Partout est cette élite terne,
Qui veut s’emparer des sommets,
Afin vite de mettre en berne,
Ceux qui les dérangent de « mais ! »
Et même dans la poésie,
Havre de paix, de tolérance,
Sévit cette triste hérésie,
De vouloir du jeu, la gérance.
Professionnel de l’insuccès,
Echoué chez les amateurs,
Se croyant maitre de l’accès,
Au C.P. d’apprentis auteurs.
Se drapant dans sa suffisance,
Pour quatre recueils publiés,
Il se donne de l’importance,
Alors que tous sont oubliés.
Paumé s’étant vu en Rimbaud,
Quand son rendu, d’effets de manches,
Peut se toiser aux mêmes bauds,
Que nous poètes du dimanche.
Chantre se regardant écrire,
Dans la glace de son nombril,
Croyant qui lui faudra mourir,
Pour que ses « laids » soient évangiles.
Poétereau, plein de dédain,
Pour ceux de la cour des petits,
Quand c’est sur les mêmes gradins
Qu’il vient présenter son frichti.
A nous penser en concurrents,
Nous qui n’aimons, dans l’art du vers,
Rien que le côté transparent,
D’un plaisir de soirée d’hiver.
A vouloir nous faire la nique,
A nous là qui nous amusons,
Montre bien chez lui la panique,
Du doute de son horizon.
Et je dois bien vous l'avouer,
Que voir le maitre, à la syntaxe,
Venir sur mes mots, se nouer,
Me fait vibrer tout mon névraxe,
Tant il est vrai que je rigole,
De voir jusqu’où tombe l’idole …
Moietmoi Février 2014