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Qu'est-ce que la poésie


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67 réponses à ce sujet

#61 .ds.

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Posté 25 septembre 2008 - 10:26

Cela fait plaisir de vous lire. Merci.

#62 Moriarty

Moriarty

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Posté 26 septembre 2008 - 11:19

La poésie est tout ce que vous avez dit et tout le contraire aussi.
La poésie c'est la vie qui offre l'occasion à un oeil de la capturer et à une main de l'écrire.
Très catégorique, je sais. Le reste n'est qu'habillage, trucage, maquillage pour rendre au mieux ce qui a été capturé par l'oeil, suivant sa sensibilité.
Ensuite, la main l'enferme comme elle peut ou elle veut.
L'homme a toujours été un maître pour établir des règles et un magicien pour les transgresser.

Voilà mon point de vue.

#63 serioscal

serioscal

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Posté 27 septembre 2008 - 08:29

La poésie est tout ce que vous avez dit et tout le contraire aussi.
La poésie c'est la vie qui offre l'occasion à un oeil de la capturer et à une main de l'écrire.
Très catégorique, je sais. Le reste n'est qu'habillage, trucage, maquillage pour rendre au mieux ce qui a été capturé par l'oeil, suivant sa sensibilité.
Ensuite, la main l'enferme comme elle peut ou elle veut.
L'homme a toujours été un maître pour établir des règles et un magicien pour les transgresser.

Voilà mon point de vue.


Belle réponse. On pourrait ne garder qu'elle de tout le topic mais comme elle fait référence au bruit, on gardera le bruyant voisinage des réponses sans questions autour de son absence positive de réponse.

#64 claricorne

claricorne

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Posté 27 septembre 2008 - 09:32

Je partage l'avis de Serioscal,
James c'est bellement dit.
Fin.


#65 Poèt-Poèt

Poèt-Poèt

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Posté 30 septembre 2008 - 12:58

Je ne deviens pas



De même que je ne préfère pas tel ou tel charcutier au prétexte qu'il est issu d'une lignée de charcutiers, d'une famille de cochonniers, je ne distingue point non plus le poète qui subit son état de poète de celui, sorte de poète « homo novus », qui devient poète... Moi je ne suis pas devenu poète, je suis né poète, mais n'y voyez ni une citation ni même une image. Je jure que je n'ai pas choisi ce métier. Il me possède. (Mais je ne nie pas non plus que j'écris de mieux en mieux : en ce sens, oui, je deviens poète, si vous voulez).


Mon pauvre Povoite, t'en as pas mare de parler de toi!!
Si encore tu le faisais avec ne serait ce qu'une feinte auto-dérision, avec ce petit brin d'humour qui pourrait, un instant faire illusion, et nous donner envie de croire que tu t'améliores!

Mais non, c'est pas ton truc, ton truc me semble-t-il c'est l'onanisme, l'auto satisfaction, et l'ironie tu la gardes pour les autres....

Hitler était né artiste, et lui aussi s'est amélioré au fil du temps, son ironie fut diversement appréciée!!!!

Prétendre être né "quelque chose" est l'idée fixe de ceux qui sont incapables d'être autre chose. C'est la négation même de la liberté. C'est de ce genre de concept dont les Tutsis, Hutus, Juifs, où autres, ont fait les frais.

Je te rassure, je ne crois pas non plus qu'on puisse naître con.




Né pour être P.P


#66 Gardia

Gardia

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Posté 30 septembre 2008 - 01:39

Les dernières lettres du poète



extrait du Contre-ciel de R. Daumal



D'un fruit qu'on laisse pourrir à terre, il peut encore sortir un nouvel arbre. De cet arbre, des fruits nouveaux par centaines. Mais si le poème est un fruit, le poète n'est pas un arbre. Il vous demande de prendre ses paroles et de les manger sur-le-champ. Car il ne peut, à lui tout seul, produire son fruit. Il faut être deux pour faire un poème. Celui qui parle est le père, celui qui écoute est la mère, le poème est leur enfant. Le poème qui n'est pas écouté est une semence perdue. Ou encore : celui qui parle est la mère, le poème est l'oeuf et celui qui écoute est fécondateur de l'oeuf. Le poème qui n'est pas écouté devient un oeuf pourri.

