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Ce souffle

Posté par Laurence HERAULT, dans Poèmes courts, Poèmes 30 mars 2024 · 84 visite(s)

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Ce souffle    
 
 
 
Ce souffle qui me traverse,
La douloureuse caresse
Du doudouk chantant sa peine ;
La mélodie contenue
D'une basse continue
Qui fredonne dans mon âme
La chanson de Komitas
 
Ce souffle qui m'accompagne,
Passant à travers les siècles
Et transmettant la tristesse
D'une complainte arménienne ;
Douceur et mélancolie,
Délicatesse infinie
Du chant de Narekatsi
 

 
 
Laurence
02 octobre 2023
 
 
 
Komitas : est un prêtre apostolique, ethnomusicologue, compositeur, chanteur, pédagogue, et conférencier arménien. Survivant du génocide de 1915, on lui doit la sauvegarde du patrimoine musical arménien.
 
Grigor Narekatsi : ou Grégoire de Narek, est un moine, poète mystique et compositeur, représentant de la poésie arménienne médiévale du Xème siècle.

 
Komitas - Krunk (La grue) - Varuzhan Margaryan
https://www.youtube....h?v=fqaf4avM8E0
 
Grigor Narekatsi – Havoun Havoun (A propos de l'oiseau) -
Mélodie de la Résurrection – Sergey Khachatryan
https://www.youtube....h?v=kHY8W7LCjlQ
 
« Mon cœur est comme une maison en ruines...
Les oiseaux sauvages construisent leur nid là où se trouvait autrefois ma maison...
Le cœur des sans-abri est sombre et s'est égaré.
Oh cœur, ne désespère pas ! »



La Grue ( Krunk ) / Chant de l’émigré

[Célèbre chanson populaire arménienne, réécrite et harmonisée par Komitas]

 

 

Grue, d’où viens-tu ? Je suis l’esclave de ta voix !
Grue, n’as-tu pas une petite nouvelle de notre pays ?
Ne te presse pas, tu rejoindras bientôt ton essaim ;
Grue, n’as-tu pas une petite nouvelle de notre pays ?
J’ai quitté pour venir ici ma maison et ma vigne,
Chaque fois que je soupire, mon âme se déchire ;
Grue, arrête-toi un moment, ta voix est si douce à mon cœur !
Grue, n’as-tu pas une petite nouvelle de notre pays ?
Tu ne fais pas languir celui qui te demande des nouvelles ;
Ta voix est plus douce que celle du moulin à eau ;
Grue, vas-tu vers Bagdad ou vers Alep ?
Grue, n’as-tu pas une petite nouvelle de notre pays ?
De mon propre gré j’ai quitté le pays ;
J’ai connu les douleurs de ce monde mensonger,
Je souffre de l’absence de mes compagnons ;
Grue, n’as-tu pas une petite nouvelle de notre pays ?
Les choses de ce monde sont bien lentes.
Dieu m’entendra peut-être et m’ouvrira une porte ;
Le cœur de l’émigré est en deuil et ses yeux sont baignés de larmes.
Grue, n’as-tu pas une petite nouvelle de notre pays ?
Dieu, je te conjure d’avoir pitié et d’être miséricordieux ;
L’émigré a le cœur blessé et ses poumons se consument,
Le pain qu’il mange est amer et l’eau qu’il boit ne lui fait pas de bien ;
Grue, n’as-tu pas une petite nouvelle de notre pays ?
Je ne distingue plus le dimanche des jours de la semaine.
On m’a passé à la broche et on m’a mis sur le feu.
Cela m’est égal de brûler, c’est d’être loin des miens que je souffre ;
Grue, n’as-tu pas une petite nouvelle de notre pays ?
Tu viens de Bagdad, tu vas vers la campagne ,
Je te confie ce petit papier que j’ai écrit ;
Que Dieu nous en soit témoin,
Tu le feras parvenir à ma bien-aimée.
J’ai écrit dans mon papier que je suis resté ici,
Que je n’ai pas eu un seul jour de bonheur,
Et que ma peine est grande d’être loin des miens ;
Grue, n’as-tu pas une petite nouvelle de notre pays ?
L’automne est arrivé ; avec des milliers de tes compagnes,
Tu as formé un essaim et tu pars loin d’ici ;
Tu n’as pas répondu et tu t’en es allée !
Grue, va-t'en, éloigne-toi de notre pays !
 

Traduction française : Archag Tchobanian

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