Descendre dans un sentiment, dans la pureté d’un sentiment, c’est explorer une grotte de cristal : la lampe du spéléologue s’attarde sur les reflets du quartz et découvre, ici, de secrètes améthystes, là, de stupéfiantes émeraudes. La vie est un palais de reflets, où l’absence attise l’éclat, dans la mémoire, de l’image de la femme aimée.
Or, des quatre catégories instituées par Stendhal pour tenter de répertorier les différentes sortes d’amours (« l’amour-passion », « l’amour-goût », « l’amour-physique », « l’amour de vanité »), aucune ne nous a paru correspondre avec précision à ce sentiment dont nous découvrions les infinies richesses. Aussi, faute de catégories préexistantes, il nous a fallu en créer une : nous l’avons appelée « l’amour-adoration ».
extrait de L'Amour Adoration/Nancy/1980
avec un portrait de l'auteur, par François Ehrhart