C'est à cela que songeait, dans sa prison, un poète condamné à mort. C'était dans un petit pays qui venait d'être envahi par les armées d'un conquérant. On avait arrêté le poète parce que, dans une chanson qu'il chantait sur les routes, il avait comparé la tristesse qui rongeait jusqu'à l'os la chair de son corps aux fumées meurtrières qui avaient brûlé jusqu'au roc la terre de son village.


Extrait du Dialogue de l'Arbre de Valéry, 1943 -

Lucrèce

Regarde bien d'abord ces forces brutes, le bois puissant de ces membres tendus : la vie a fait cette matière pleine, de quoi porter le poids d'un aquilon et tenir ferme au passage des trombes ; l'eau de la terre épaisse et maternelle, pendant des ans profondément puisée, produit au jour cette substance dure.

Tityre

Dure comme la pierre, et qu'on sculpte comme elle.

Lucrèce

Qui s'achève en rameaux qui s'achèvent en feuilles, et les faines enfin, fuyant de toutes parts, disperseront la vie.

Tityre

Je vois ce que tu dis.

Lucrèce

Vois donc dans ce grand être une sorte de fleuve.

Tityre

Un fleuve ?

Lucrèce

Un fleuve tout vivant de qui les sources plongent dans la masse obscure de la terre les chemins de leur soif mystérieuse. C'est une hydre, ô Tityre, aux prises avec la roche, qui croît et se divise pour l'étreindre ; qui de plus en plus fine, mue par l'humide, s'échevèle pour boire la moindre présence de l'eau imprégnant la nuit massive où se dissolvent toutes choses qui vécurent. Il n'est bête hideuse de la mer plus avide et plus multiple que cette touffe de racines, aveuglément certaines de progrès vers la profondeur et les humeurs de la terre. Mais cet avancement procède, irrésistible, avec une lenteur qui le fait implacable comme le temps. Dans l'empire des morts, des taupes et des vers, l'oeuvre de l'arbre insère les puissances d'une étrange volonté souterraine. (...)

http://ugo.bratelli....alogueArbre.pdf

Valéry (usé, épuisé de son inlassable soif d'aller "jusqu'au bout") mourait 18 mois après l'écriture de ce dialogue
Mort aussi du "coup de hache" que dit Michel Jarrety -


http://poezibao.type...valry-de-m.html

#67 Gardia

Gardia

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Posté 30 septembre 2008 - 08:14

le côté « puits sans fond » de toute question relative à la nature de la poésie me semble venir du mot lui-même, poésie, non ? parce qu'il ne revêt que du vide et du vague, un concept sans corps, une notion si générale qu'elle en est désincarnée. Toute dispute sur ce qu'est ou n'est pas la « poésie » reposant sur de l'instable, affirmations contestations dénégations et convictions sur le sujet se renvoient infiniment leur image creuse tels des miroirs parallèles. Les idées se mesurent, s'opposent ou se confortent sur un objet virtuel comme – métastatique, vivant du bruit qu'on fait sur lui.

« Le karaté c'est pas efficace » s'est entendu dire une prof amie. Elle a répondu que « le karaté étant une abstraction, il était difficile de parler d'efficacité à son propos, mis à part celle d'échauffer les esprits. » (Je me dis moi que c'est exactement comme en poésie… Quantité de ceintures jaunes puis une poignée de Dominique Valéra à ne pas trop titiller sur l'efficacité…)
(Oui aussi parce que Valéry-Valéra c'est un peu le même bonhomme, puis le bruit ça fait un peu poème de Michaux)


#68 lio...

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Posté 01 octobre 2008 - 07:46

Valera/Valery.....Deux pointures.