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Qu'est-ce que la poésie


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67 réponses à ce sujet

#31 Poèt-Poèt

Poèt-Poèt

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Posté 20 septembre 2008 - 06:05

Bonjour

Et bravo,

Je constate épaté, que le sujet ne laisse pas indifférent, les uns le traitent avec beaucoup de poésie, les autres avec contentement, mépris, voir haine !

Je retiens en particulier le commentaire de Marcheur, qui Fait un parallèle avec l’humour et il me semble en effet qu’il y a beaucoup de similitudes. Tous deux sont capables, à partir de la confrontation de deux contextes, l’un descriptif et l’autre émotif, de provoquer des réactions. C’est l’inaltérable ressort de la " bonne blague ", on y construit un contexte descriptif, puis on le confronte à une autre réalité. Ainsi, le monsieur chic bien guindé, qui glisse sur une crotte de chien, cela fait rire, alors que si c’ést un jeune enfant où un infirme, cela inquiète. De la même manière lorsqu’un être cher vous effleure le bras, cela vous fait des papouilles, et si c’est un étranger, cela vous choque. Où je veux en venir ? Tout simplement qu’il en est des mots comme des doigts du "chatouilleur", ceux qui savent mettre en confiance vont vous émouvoir, les autres vous atterrer. On retrouve aussi dans la poésie, le côtoiement de contextes différents, il me semble que le poète est celui qui est capable avec des mots, d’évoquer autre chose que ce que les mots décrivent.

Merci à Agathe pour sa réponse que j’ai adoré, A Moietmoi pour avoir relevé ce que disait aussi Sériocal, ce à quoi je croyais avoir répondu, expliquant que je cherche moins une définition, que des pistes menant à la poésie.

J’aimerais conclure sur le commentaire d’Arwen, concernant l’interprétation du commentaire de Povoite.

Tuer son lecteur, où lui couper le souffle peut-être aisément réalisé à l’aide de truquages, d’artifices, et si je ne suis pas sûr de ce qu‘est la poésie, une chose me semble évidente, elle n’est pas artificielle !

Encore une piste de réflexion ! ! !

P.P

#32 J.G. Mads

J.G. Mads

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Posté 20 septembre 2008 - 08:12

Sherif L'Anthrax, je sais pas où t'as dérobé l'étoile qui est sur ta chemise, mais je ne reconnais pas ton autorité.

Reste pas en travers de ma route, l'Anthrax, un bon conseil.

#33 J.G. Mads

J.G. Mads

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Posté 20 septembre 2008 - 08:32

good bye

#34 hirondelle

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Posté 20 septembre 2008 - 08:43

Oh la la...Mais où est une blanche colombe?

#35 J.G. Mads

J.G. Mads

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Posté 20 septembre 2008 - 09:02

BANG !





... (elle est tombée dans le buisson là-bas) ah ah

#36 hirondelle

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Posté 20 septembre 2008 - 09:16

Elle ne peut pas le faire car elle est éternelle et ne mourra jamais!

#37 au fil des mots

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Posté 20 septembre 2008 - 09:35

Il y eut un fou désireux de collectionner les 4 vents. Pour se faire, il les enferma dans 4 boîtes différentes en prenant bien soin de les étiqueter. L’emprisonnement stoppa net tout mouvement des fameux déplacements d’air (vous l‘aurez bien compris) , leur ôtant, par cette action ,les fameuses propriétés les définissant comme tels ….

Tel est mon point de vue sur le fait de vouloir absolument définir la poésie.

Bien à vous

afdm



#38 au fil des mots

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Posté 20 septembre 2008 - 09:45

et bien pour moi la poésie n'existe pas, le poète non plus, seul le poème existe.


J'aime bien ton point de vue.

#39 Arwen G

Arwen G

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Posté 21 septembre 2008 - 01:27

et bien pour moi la poésie n'existe pas, le poète non plus, seul le poème existe.



Donc tu rejoins mon point de vue.

#40 serioscal

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Posté 21 septembre 2008 - 07:27

Donc tu rejoins mon point de vue.


Et c'est quoi le poème ?

et bien pour moi la poésie n'existe pas, le poète non plus, seul le poème existe.


