
Une hématoktophanie qu'escortent deux poèmes affins
Posté par Loup-de-lune,
28 février 2022
·
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Paul Valéry
' (...) votre approche onirique et décalée, à la marge de ce lieu improbable qu'est l'hôpital...
Vos images, toujours saisissantes, emportent le rêve -plus loin-,
bien plus loin que le figuratif du réel
-pour le coup- inapproprié!!!'
hasia
'Nommer un objet, c'est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème qui est faite du bonheur de deviner peu à peu : le suggérer, voilà le rêve.
Il doit y avoir toujours énigme en poésie.
Un poème est un mystère dont le lecteur doit chercher la clef.'
Stéphane Mallarmé
'Poète frêle de l'aigu
ciseleuse du dire fort
tisserande de mots envahis
Loup-de-lune étarque la langue
exalte le beau
et excise le mauvais sang
merveilleuse passeuse de vie et d'éternité
Aure
Une hématoktophanie qu'escortent deux poèmes affins
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nocturnes incandescences
des poignées
feu de fleurs serpentines
ne va plus à la rencontre des lampes
le geste qui d'un sang miracle et radiant
éteint l'amoncellement des espaces
À travers les tissus
paraît un néphélion d'argent et de lait
et vont s'illuminant les nuances
décombre fabuleux
des prismes du sommeil
turquoise de l'arcade confidente
jaune des poudres de tiare
orangé lévitant
indigo du trémail d'étincelles
rose en murmure
qui ne composent pas d'aurores
beaucoup au-delà des tracés d'oiseaux
les vieux métaux des ouvertures
ont flué tous
rus de photons mutilateurs de fenêtres
et de portes
épiphanie des diaphanes d'ailes
et de paupières
où palpitent des ciels
inconnus des cycles
et de leurs bréviaires
⚫
Virtuose la vie astreinte à l'inique bond
s'embarque dans la lyre qui appelle
et parmi les vagues au charmeur reprenant l'harmonie
par degré s'argyre autant que s'appassionne la présence
puis au-dessus des ports temporels son liseré d'étoiles
réunit musique et rescousse en une nage de ciel
🟤
En compromission de thalamèdre le miroir
que la sparterie proclame de ses ajours
déconfits corollaires dans les arcescences du jaillir
la dérose-thé de ses sondes déleurre de la cloison
en gibiers de soupirs il dilacère
en proies buées l'ortolan de l'image
🟣
La chemineaude fut médusée par l'orle des dendrophanies
méprise de l'ombrage le soupçon d'ailes désaggloméré
à la circonférence clarteuse va vouant son friselis
parmi l'imminence de l'envol bifurque le caillou au pluriel
gagnent le fructidor humilié les dénouures du viatique
comme tout un machaon abonde en le serment qu'a septuplié l'arc-en-ciel
🔵
En ce dessaisir de l'immeuble défeuillaison
les poignées du vitrage se résolvent
transparaître leucosouffle dans les arborescences
ses rapides de copeaux ont converti une armoire entière
et les ombres épannelées des voilages
s'apparient avec la félibrée du rosorange
🟢
L'orangée munificence et la rhodofoliace de son scrupule
avaient décidé de la charade où s'exondât le verre
aux déchirures se lient d'un bondir de dauphins
les héliomimes de la méiose encieleresse
une ptéroseptique nielle à même la chanson dentellière
moie l'épousement de la vague par la stalagmite
🟡
Un ciel-éventail s'est originé dans la cache du chrysogriffe
l'heur pérenne des angoreux tamis
unicolore vagues et grand-voile
quel reflet du si rompant cadre laissé au miroir
ou de la délébile silhouette filigranant ce qui s'étarque
à travers le mur de mondes nués de gondolages glissera ?
🟠
Les angles réflecticides du miroir aux fins de flécher
arrêtent leur séquence d'éblouie
noire idéographie de l'ovoïde larcin
pend coriace la tortuosité double du cordonnet
sur la souffrance cristalline vient ondoyer en rideau
cet indigotier prodigue d'argonautes et d'astéries lévités
🔴
À ses tempes inconnues
se défaufile la fraîche relique du vaisseau
s'égaillent les ballots somatiques
indiciaire bariolage de la ruption
humus et firmament s'entrelacent
où les cuivréclairs transfigurent le mêlement des andantes
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équerre d'abondance
des traits se croisent
à l'inassouvissement du voir
frères de sombre et de safran
sereins débords de luminaires
sur la vitre insomnieuse
le bleuir qu'on parcelle
mais nulle anachorétique aventure
pour s'essentialiser d'un pareil lot
les verticales assénées et les sols
les ramures et les silhouettes monotonisées
l'alphabet des rabâcheuses santés
se récréent dans la surprise de la blanche issue
murmure-moi psyché leucémique
ton oracle d'osséine !
Il y aurait le passage
du verre déréel
et fluer en linges épars
atteignant aux lendemains
pagailleuse aorte de neige
achiffrante aiguadière d'une radieuse liqueur
à travers le silence d'hôpital
Extrait de « Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de l'été 夏天... Tous droits réservés
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Elea L.
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