J’aimerais tellement m'embarquer pour 2046
et croiser Zhang Ziyi sous la pluie,
robe à fleurs, col mao, bleu de chine,
me noyer dans son regard furtif
d’animal aux aguets fugitif,
précédée du parfum aérien
de sa peau blanche et lisse,
de ses cheveux perlés
qu’une épingle en bambou
retient,
pour laisser à son cou
dérouler une mèche
ainsi qu’une amulette orientale
aux deux Z enlacés
noir de jais,
Zhang Ziyi.
Egérie de la nuit croisée au ralenti,
aux marches du palais sans étoile
d’un hôtel de passe-passe aux volets rouges et verts,
qu’un néon hésitant électrise
d’un « Motel » rose et mauve,
témoin privilégié de nos chassés-croisés du soir,
quand un regard suffit
à tout faire basculer
dans le noir et le rouge
des lumières de Shanghai.
Papillon de la nuit
qui s’éloigne au ralenti,
pour finir sur la plage
d’un arrêt sur image
indéfinissable,
quand à l’encre de chine
le mot « fin » se dessine,
me laissant me noyer
dans le fondu au noir
de la fin
de la pellicule
de mon rêve
qui s’enfuit.
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