La poésie pourquoi pas ? Mais le poète c'est bien celui qui pond des poèmes. Il est difficilement possible de le supprimer. C'est un peu comme la mauvaise herbe.

#41 J.G. Mads

J.G. Mads

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Posté 21 septembre 2008 - 07:28

Bien, si vous êtes nombreux à penser cela, je suis obligé d'intervenir : je ne vois pas pourquoi "seul le poème existe", je suis désolé, c'est un cliché puéril de dire ça... Et vous sous-estimez le poète, la vie du poète, parce que vous sentez confusément que l'immanence de l'oeuvre doit être célébrée, mais c'est déjà dépassé depuis un moment (Barthes est mort, I mean)... Je reviens dans un instant continuer mon propos...

Serio a publié son com' pendant que j'écrivais les mots ci-dessus, pour info

#42 J.G. Mads

J.G. Mads

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Posté 21 septembre 2008 - 08:20

Mise au point



Il faut faire très attention de ne pas répéter bêtement, quand on a passé un certain âge, certaines vérités mensongères, comme : « seul le poème existe » par exemple. Tout simplement parce que « seul le poème existe » est du même tonneau que « l'amour éternel » des adolescents, hein.



La poésie est indissociable de la vie de poète.

Le vrai poète ne discrimine pas l'éthique et l'esthétique, c'est un philosophe-artiste.



Les lettres privées des grands écrivains (Flaubert, Rimbaud...) sont un million de fois plus belles, plus émolvantes que le meilleur de leurs textes.



Moi ! ce qui m'aide à vivre par-dessus tout (car j'en suis là), c'est de me remémorer la matière, les aspérités, les reliefs, les creux vifs de toutes ces vies hors-les-lois, bohémiennes – car ces artistes ont vécu ! Ils étaient là ! Ils furent ! Ils aimèrent, pleurèrent, espérèrent, rirent, souffrirent vraiment ! Moi, l'air que je respire m'émeut pour cela ; c'est l'air que Louis Céline, Rabelais, Baudelaire respiraient... Hop ! Céline, Rabelais, Baudelaire à leur tour sont passés dans le sang humain universel, ils sont trépassés, devenus des particules ou des atomes de magie dans l'air que nous respirons à plein poumon aujourd'hui... Les objets, tout ce qui existe, oui, est non seulement chargé, mais composé de leur meilleur souvenir disparu. Bah moi j'aime cette idée de promiscuité absolue des vivants et des morts.



Aux vivants du passé, je leur écris des épîtres, ainsi qu'à tous ceux à venir, des épîtres aux absents, des lettres mortes : mes poèmes témoignent de mon existence libre.

#43 serioscal

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Posté 21 septembre 2008 - 08:24

Bien, si vous êtes nombreux à penser cela, je suis obligé d'intervenir : je ne vois pas pourquoi "seul le poème existe", je suis désolé, c'est un cliché puéril de dire ça... Et vous sous-estimez le poète, la vie du poète, parce que vous sentez confusément que l'immanence de l'oeuvre doit être célébrée, mais c'est déjà dépassé depuis un moment (Barthes est mort, I mean)... Je reviens dans un instant continuer mon propos...

Serio a publié son com' pendant que j'écrivais les mots ci-dessus, pour info


A oui mais Barthes c'est pas pareil. Il a simplement conduit la critique littéraire à la science-fiction. Et sa vision de l'hypertexte est infiniment troublante devant l'internet. Ce qu'on appelle une vision, sans doute.

#44 Poèt-Poèt

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Posté 21 septembre 2008 - 08:24

Si seul le poème existe, avec quel outils va-t-on le décrypter pour affirmer que c'est un poème?

Néanmoins cette réflexion nous amène à une autre considération, celle de la prédominance, soit de l'auteur, soit de l'ouvre. Comme le faisait remarquer Sérioscal plus haut, peut-on décréter poésie, tous écrits du poète? Si tel était le cas, cela donnerait raison à Povoite et à quelques autres qui se considérant poète, estime poétique toute leur production. Il suffirait alors de se proclamer poète pour écrire de la poésie.

Est-ce bien raisonnable?

