Ils étaient nés : même jour, même année
Aussi dissemblables que des étrangers
L’un était musclé, l’autre plutôt chétif
Ce dernier était pauvre et l’autre riche
L’un m’avait déclaré son amour
Le deuxième attendait toujours
Il fallait le comprendre, il n’avait pas été épargné par la vie
Au contraire de son frère, qui achetait ce qui lui faisait envie
Ce dernier possédait plusieurs villas
Et l’autre n’élevait que quelques chats
Le jour où je le vis au volant de sa Ferrari
Je rêvais de partir vers d’autres pays, avec lui
Je ne remarquai pas tout de suite son frère
Que le « prince » rabaissait plus bas que terre
Pourtant, il me souriait, caché derrière la porte
S’effaçant derrière les invités pour qu’ils sortent
Je n’avais d’yeux que pour l’énorme piscine
Ainsi que pour le milliardaire si perfide
Il m’offrit du champagne, je ne pus refuser
Alors qu’aux domestiques, il leur riait au nez
Son frère s’ennuyait, dans la maison immaculée
La fête organisée, le faisait même sangloter
Je sais que j’aurais du à ce moment, lui tendre la main
Mais n’ayez crainte, ce n’est pas encore la fin !
Tandis que je riais aux plaisanteries de mauvais goût
Et laissais le « fils à papa » me caresser la joue
J’aperçu enfin, l’homme qui se dissimulait
Son air si triste aussitôt me frappait
Je demandais au frère qui il était
Il répondit : ce n’est qu’un valet !
Il fit un geste pour le chasser, mais il n’obéit pas
Alors brusquement la musique cessa
Je me levais en renversant mon verre
Vu la tête du frère, ça ne dû pas lui plaire
Il tenta de me retenir, je n’en avais que faire
Tous me regardaient, je ne m’en souciais guère
L’homme qui n’avait pas bougé s’exclama :
Cet homme est de ma famille, je le crains
Même en vous le prouvant, vous ne me croirez pas
Nous sommes différents, pour cause de dédain
Il faut l’excuser, il ne peut pas savoir
Il ne se retrouve pas seul dans le noir
Le désespoir lui est inconnu
Et, l’humilité, il n’en a plu !
Maintenant retournez vous pendre à son bras
En le priant de pardonner votre réaction
C’est à ce moment là que je fis le choix
De rester converser avec ce brave garçon
Vous êtes folle ! me dit-il
Toutes les filles se maquillent
Pour espérer rencontrer le Roi
Vous l’avez trouvé et ce n’est pas moi
Mon frère pourrait vous couvrir d’argent
Et aussi vous faire une douzaine d’enfants !
Ce n’était pas du tout ce que je recherchais
Je voulais juste un homme qui me chérirait
Quelqu’un de bon et d’assez courageux
Pour aider les autres et non se moquer d’eux
Un être dont personne ne voyait la beauté
Alors que tous pouvaient pourtant la contempler
Il suffisait de lui accorder un regard
Pour que le sien suffise à nous émouvoir
C’est ainsi que nous dansâmes
Dans le jardin somptueux
N’en déplaise à ces dames
Nous étions amoureux
Malgré leurs divergences
Ces frères si divisés
On fait de cette journée
Un moment de chance
Car je n’ai plus jamais quitté
Le jeune frère, né le dernier
Nous resterons ensemble pour l’éternité
Le conte de fée ne vient que de commencer !
Nous vivrons peut-être au milieu de vaches et de prés
Mais il est sûr que nous nous aimerons avec sincérité !

#1
Posté 12 janvier 2014 - 03:46
- le hamster et georgesadriun1 aiment ceci
#2
Posté 12 janvier 2014 - 05:51
très beau texte clair et limpide comme l'eau de roche des mots pour chasser le désespoir et la méchanceté du monde qui admet si mal la faiblesse naturelle de l'homme lorsqu'il est envahi depuis tout petit par les maux du destin quelle jolie image de l'amour pour rendre plus fort l'autre qu'on désire aimer sans autre calcul plus fort que tout le matérialisme qui nous rend tous si faibles...
#3
Posté 12 janvier 2014 - 06:26
On dit souvent que tout ce qui brille n'est pas or, je pense que c'est aussi valable pour l'amour, il ne devrait pas être question d'argent mais de sentiment. Merci encore pour votre commentaire^_^
#4
Posté 12 janvier 2014 - 09:44
J'aime beaucoup ce poème-conte, joliment écrit. Me rappelle vaguement un poème de Victor Hugo
#5
Posté 12 janvier 2014 - 09:58
Merci beaucoup pour ce compliment.
Bonne soirée !
Aussi étiqueté avec au moins un de ces mots-clés : frèresamour, différence
Espace de publication →
Le petit salon →
Rien n'est plus difficile que d'aimer…Ecrit par Jacques Raffin, 03 avril 2012 ![]() |
|
![]() |