Aimer a besoin de mots,
comme la fleur de lumière,
et d’eau, tout comme de terre,
pour s’épanouir, en mai.
Or, j’ai dit, avec les mots,
ce qui, dans mon cœur de verre,
a fleuri, et persévère,
au soleil du mai des mots.
Quoi d’autre diraient mes mots,
s’ils ne célébraient pas celle
qui, dès longtemps, m’ensorcelle,
quand le soleil est très haut ?
N’est rien l’espace à un mot
qui vole, abeille de feu,
très vite, sous le ciel bleu,
jusqu'à ce qui l’a fait naître.
L’absence est vaincue peut-être :
au-delà de tout espoir,
l’Amour a tous les pouvoirs
si Elle a aimé ces mots.