Il me semble que la relation entre l'auteur et son oeuvre ne soit pas un lien permanent et intangible.
Le poète n'est poète que lorsqu'il est visité par la poésie (comme par une grâce).
Il est probable que définir ce lien soit aussi dificile que d'expliquer la poésie.

Encore une piste de réflexion.

P.P

#45 J.G. Mads

J.G. Mads

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Posté 21 septembre 2008 - 08:29

"Et sa vision de l'hypertexte est infiniment troublante devant l'internet." ? Tu peux développer, stp, serio ? merci !

#46 lio...

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Posté 21 septembre 2008 - 11:02

Vraiment affligeant,

tous ces cabots qui jappent dans leur niche...

#47 l'ixe

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Posté 21 septembre 2008 - 11:24

Vraiment affligeant,

tous ces cabots qui jappent dans leur niche...


Le sujet serait donc interdit
Elle est vraiment dédaigneuse
ton intervention

#48 Marcheur

Marcheur

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Posté 21 septembre 2008 - 12:05

Moi, je l'aime bien, cette réaction. Elle m'a arraché un vrai sourire. Je la prend comme un pied-de-nez, une bravache, un bon mot qui, comme tous les autres qui ont fleuri dans ce fil, met le doigt sur le fait qu'en réalité, nous ne savons pas définir ce que pour beaucoup nous prétendons produire.

#49 lio...

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Posté 21 septembre 2008 - 12:15

Le sujet serait donc interdit
Elle est vraiment dédaigneuse
ton intervention



Qui parle d'interdit ?...


Du dédain ?


Du chagrin, plutôt.


et affligeante!



ton intervention est-elle un copié-collé,
comme tu sais si lourdement le faire, du style :

" Une veritable cure poètique
de rimes fantastiques " etc, etc, etc .


Je t'entends vouloir te justifier.
Ce serait là aussi, lamentable,

comme de tenter de décrire le poète qui est dans son miroir.
Un vrai palais des glaces.
On n'en sort pas.

#50 serioscal

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Posté 21 septembre 2008 - 12:25

"Et sa vision de l'hypertexte est infiniment troublante devant l'internet." ? Tu peux développer, stp, serio ? merci !


Le texte "La mort de l'auteur" est un petit bijou. C'est dans "Le bruissement de la langue", en principe. Je ne l'ai pas sous la main. En somme, Barthes estime que l'auteur, tel que pensé au XIXe siècle comme entité psychologique, est mort, n'a plus d'existence théorique possible. L'auteur cède le pas au texte. Je me rappelle que Barthes pense les réseaux du texte à différents niveaux mais le plus simple est de lire ce petit article merveilleusement écrit.

#51 Victorugueux

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Posté 21 septembre 2008 - 12:32

Barthès le footeux ?
Non sérieux y a til eu une critique de la critique du genre sémiologie/Lacan etc

#52 Arwen G

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Posté 23 septembre 2008 - 02:25

Celle qui me plait entre toutes, c'est celle-ci.



" La plupart des hommes ont une idée si vague de la poésie que ce vague même de leur idée est pour eux la définition de la poésie." P. Valéry


#53 .ds.

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Posté 24 septembre 2008 - 01:47

«Apprendre à devenir poète, c’est désapprendre à vivre».
Rester vivant, Michel Houellebecq

#54 J.G. Mads

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Posté 24 septembre 2008 - 02:59

Je ne deviens pas



De même que je ne préfère pas tel ou tel charcutier au prétexte qu'il est issu d'une lignée de charcutiers, d'une famille de cochonniers, je ne distingue point non plus le poète qui subit son état de poète de celui, sorte de poète « homo novus », qui devient poète... Moi je ne suis pas devenu poète, je suis né poète, mais n'y voyez ni une citation ni même une image. Je jure que je n'ai pas choisi ce métier. Il me possède. (Mais je ne nie pas non plus que j'écris de mieux en mieux : en ce sens, oui, je deviens poète, si vous voulez).

