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Une hématoktophanie qu'escortent deux poèmes affins

Posté par Loup-de-lune, 28 février 2022 · 788 visite(s)

Une hématoktophanie qu'escortent deux poèmes affins 'Poète - Ton espèce de matérialisme verbal. Tu peux considérer de haut romanciers, philosophes, et tous ceux qui sont assujettis à la parole par la crédulité ; qui doivent croire que leur discours est réel par son contenu et signifie quelque réalité. Mais toi, tu sais que le réel d'un discours, ce sont les mots seulement et les formes (...) Et la volonté tendue de passer à la limite à chaque instant dans l'expression - épuiser le suggestif par fixation du trouble des mots extrêmes conjoints, par dissonances (...) Poésie, art de parler pour ne rien dire, mais pour tout suggérer.'

Paul Valéry



' (...) votre approche onirique et décalée, à la marge de ce lieu improbable qu'est l'hôpital...
Vos images, toujours saisissantes, emportent le rêve -plus loin-,
bien plus loin que le figuratif du réel
-pour le coup- inapproprié!!!'

hasia



'Nommer un objet, c'est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème qui est faite du bonheur de deviner peu à peu : le suggérer, voilà le rêve.
Il doit y avoir toujours énigme en poésie.
Un poème est un mystère dont le lecteur doit chercher la clef.'

Stéphane Mallarmé



'Poète frêle de l'aigu
ciseleuse du dire fort
tisserande de mots envahis
Loup-de-lune étarque la langue
exalte le beau
et excise le mauvais sang
merveilleuse passeuse de vie et d'éternité

Aure





Une hématoktophanie qu'escortent deux poèmes affins





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nocturnes incandescences
des poignées

feu de fleurs serpentines

ne va plus à la rencontre des lampes
le geste qui d'un sang miracle et radiant
éteint l'amoncellement des espaces


À travers les tissus
paraît un néphélion d'argent et de lait

et vont s'illuminant les nuances
décombre fabuleux
des prismes du sommeil

turquoise de l'arcade confidente
jaune des poudres de tiare
orangé lévitant
indigo du trémail d'étincelles
rose en murmure
qui ne composent pas d'aurores
beaucoup au-delà des tracés d'oiseaux

les vieux métaux des ouvertures
ont flué tous
rus de photons mutilateurs de fenêtres
et de portes

épiphanie des diaphanes d'ailes
et de paupières
où palpitent des ciels
inconnus des cycles
et de leurs bréviaires








Virtuose la vie astreinte à l'inique bond

s'embarque dans la lyre qui appelle

et parmi les vagues au charmeur reprenant l'harmonie

par degré s'argyre autant que s'appassionne la présence

puis au-dessus des ports temporels son liseré d'étoiles

réunit musique et rescousse en une nage de ciel  





🟤


En compromission de thalamèdre le miroir

que la sparterie proclame de ses ajours

déconfits corollaires dans les arcescences du jaillir

la dérose-thé de ses sondes déleurre de la cloison

en gibiers de soupirs il dilacère

en proies buées l'ortolan de l'image





🟣


La chemineaude fut médusée par l'orle des dendrophanies

méprise de l'ombrage le soupçon d'ailes désaggloméré

à la circonférence clarteuse va vouant son friselis

parmi l'imminence de l'envol bifurque le caillou au pluriel

gagnent le fructidor humilié les dénouures du viatique

comme tout un machaon abonde en le serment qu'a septuplié l'arc-en-ciel





🔵


En ce dessaisir de l'immeuble défeuillaison

les poignées du vitrage se résolvent

transparaître leucosouffle dans les arborescences

ses rapides de copeaux ont converti une armoire entière

et les ombres épannelées des voilages

s'apparient avec la félibrée du rosorange





🟢


L'orangée munificence et la rhodofoliace de son scrupule

avaient décidé de la charade où s'exondât le verre

aux déchirures se lient d'un bondir de dauphins

les héliomimes de la méiose encieleresse

une ptéroseptique nielle à même la chanson dentellière

moie l'épousement de la vague par la stalagmite





🟡


Un ciel-éventail s'est originé dans la cache du chrysogriffe

l'heur pérenne des angoreux tamis

unicolore vagues et grand-voile

quel reflet du si rompant cadre laissé au miroir

ou de la délébile silhouette filigranant ce qui s'étarque

à travers le mur de mondes nués de gondolages glissera ?





🟠


Les angles réflecticides du miroir aux fins de flécher

arrêtent leur séquence d'éblouie

noire idéographie de l'ovoïde larcin

pend coriace la tortuosité double du cordonnet

sur la souffrance cristalline vient ondoyer en rideau

cet indigotier prodigue d'argonautes et d'astéries lévités





🔴


À ses tempes inconnues

se défaufile la fraîche relique du vaisseau

s'égaillent les ballots somatiques

indiciaire bariolage de la ruption

humus et firmament s'entrelacent

où les cuivréclairs transfigurent le mêlement des andantes





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équerre d'abondance
des traits se croisent
à l'inassouvissement du voir
frères de sombre et de safran
sereins débords de luminaires
sur la vitre insomnieuse

le bleuir qu'on parcelle
mais nulle anachorétique aventure
pour s'essentialiser d'un pareil lot

les verticales assénées et les sols
les ramures et les silhouettes monotonisées
l'alphabet des rabâcheuses santés
se récréent dans la surprise de la blanche issue


murmure-moi psyché leucémique
ton oracle d'osséine !


Il y aurait le passage
du verre déréel
et fluer en linges épars
atteignant aux lendemains

pagailleuse aorte de neige
achiffrante aiguadière d'une radieuse liqueur
à travers le silence d'hôpital





Extrait de « Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de l'été 夏天... Tous droits réservés



« (...) quel écrit incroyable ! Tu joues avec les mots, les sens et contresens, les couleurs et les termes médicaux dans ce texte qui laisse sans voix ! J'aime beaucoup ton intro et j'y adhère ... Cette poésie est un parfait voyage onirique dans tous les sens du terme . . . . . . . .

Elea L.
Une lectrice
« (... ) même si je ne connais pas tous les termes employés, j'aime la tournure du phrasé (...) Je veux dire : ce bien-être indéfinissable, à s'aventurer au milieu des sons qui l'emportent sur le sens (...) Tu as hérité d'une adepte de plus de tes poèmes, belle ange venue d'ailleurs . . . . . . . . .

Christiane B.
Une lectrice
« C'est beau, planant, mystérieux, ça se lit comme de l'or liquide (...) »

Yann
Un lecteur

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