or les cordes iraient dominant le tragique
Pour valser les flots noirs couronnés de nacelles.






(Variante)


Tout charme tu parus, fille de l'orchestique,
Et réginal luisait ton entrelacs de jais
Pour le bal de l'avril, et ton oeil salvifique
De la foule m'ôta quand blafard j'y coulais.

Mon regain de ferveur où tu t'échevelais
Nous enlevait déjà vers la proue magnétique,
Ton baiser corallin où je me presqu'îlais...
Et vint frapper le pont cette glace erratique.

Hagard un nautonier vaguait dans la panique ;
Sitôt qu'on eut fait feu près des violoncelles
L'épais éraillement d'un ordre fatidique

M'éloigna de sa griffe sur toi qui chancelles...
Or les cordes iraient dominant le tragique
Pour valser la noire eau diadémée de nacelles.





Extrait de : 'Mille et Un Dodécasyllabes pour Meilihua', première partie, 2016-2017. Tous droits réservés.



'Des mots... comme s'ils venaient d'un autre Monde ...pour nous emmener loin...loin...
L'espace d'un Temps...
Et c'est beau . . . . . . . .

M. C.
Une lectrice
« Pour valser la noire eau diadémée de nacelles », ce beau vers résume la tragédie du Titanic, merci, j'ai aimé ma lecture : je me suis évadé, j'ai navigué, j'ai traversé l'espace et le temps . . . . . . . .

M. B.
Un lecteur

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