Je ne suis pas un professeur qui écrit de la poésie le dimanche ; mais bien tout d'abord un poète, et ensuite un professeur du dimanche. Mes cours de français et latin sont des exhortations délirantes aux trois-quarts improvisées, un mélange d'érudition encyclopédique et de folie brute. Il m'arrive souvent de donner deux fois de suite la même leçon à une classe, et d'être le dernier à m'en apercevoir. Les élèves, quand je traverse la cour du lycée, voient moins un artiste indépendant, n'est-ce pas, qu'une femme à barbe, une sibylle. Je suis leur prêtresse. Ils me respectent. Je suis l'oracle de leur adolescence.

Mais ce qu'ils ne savent pas, mes mignons, ce qu'ils ignorent encore, c'est que : Si François Bégaudeau écrit si merveilleusement bien au point d'être salué à Hollywood comme Louis XIV, je me demande quel prodigieux accueil l'espèce humaine va bien pouvoir me réserver ! A moi ! Je suis impatient de voir ça !

Mais ce qu'ils ne savent pas, mes chéris, ce qu'ils ignorent tout à fait, enfin, mes élèves, c'est que la vie n'est pas faite pour les enfants ; et qu'il faut grandir vite pour oublier de mourir.



Je les affranchis. Je leur apprends à vivre.



De leur côté, ils m'enseignent le métier de professeur.

#55 .ds.

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Posté 25 septembre 2008 - 09:02

Image IPB

Je pense que P.P. a dû lire, pour poser une telle question ? :

"La poésie, c'est autre chose», 1001 définitions de la poésie"
Gérard Pfister
Arfuyen

...mais quoi ?

par Jean-Claude Pirotte
Lire, juillet 2008 / août 2008

«La poésie, c'est autre chose», observait ironiquement Guillevic. Autre chose, mais quoi? se demande Gérard Pfister. Et de traquer chez les poètes les mille et une définitions de cette chose insaisissable, monstre du Loch Ness, merle blanc, animal fabuleux. Depuis A comme Affirmation jusqu'à V comme Vie, en passant par L comme Licorne et M comme Musique (voir Verlaine: De la musique avant toute chose), Pfister promène le lecteur dans un dédale de paradoxes, d'approximations et de sentences plus ou moins décisives que l'on pourrait décliner à l'infini, et qui ont le mérite d'établir avec constance que le champignon qui n'existe pas existe bel et bien au-delà de toute métamorphose, ainsi que Dhôtel l'affirmait avec humour.

La poésie, dit Montaigne, «il est plus aisé de la faire que de la connaître... Mais la bonne, l'excessive, la divine est au-dessus des règles et de la raison.» Et d'avertir: «On peut faire le sot partout ailleurs, mais non en la Poésie.» Citant Horace, qui interdit la médiocrité aux poètes, il ajoute: «Plût à Dieu que cette sentence se trouvât au front des boutiques de tous nos imprimeurs, pour en défendre l'entrée à tant de versificateurs.»

Jude Stéfan, à l'instar de Montaigne, exècre les versificateurs, et ses Pandectes sont un régal de scepticisme cinglant et de vacheries ravageuses. Par exemple, il cite Knut Hamsun: «Savez-vous ce qu'est un grand poète? C'est un homme qui n'a honte de rien.» Un homme de lettres? «C'est le plus ingrat des êtres, parvenu dénué de charité.» Et voici la prière hérétique des Orbequois (Jude Stéfan habite Orbec, les Orbequois c'est lui!): «Seigneur, donnez-nous de bons livres!»

Il a raison, les bons livres sont rares. Et les poètes plus rares encore. Empressons-nous de les découvrir. Stéfan lui-même:
Je prie j'implore de ne plus être
l'apparence que je suis successif
incroyable à moi-même et demain se-
ra fatigue (après la fête comment
survivre apparence sans substance)
demain sera périr le corps démen-
tant l'âme qu'il déguise être sans
être entre une nature prose
et l'absente poésie.


Et voici la création du monde, et ses démêlés, selon Jacques Reda:
Je dis nous puisque, si ce n'était moi, c'était bien les ancêtres des trisaïeux de mes arrière-grands-pères, et je les aime, et peut-être m'auraient-ils mangé.
Quelles syllabes articulaient-ils quand, sur les parois des cavernes, ils apposaient leurs mains enduites d'ocre, de suie ou de sang; quels mots avalés par l'écho des profondeurs qui me les répercute sans que je comprenne, mais je traduis?


Poésie: écho des profondeurs? Ces commencements, Dylan Thomas, lui aussi, cherchait à les démêler:
Au commencement était le mot, le mot
Qui des bases solides de la lumière
A dérobé toutes les lettres du vide.
Et, des bases nuageuses du souffle,
Le mot s'est répandu, traduisant pour le coeur
Les premiers caractères de la naissance et de l'amour.


Enfin, Jean-Pierre Lemaire, au chant si discret et si pur, rend hommage à toute figure humaine, celle du Christ, celle du solitaire, ou celle du martyr de Birkenau:
Le grand cerisier dans la forêt rouge
des ruines. On dirait un prince
prisonnier par erreur, ou un évadé
revenu là de son plein gré, derrière
les barbelés, avec toutes ses fleurs.
Si nous le regardions encore longtemps,
nous saurions traduire sa parole blanche,
inouïe, tranquille.
Nous répondrions
en levant les bras.


Le dernier mot, avant que s'installe le silence, laissons-le à André Schmitz:
il laisse s'échapper le premier vers donné
et les autres qui suivent
il les laisse faire ce qu'ils veulent...
il est enfin poète en ne l'étant plus



Source : http://www.lire.fr/l...asp/idR=206,203

D'où sa question, peut-être ?

#56 Victorugueux

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Posté 25 septembre 2008 - 09:17

La poésie m'ennuie souvent
Les poètes m'emmerdent par leur prétention
Les critiques poétiques sont des vampires du sens
Laissez la vivre et glosez sur d'autre choses
Mais pas la poésie c'est la liberté
Et vous parlez que vous-même
Pas de cet écrin magique
Où vous vous mettez en scène

#57 .ds.

.ds.

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Posté 25 septembre 2008 - 09:21

La poésie m'ennuie souvent
Les poètes m'emmerdent par leur prétention
Les critiques poétiques sont des vampires du sens
Laissez la vivre et glosez sur d'autre choses
Mais pas la poésie c'est la liberté
Et vous parlez que vous-même
Pas de cet écrin magique
Où vous vous mettez en scène


C'est clair, mon cher Bruno. Bisou. :)

#58 claricorne

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Posté 25 septembre 2008 - 09:41

Clair et ... rugueux!

#59 Marc o

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Posté 25 septembre 2008 - 10:02

"Au bout du monde

Ca gueule dans la rue noire au bout de laquelle l'eau du
fleuve frémit contre les berges.
Ce mégot jeté d'une fenêtre fait une étoile.
Ca gueule encore dans la rue noire.
Ah! Vos gueules!
Nuit pesante, nuit irrespirable.
Un cri s'approche de nous, presque à nous toucher,
Mais il expire juste au moment de nous atteindre.

Quelque part, dans le monde, au pied d'un talus,
Un déserteur parlemente avec des sentinelles qui ne
comprennent pas son langage."

R.Desnos "Les portes battantes" (1936).



#60 Arwen G

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Posté 25 septembre 2008 - 10:07

Les dernières lettres du poète



extrait du Contre-ciel de R. Daumal



D'un fruit qu'on laisse pourrir à terre, il peut encore sortir un nouvel arbre. De cet arbre, des fruits nouveaux par centaines. Mais si le poème est un fruit, le poète n'est pas un arbre. Il vous demande de prendre ses paroles et de les manger sur-le-champ. Car il ne peut, à lui tout seul, produire son fruit. Il faut être deux pour faire un poème. Celui qui parle est le père, celui qui écoute est la mère, le poème est leur enfant. Le poème qui n'est pas écouté est une semence perdue. Ou encore : celui qui parle est la mère, le poème est l'oeuf et celui qui écoute est fécondateur de l'oeuf. Le poème qui n'est pas écouté devient un oeuf pourri.

C'est à cela que songeait, dans sa prison, un poète condamné à mort. C'était dans un petit pays qui venait d'être envahi par les armées d'un conquérant. On avait arrêté le poète parce que, dans une chanson qu'il chantait sur les routes, il avait comparé la tristesse qui rongeait jusqu'à l'os la chair de son corps aux fumées meurtrières qui avaient brûlé jusqu'au roc la terre de son village.